Cliquez ici >>> 🌕 dans un amphithéâtre y avait un macchabée

Unmissile s'abat dans la salle. Petite vidéo humoristique. Téléchargezla partition Dans un amphithéâtre pour accordéon chromatique au format PDF. Ou plus de 65342 autres partitions d'accordéon! Iljugea d'un simple coup d'œil Qu'elle ne portait plus son deuil. Il la trouve se réchauffant Avec un salaud de vivant, Alors chancelant dans sa foi Mourut une seconde fois. La commère au potron-minet Ramassa les os qui traînaient Et pour une bouchée de pain Les vendit à des carabins. Et, depuis lors, ce macchabée, Dans l'amphithéâtre Lesmanifestants ont fait une entrée musclée dans l'amphithéâtre qui a choqué certains étudiants. France Bleu Nord . 3:14. Les étudiants de la Fac de droit de l'UCAD fustigent le retard de la Nouvelamphithéâtre: un joueur d'impact dans un marché sensible. Monlimoilou • 13 septembre 2014, 06:17. Panorama S-O. 3 septembre 2014. Ie A Rencontre Un Probleme Et Doit Fermer. l'essentiel Un homme de 64 ans déclaré mort par un médecin du SEM à Tarragone en Catalogne a été retrouvé vivant par le service funéraire. La victime présentait en fait des difficultés respiratoires. Digne d'un scénario de film. Un homme de Tarragone en Catalogne a été retrouvé vivant par les agents de la morgue. Selon El Periodico, il avait été déclaré mort quelques instants avant par un médecin du SEM, le service d'urgence médicale. Aucune tentative de réanimation Peu de temps avant la découverte, le SEM avait été appelé pour prendre en charge un homme retrouvé inconscient à son domicile. Arrivé sur les lieux, le médecin n'a fait que constater le décès de l'homme de 64 ans aux antécédents d'alcoolisme sans tenter aucun geste de réanimation. Transporté à la morgue, le service funéraire a découvert avec stupeur que la victime...était en fait encore vivante ! L'homme présentait des difficultés respiratoires mais n'avait rien d'un macchabée. Le personnel a alors réussi à stabiliser le patient qui a été transporté à l'hôpital. Une procédure informative a été ouverte. Si une plainte est déposée, une enquête sera engagée. LYON SECRET Si vos pas vous mènent à Lyon, je vous conseille de vous munir en guise de guide touristique d’un petit livre intitulé Guide Secret de Lyon et ses environs » Vous pourrez faire ainsi une visite inédite dans la capitale des gaules. Dans cet ouvrage Lyon d’ombre et de Lumières, Lyon patrimoine de l’humanité, des vestiges païens et des espaces sacrés. Les chapitres se déroulent ainsi Le Confluent , matrice de la Cité des Brumes. le Y de Lyon, selon certains Alchimistes, l’Y représentait la Trinité avec le Père , le fils et le Saint-Esprit dans chacune des pointes. Autant de représentations divines et de la matrice féminine du Y-confluent avant que la cité ne devienne Lyon, avec un Y Mithra, main dans la main avec Cybèle. Dans le quartier de Saint-Just, rue des Farges, la rue des Macchabées, une fontaine Taurobolique, place Eugène-Wernet un groupe de mausolées de pierre Romain etc… Les Martyrs Lyonnais, mythe fondateur du Christianisme. Blandine et les Lions, l’église a gardé le souvenir de 48 chrétiens martyrisés, dont six dans l’amphithéâtre de Lyon en août 177… Saint-Jean Cœur de Lyon. C’est l’âme du site historique de Lyon, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Vous partirez à la découverte des symboles des tailleurs de pierre, qui ont inspirés la Franc-Maçonnerie. Etoiles à cinq branches, aigles, représentations des deux St Jean… La Basilique de Fourvière consacrée à la Vierge. Vierge qui prend les traits de Sophia relais entre Dieu et le corps du monde selon Platon. A noter la présence intrigante d’une Vierge noire, qui veille secrètement sur les lyonnais. Jean-Jacques Gabut Journaliste-écrivain Lyonnais, catholique et Grand-Maître de la Grande Loge France, voit dans la Vierge Noire l’influence de l’orient mais aussi les courants telluriques, les influences cosmiques, la géographie sacrée. Un héritage des traditions anciennes Druidiques, un christianisme ésotérique plus universel. Vous trouverez en cherchant le Graal caché sur l’île Saint – Barbe et le Cor de Roland de Roncevaux. Rue de la juiverie vous irez sur les pas de Nostradamus, l’apothicaire médecin Michel de Nostre-Dame. L’histoire des Rituels Orgiaques de l’Abbé Boullan….au pied de la Croix –Rousse. Un chapitre du Guide Secret est consacré aux Sociétés Occultes et Rites Secrets. Pierre Valdo ou Valdès, Jean-Baptiste Willermoz, Allan Kardec, Nizier Philippe, font de Lyon la capitale de l’Occultisme et des sociétés Secrètes. 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Une heure d'émotion pour ceux qui veulent ouvrir leur coeur, un souffle qui libère...Par Patrick Burensteinas, Alchimiste, conférencier, formateur, un adepte ? Sa simplicité permet un accès au grand oeuvre. L'Alchimie est pour moi, un moyen pour l'Homme de retrouver sa place, de renouer le dialogue avec la nature et avec lui-même, non pas dans une vision magico-lyrique, mais dans un monde bien réel. Notre vision ne s'arrête pas à notre savoir, elle nous pousse vers la connaissance. »Patrick vidéo Divertissements dans la Rome Antique Les Jeux Les jeux publics ou "ludi" Les ludi est le terme employé pour désigner les jeux publics à Rome spectacles théâtraux, épreuves sportives et concours. Ces jeux se déroulaient lors des fêtes en l'honneur des dieux; ils furent institués pour gagner leur bienveillance ou pour détourner leur colère. Généralement annuels, ils pouvaient néanmoins avoir lieu lors d'occasions particulières. Ils ne comportaient pas d'épreuve athlétique, comme chez les Grecs. Les concours athlétiques ne virent le jour que sous l'époque impériale; on les appelait agones, comme l'agon Neronianus ou l'agon Capitolinus. Ces compétitions ne furent jamais populaires à Rome et n'ont jamais su rivaliser avec les spectacles de gladiateurs; les concurrents étaient grecs pour la plupart. Ce sont les magistrats préteurs ou édiles qui étaient chargés de leur organisation. Le financement des jeux était assuré par l'Etat, mais s'avérait bien souvent insuffisant, tant les magistrats rivalisaient d'éclat. Peu à peu, l'origine religieuse des jeux va s'estomper; ces derniers vont devenir des divertissements à part entière. Sous la République Les ludi les plus anciens sont les courses de chars ludi circenses célébrant Mars ou Consus, sous le contrôle des magistrats. Puis apparurent les gladiatures et autres spectacles siégeant au Forum ou à l'amphithéâtre, survivance des jeux funéraires étrusques. C'est en 329 av. que fut construit le premier site permanent destiné aux jeux. Les ludi Romani ou magni étaient également des jeux anciens, donnés chaque année en septembre, par les édiles curules. Leur origine émane de la tradition qui voulait qu'un général offrit, après une campagne victorieuse, une fête à Jupiter, dieu italique et romain, principale divinité du panthéon romain. Dieu du ciel, de la lumière diurne et des éléments météorologie, foudre, tonnerre, Jupiter est assimilé au Zeus des Grecs. On le fêtait du 4 au 19 septembre. Une grande procession, véhiculant les images des dieux, se dirigeait vers le temple de Jupiter, sur le Capitole. La procession était suivie par des courses de chars et des parades militaires. Les ludi scaenici les jeux scéniques, où l'on jouait des pièces de théâtre, furent ajoutés aux ludi Romani en 240 av. A partir de 214 av. pendant les ludi Romani, quatre jours étaient consacrés aux ludi scaenici; il est probable qu'on montait annuellement deux tragédies ou deux comédies. A la fin de la République, on comptait cinquante-cinq jours par an de ludi scaenici; ce nombre ne fit qu'augmenter sous l'Empire. Les ludi plebeii furent instaurés en 214 environ av. Ils se déroulaient en novembre et étaient essentiellement destinés à réjouir les citoyens durant les heures sombres de la seconde guerre punique. On ne connaît pas grand-chose à leur sujet, si ce n'est qu'ils comportaient un jour de représentations dramatiques. Les ludi Apollinares, en l'honneur d'Apollon, furent instaurés lors de la seconde guerre punique 212 av. Apollon, dieu grec de la Beauté, de la Lumière, des Arts et de la Divination, était tout à la fois guerrier, pasteur, purificateur et guérisseur en tant que dieu solaire. Il était aussi appelé Phébus, c'est-à-dire "le brillant". On l'honorait du 6 au 13 juillet. Par la suite, les ludi Apollinares devinrent annuels et le nombre de jours de fête passa de un à huit, puis à neuf jours 5-13 juillet. Aucune représentation scénique n'y est attestée av. 169 av. Un jour était consacré aux jeux du cirque. Les ludi Megalenses furent instaurés en 204 av. et avaient lieu du 4 au 10 avril. Ils étaient donnés en l'honneur de la Magna Mater Grande Mère ou Cybèle. Déesse phrygienne, Cybèle personnifiait la force productrice de la nature. Son culte fut introduit dans le monde gréco-romain au IIIe siècle av. et comprenait des cérémonies initiatiques. On n'assistait à aucune représentation scénique. Un jour était consacré aux jeux du cirque. Les ludi Cereales, établis en 202 av. J .-C., étaient une fête plébéienne en l'honneur de Cérès et avaient lieu du 12 au 19 avril. Déesse romaine des Moissons, Cérès était totalement assimilée à Déméter, divinité grecque de la terre cultivée. C'est de Cérès que découle le mot "céréale". Des jeux au cirque clôturaient le dernier jour de la fête, et, sous l'Empire, des représentations dramatiques. Les ludi Florales, ayant pour but de s'assurer la protection de Flora, déesse italique et romaine de la puissance végétative, furent institués aux environs de 240 av. suite à une famine prolongée. Les Floralia, célébrations joyeuses et licencieuses, se déroulaient chaque mois d'avril et culminaient le 1er mai. La première partie de ces jeux consistaient en représentations théâtrales et mimes ; la dernière partie, en venationes chasse aux animaux. Sous la République également, la chasse au gros gibier fit son apparition dès 186 av. et devint un moment favori de la vie quotidienne des citoyens romains. Sous l'Empire Les jeux mentionnés ci-dessus continuèrent sous l'Empire et furent enrichis par les jeux suivants Les ludi saeculares, introduits à une date inconnue mais ancienne sous forme de jeux et de sacrifices destinés à mettre fin à tout péril national guerre, épidémie ou pour quelque autre raison pour purifier Rome de toutes les souillures et pour inaugurer une ère nouvelle. Ces jeux devaient avoir lieu en théorie tous les cent ans du lat. saeculum, séculaire. Les premiers de ces jeux furent célébrés sous Auguste, du 31 mai au 2 juin 17 av. Diverses représentations grandioses eurent lieu et, à cette occasion, un hymne fut composé par Horace, hymne qui nous est parvenu Carmen saeculare. En 47 apr. c'est l'empereur Claude qui fit donner les ludi saeculares pour célébrer le huit centième anniversaire de la fondation de Rome. Ces jeux furent célébrés pour la dernière fois en 248 apr. par l'empereur Philippe l'Arabe, pour le millénaire de la fondation de Rome. Les ludi Martiales en l'honneur de Mars, célébrés chaque année le 1er août. L'agon Neronianus ou jeux Néroniens, instauré par Néron en 60 apr. imitant en partie les jeux Olympiques. Il avait lieu tous les cinq ans et comportait des courses de chars, des épreuves athlétiques et des concours musicaux et poétiques. Ces jeux furent de courte durée. L'agon Capitolinus ou jeux Capitolins, institué par Domitien en 86 apr. et imitant également les jeux Olympiques. Il avait lieu tous les quatre ans et comportait des concours athlétiques et musicaux. La célébration de tels spectacles entraîna la construction de nombreux édifices dans toutes les villes de l'Empire. Théâtres, cirques et amphithéâtres coûtèrent très cher aux municipalités mais offraient néanmoins l'avantage de maintenir la romanisation des masses. Les jeux privés Les Anciens étaient amateurs des jeux de société, dont l'attrait était rehaussé par les gains que leur procuraient les paris engagés lors des parties. Les jeux de dés étaient particulièrement populaires; on y jouait, comme aujourd'hui, avec un cornet à dès et une table de jeu. Les latrunculi jeu "des petits soldats" se jouaient sur une tablette divisée en cases sur laquelle les joueurs déplaçaient des pièces dénommées "soldats" et "combattants". Le jeu "des douze lignes" duodecim scripta est une sorte de trictrac. Les jeux de balles, pratiqués avec des balles de taille et de poids variés, étaient également très appréciés par les Romains et étaient considérés comme étant salutaires à tout âge. Des terrains étaient d'ailleurs spécialement aménagés pour pouvoir s'y exercer. Les jeux des enfants romains étaient variés hochets, balles, toupies, cerceaux, balançoires, poupées, animaux miniatures, osselets, dés, jeux avec des pions et de devinette du type "pair impair" ou "combien de doigts ?". Les plus jeunes s'amusaient avec de petites voitures, tirées par des souris. Plus âgés, ils conduisaient des espèces de chars traînés par des chiens ou des poneys. Ils aimaient aussi imiter les "grandes personnes" ils jouaient au gladiateur, au soldat, au magistrat, etc. L'Amphithéatre L'amphithéâtre ne doit pas être confondu avec le cirque, qui était presque exclusivement destiné aux courses de chars. Sanglants, les spectacles donnés dans les amphithéâtres étaient diversifiés et proposaient des combats de gladiateurs munera des chasses venationes des batailles navales, ou naumachies naumachiae Ces spectacles étaient financés par l'empereur à Rome ou par des politiciens dans les villes de l'Empire. Ils étaient avant tout destinés à plaire au peuple en vue d'obtenir sa reconnaissance et de consolider ainsi la popularité du donateur. D'abord constructions provisoires au Ier siècle av. ensuite en bois, et enfin en pierre dès 29 av. les amphithéâtres sont le prototype de nos stades actuels. Le plus ancien de ces édifices fut retrouvé à Pompéi et date de l'an 80 av. A Rome, c'est en 80 apr. que Titus inaugura le premier amphithéâtre celui de Flavien, plus connu sous le nom de Colisée, qu'il doit sans doute au "Colosse de Néron", gigantesque statue de l'empereur représenté en dieu-soleil, qui s'élevait à proximité. C'est le monument le plus significatif de la Rome antique. A l'occasion de cette inauguration, les spectacles durèrent cent jours au cours desquels fauves furent tués. Selon diverses sources, le Colisée pouvait accueillir de à spectateurs, ce dernier chiffre paraissant néanmoins excessif. D'une hauteur de 48 mètres, le Colisée est de forme elliptique; sa circonférence extérieure atteint 527 mètres; il mesure 187 mètres sur 155. Plus de m³ de travertin, calcaire lacustre de très belle qualité, entrèrent dans sa composition ainsi que 300 tonnes de fer pour les crampons unissant les blocs. Composé d'une arène arena de 76 sur 46 mètres, il est doté de deux entrées principales. Le sol de l'arène était constitué à l'époque de planches de bois robustes juxtaposées avec précision et recouvertes de sable. Aujourd'hui, on n'y voit qu'un éventrement et on imagine difficilement que de tels spectacles s'y soient déroulés. L'édifice est complètement entouré par la cavea ensemble de gradins qui accueillait les spectateurs. C'est une sorte d'entonnoir, divisé en secteurs par des escaliers et par des paliers en trois ceintures étagées podium, maeniana, porticus, couronnés en haut par une quatrième rangée de gradins en bois avec des places "debout" destinées à accueillir le petit peuple. L'étage situé à mi-hauteur comporte des places assises qui étaient destinées aux corporations. Plus bas, des sièges étaient réservés à la riche classe sociale des chevaliers. Enfin, la loge impériale ou podium était réservée à l'empereur, aux membres de sa famille et à ses éventuels invités. Aucune présence féminine n'était tolérée dans la loge impériale, pas même l'impératrice. Celle-ci prenait place de l'autre côté de la piste dans la loge des consuls. Quant aux sénateurs, ils prenaient place au plus près de l'arène, sur des sièges de marbre gravés à leurs noms, inscription d'ailleurs enlevée à leur mort. Sous l'arène et les gradins, un dédale souterrain abritait tous les services indispensables au déroulement des jeux machines, cages pour les fauves, armes, accessoires et une chambre mortuaire provisoire pour les combattants tués. C'est dans ces souterrains, éclairés seulement par les ouvertures ménagées pour les monte-charge, qu'attendaient les gladiateurs, venus de leur caserne, la Ludus magnus, reliée au Colisée par tout un circuit de galeries qui facilitaient ainsi les déplacements des hommes et des bêtes. La Ludus magnus était un bâtiment quadrangulaire, à l'architecture militaire, entourant une aire destinée à la formation des gladiateurs, de forme elliptique, une arène miniature en quelque sorte. Ce complexe abritait les cuisines, les salles communes, les services médicaux, l'armurerie et, sur plusieurs étages, les chambres des combattants cellae, à deux ou individuelles, ne dépassant guère 20 m² on n'y logeait pas davantage d'hommes afin d'éviter rébellion ... et homosexualité, ainsi que les appartements privés des administrateurs et des maîtres d'armes. Une autre caserne, tout aussi célèbre que la Ludus magnus, existait à Capoue et servait de lieu d'entraînement à gladiateurs. C'est de là que s'échappa Spartacus pour mener la révolte des esclaves en 73 av. Au sommet de ce colossal édifice, une rangée de consoles servait à soutenir le velum, gigantesque "tente" formée de milliers de bandes de toiles pour protéger les spectateurs du soleil et des intempéries, manœuvrée par une centaine de marins formés uniquement pour ce service et qui appartenaient à la flotte militaire de Misène, établie dans le Golfe de Naples. Un soin tout particulier avait été apporté dans la composition des mécanismes; au moment opportun et souvent simultanément, décors, fauves et hommes surgissaient au niveau de l'arène et cela pour le plus grand plaisir des spectateurs. Pour véhiculer les fauves et les hommes, on utilisait de véritables ascenseurs, actionnés grâce à l'ingéniosité d'un mécanisme reposant sur des contrepoids. Pour les décors, raffinés et suggestifs, allant même jusqu'à la reconstitution de collines, de forêts et de petits lacs, on usait de vastes plans inclinés et de machines mues aussi par des contrepoids. Les amphithéâtres existaient dans tout l'Empire de Rome. Certains, comme celui de Vérone ou de Nîmes, sont si bien conservés, qu'on y organise encore aujourd'hui des représentations. Les munera combats de gladiateurs Les combats de gladiateurs sont d'origine étrusque; esclaves et prisonniers étaient obligés de se battre entre eux pour assouvir la soif de sang des dieux. Dans la Rome antique, ces jeux devinrent un spectacle à part entière, soulevant l'exaltation des foules. A la différence des jeux annuels, constitués de représentations théâtrales et de courses de chars, la fréquence des gladiatures était irrégulière, car ce genre de spectacle était très lourd à organiser et d'une longue durée. Trajan, par exemple, offrit des munera qui durèrent 123 jours et qui utilisèrent gladiateurs. L'origine de ces combattants était variée criminels condamnés à mort, prisonniers de guerre, esclaves ou hommes libres volontaires qui touchaient une prime pour combattre. Le laniste lanista, dont le rôle premier était de rechercher et d'acheter souvent pour des sommes considérables ses "futurs" gladiateurs, était le maître incontesté de la ludus. En quelque sorte entraîneur en chef, il avait droit de vie et de mort sur ses "pensionnaires" et devait s'acquitter d'un impôt, le vectigal, qui correspondait au tiers ou au quart de ses gains. Le laniste était un gladiateur vétéran qui, après une longue carrière, recouvrait la liberté et reçevait à cette occasion une épée en bois, la rudis, symbole de sa relaxe du service. Soumis à un dur entraînement, les gladiateurs combattaient par paires ou par groupes avec des équipements et armements différents. Les principaux types de gladiateurs sont le Gaulois ou mirmillon murmillo, gladiateur léger, muni d'un casque orné d'un poisson murma, d'un bouclier long et d'une épée; il se bat généralement contre le rétiaire. Il est dit gaulois parce qu'il combat à la manière des Celtes. le rétiaire retiarus, dépourvu de protection, qui n'est armé que d'un filet retia pour envelopper l'adversaire et d'un trident fuscina servant à l'attaque. Le mirmillon et le rétiaire forment ainsi une sorte de couple poisson-pêcheur. le secutor poursuit le rétiaire. Son casque est dépourvu de rebord, de façon à ne pas offrir trop de prise au filet de son rival et de ne pas écourter l'affrontement. le provocator comme son nom l'indique, il provoque son adversaire puis passe à la contre-attaque. Il est muni d'une très longue épée, lui permettant de maintenir à distance son adversaire et d'un petit bouclier lui facilitant l'esquive. les essédaires dos à dos, combattant du haut d'un char léger, l'essedum, emprunté aux techniques de combat des Bretons ce sont le cocher et le lanceur de javelot. Ils suivent le pourtour de l'arène et s'attaquent aux gladiateurs à pied, notamment lors des reconstitutions de batailles. Cette catégorie de combattants était rarement représentée. le belluaire bellua son combat est des plus dangereux; il s'attaque uniquement aux fauves. le thrace, armé d'un bouclier rond et d'un cimeterre recourbé. le samnite, gladiateur de type lourd, fortement armé et protégé. Il portait cuirasse, casque, jambières, bouclier. Son arme l'épée. Son adversaire, pratiquement nu, sans armure, ni jambières, ni casque, n'ayant pour protection qu'un bouclier rectangulaire et une épée, était d'une agilité exceptionnelle, ce qui décourageait le samnite, alourdi par tous ses attributs. l'andabate, combattant à l'aveuglette soit les yeux bandés, soit avec un casque sans aucune ouverture pour les yeux. Cette catégorie de gladiateurs était rarement représentée. l'hoplomaque se couvrait d'un bouclier appelé hoplon. Muni d'un casque à aigrette, d'une épée droite et longue, il pouvait se battre aussi bien contre le rétiaire que contre un autre gladiateur de type lourd, comme le thrace. Il fut également rapporté, qu'à l'époque impériale, des femmes et des nains combattaient dans l'arène, plus particulièrement sous le règne de Néron. La veille des combats, les gladiateurs participaient à un grand repas offert par l'organisateur des jeux. Le public avait le loisir d'y assister et de juger ainsi de la condition physique des participants et de lancer leurs paris. Le lendemain, en fin d'après-midi, les gladiateurs entrent en scène. Au son des cors et des trompettes, le spectacle est précédé d'une procession grandiose appelée la pompa circensis. En tête, le magistrat qui préside les jeux; puis les prêtres, la jeunesse romaine, les concurrents, les danseurs, les musiciens et enfin le cortège des dieux sur des chars de parade. Tous pénètrent dans l'arène par la porte triomphale porta triumphalis. Les gladiateurs défilent ensuite devant la tribune impériale, y marquent un arrêt et prononcent ces quelques mots devenus célèbres "Ave, Caesar, morituri te salutant !" "Salut, César, ceux qui vont mourir te saluent !". On a fait une loi de la phrase pathétique bien qu'il semble qu'elle n'ait été prononcée en réalité qu'une seule fois, dans des circonstances exceptionnelles, lors de la reconstitution d'une bataille navale d'après l'historien Suétone dans la "Vie des Douze Césars". Des séances d'échauffement précèdent le début du combat. On voit s'opposer plusieurs couples de combattants simultanément, surveillés par des arbitres reconnaissables à leur tunique et à leur baguette de bois. Lorsqu'il est blessé, le combattant lève la main ou l'index pour demander la pitié des spectateurs. C'est le moment bien connu où les spectateurs pressent le pouce contre l'index premere pollicem ce qui signifie que le combattant a la vie sauve ou tournent le pouce vers le haut ou en direction de leur poitrine vertere pollicem pour signifier un coup mortel. Signalons qu'il existait aussi des combats sine missione, c'est-à-dire sans survivant. Les combats étaient entrecoupés de pauses pendant lesquelles le public recevait des victuailles en général des pains entiers, d'où l'expression "du pain et des jeux!" en assistant à des spectacles de clowns, d'équilibristes ou d'animaux savants. En général, les combats voyaient s'opposer des couples d'hommes dont le nombre pouvait varier de 100 à 200. En 109, sous Trajan, on assista à 117 jours consécutifs de combats qui réunirent 9824 combattants! A l'issue de ces combats, le vainqueur se voyait offrir une palme, de l'argent et des dons de diverses natures. Beaucoup de gladiateurs devinrent des vedettes et bénéficièrent d'une grande popularité auprès du public, le plus souvent féminin et de souche aristocratique dans la plupart des cas. Il est surprenant de constater que nombreux étaient les gladiateurs qui, devenus libres, revenaient se battre, alléchés par les énormes gains. Les combats de gladiateurs furent abolis en l'an 438, après environ 450 ans de service ininterrompu. Les venationes les chasses Ce sont des combats d'animaux entre eux ou d'animaux contre des hommes. Les hommes qui combattaient les animaux, les bestiarii, étaient soit des condamnés à mort, soit des prisonniers de guerre ou des hommes entraînés au combat et rémunérés, comme lors des combats de gladiateurs. Les Romains possédaient des vivaria ménageries et des parcs zoologiques que l'on pouvait d'ailleurs visiter et où étaient élevés et dressés des animaux destinés aux chasses ou aux numéros de dressage. La faune locale se composait de cerfs, daims, chevreuils, biches, sangliers, aurochs, parfois quelques ours et des taureaux nés dans les élevages espagnols. La faune exotique, quant à elle, se divisait en deux catégories les lybycae qui désignent selon Ovide les grands félins originaires de Libye lions, lionnes, panthères et guépards; les africanae regroupent les espèces ci-dessus et en plus le reste de la faune africaine antilopes, gazelles, gnous, buffles, autruches, hippopotames, rhinocéros, zèbres, onagres, girafes, éléphants et crocodiles. Peuvent s'ajouter, à condition d'avoir de gros moyens, les tigres des Indes, les lynx gaulois, et des animaux marins comme les phoques, les morses, les otaries. Ces animaux étaient "chassés" par l'armée romaine en place et "évacués" jusque Rome, avec des pertes considérables, étant donné la longue durée et les mauvaises conditions de transport. C'est surtout sous l'Empire que datent les plus belles collections d'animaux, comme celle d'Auguste, qui comptait animaux tigres, lions, guépards, rhinocéros, éléphants, ..., celle d'Elagabal empereur de 218 à 222 et celle de Gordien Ier enpereur en 238. Les animaux étaient jetés dans l'arène après être restés longtemps à jeun et plongés dans l'obscurité. Les affrontements devaient être spectaculaires où taureaux, rhinocéros ou autres luttaient entre eux; et que dire des combats contre des hommes sans armes, lesquels étaient inévitablement anéantis. D'anciens auteurs, témoins de ces combats, ont rapporté qu'on pulvérisait des parfums au-dessus des gradins orientaux, comme le safran, ou le baume des jardins d'Engaddi, en Palestine, pour couvrir l'odeur dégagée par le sang et par les bêtes féroces. Un réseau métallique haut et solide était disposé autour de l'arène; des pièces d'ivoire étaient placées sur ce grillage pour empêcher notamment les fauves de s'y agripper. Le Cirque C'est dans le cirque que se déroulaient les courses de chars, tirés le plus souvent par des chevaux achetés en Afrique, en Grèce et surtout en Espagne. On y attelait parfois, par goût d'extravagance, chameaux, éléphants ou tigres. On y donnait aussi des chasses combats d'animaux, des combats de gladiateurs et des spectacles à grand déploiement tels que défilés, processions, cortèges de vainqueurs. Les courses de chars, qui se déroulaient essentiellement pendant les Ludi Romani les Jeux de Rome, soulevaient auprès du public un enthousiasme semblable à celui que suscitent les rencontres de football aujourd'hui. Généralement installé dans une dépression naturelle, le cirque a une forme oblongue dont chaque extrémité adopte la forme d'un demi-cercle. Sur trois de ses côtés sont disposés les gradins destinés à accueillir les spectateurs. Le quatrième côté se compose de l'oppidum comprenant les écuries carceres où sont enfermés les chevaux et les chars devant participer aux courses. Une piste sablonneuse ou arène propre aux courses est divisée par la spina, qui est soit une levée de terre ou une espèce de muret, orné de statues et de colonnes monumentales. Les deux extrémités de la spina sont occupées par la "meta", borne monumentale recouverte de bronze doré et autour de laquelle viraient les chars. La borne la plus proche de l'oppidum s'appelait la meta prima; la plus éloignée, la meta secunda. Entre les deux bornes et face à la spina, se trouvait la tribune de l'empereur pulvinar. A l'extrémité circulaire s'ouvrait la porte triomphale porta triumphalis par laquelle sortait le vainqueur, tandis que les tués et les blessés étaient évacués par la porta libiteneusis située du même côté que la tribune impériale. Ces courses de chars commençaient très tôt et duraient toute la journée. De nombreux paris étaient faits sur chacune des écuries ou factions et déchaînaient une grande exaltation parmi le public au sein duquel s'échangeaient souvent insultes et coups. Le signal de départ de la course était donné par l'organisateur, en général un magistrat, qui jetait dans l'arène une étoffe blanche la mappa. Les chars devaient effectuer sept tours de piste, équivalant à une distance totale d'environ sept kilomètres et demi, et cela le plus rapidement possible, en longeant la spina, puis en tournant à la hauteur des metae. Sept oeufs et sept dauphins étaient disposés en rangées et fixés sur des piquets qu'on abaissait l'un après l'autre chaque fois qu'un tour de piste était accompli. Tous les coups étaient permis; les chars de droite pouvaient par exemple serrer au plus près les chars de gauche pour les faire s'écraser contre la spina. Le char était une simple caisse montée sur deux roues, comme autrefois les chars de guerre. Il était très léger et seul le poids de l'aurige lui conférait quelque stabilité. Les cochers étaient vêtus d'une courte tunique, renforcée de lanières de cuir au niveau de la poitrine pour éviter les fractures des côtes; des jambières protégeaient leurs mollets et leurs cuisses, et un casque leur tête. Ils dirigeaient les chevaux en enroulant les rênes autour de leur poitrine. Le moindre choc pouvait leur être fatal à grande vitesse, le char pouvait se renverser, les roues se briser, les rênes s'entremêler; l'aurige n'avait alors d'autre possibilité que de saisir, s'il le pouvait, le couteau à lame recourbée qu'il portait à la ceinture et de couper les liens de cuir qui l'attachaient à son attelage. En cas d'échec, son corps était entraîné par les chevaux, rebondissant sur la piste et heurtant la spina ou les barrières extérieures. Généralement, les autres concurrents étaient incapables d'arrêter l'élan de leurs attelages; ils venaient se heurter au maladroit ou malchanceux conducteur et périssaient avec lui. On a assisté, et ceci est tout à fait exceptionnel, à des courses de chars tirés par douze chevaux; mais, la plupart du temps, on utilisait des chars à deux chevaux biges, à trois chevaux triges ou à quatre chevaux quadriges. Dans une course de quadrige, le meilleur cheval était placé à gauche c'est lui qui doit éviter les bornes; le plus rapide était placé à droite. Souvent les courses de quadrige étaient pénibles pour les chevaux la poussière, les coups de fouet répétés et leur harnachement pouvaient les tuer avant la fin de la course. Sous l'Empire, les chars appartenaient à des associations qui se distinguaient par leurs couleurs d'abord le rouge Russata et le blanc Albata, ensuite le bleu Veneta et le vert Prasina. En général, la Russata se battait contre la Veneta et l'Albata contre la Prasina. Chaque équipe, en particulier celle des "bleus" et celle des "verts", avait leurs supporters les fautores et leurs couleurs correspondaient à des tendances politiques ou à des groupements sociaux. Le Sénat et l'aristocratie traditionaliste s'identifiaient aux "bleus" tandis que la masse populaire et les plus "démocratiques" des Empereurs Caligula, Néron étaient dévoués aux "verts"; la couleur de chaque équipe se retrouvait dans l'habit des auriges. Chaque faction était dirigée par un dominus factonis et entretenait un nombreux personnel cochers, palefreniers, vétérinaires, charrons, selliers, etc. Le vainqueur de la course était récompensé d'une branche de palmier et d'un prix important en deniers. Les auriges les plus habiles jouissaient d'une grande popularité et pouvaient amasser de véritables fortunes. Les chevaux avaient aussi leurs supporters et portaient des noms illustres, comme Victor ou Incitatus vif, impétueux. Le cirque le plus ancien et le plus vaste de Rome est sans conteste le Circus Maximus grand cirque, construit au VIe siècle av. reconstruit ensuite sous Jules César, puis sous Trajan; il acquit alors sa forme et ses dimensions définitives. Son tour de piste mesurait 1500 m et sa spina, longue de 340 m, était ornée de bas-reliefs et de monuments divers, comme le gigantesque obélisque de Ramsès II provenant d'Héliopolis et haut de 24 m. Il pouvait contenir près de spectateurs, ce qui, à l'apogée de l'Empire romain, représentait 1/3 de la population de la ville. Il était le seul lieu de spectacle dans lequel hommes et femmes n'étaient pas séparés. Parmi d'autres cirques, citons le cirque Flaminius, sur le Champ de Mars, construit en 221 av. long de 300 m, le cirque de Caligula ou Circus Vaticanus v. 40 ap. situé au pied de ce que sera le Vatican, où, sous Néron, furent martyrisés les chrétiens, en particulier Saint Pierre. C'est également à cet emplacement que Néron fit preuve, une fois de plus, de sa cruauté des chrétiens enduits de poix y furent brûlés pour servir de torches aux jeux nocturnes [In Anne Bernet, Les gladiateurs 2002, Perrin Les spécialistes ont mis cette affirmation en doute. Selon eux, un corps humain ne flambe pas, il se calcine, et ne peut donc pas donner de lumière. Quant à l'odeur qu'il dégage en brûlant, elle est si pestilentielle qu'elle ferait fuir n'importe qui.] Citons enfin celui qui est le mieux conservé, inauguré en 309 apr. le cirque de Maxence, long de 520 m et situé près de la Voie Appienne; c'est le seul dont il subsiste des ruines importantes. Au début du Ve s., un édit de l'Empereur d'Occident Honorius interdisit les affrontements entre gladiateurs, qui furent remplacés par la présentation de numéros sensationnels, comme éléphants funambules, taureaux équilibristes, ... Tandis qu'à Byzance, les courses de chars battaient leur plein, à Rome le public s'en désintéressa peu à peu. Le Théatre Selon Tite-Live Histoire romaine, VII, 2, les premiers jeux scéniques auraient été introduits en 364 av. au cours d'une épidémie de peste, afin "d'apaiser la colère des dieux". A cette fin, on fit venir d'Etrurie des danseurs et des musiciens; ce n'étaient encore que des pantomimes sans récitant. Les Romains prirent goût à ces représentations et les imitèrent en rajoutant des chants et des dialogues en vers qui, toujours selon Tite-Live, étaient similaires aux vers fescennins [les vers fescennins sont des chansons obscènes, ou dialogues en vers improvisés, destinés à se divertir lors des fêtes et des mariages et qui étaient de la même nature que les chansons grossières chantées par les soldats lors des triomphes]. Cette union entre la poésie populaire et la danse sacrée laissa la place à un spectacle dramatique un peu plus élaboré et sans intrigue la satura ou "pot-pourri" avec accompagnement musical; la satura fut l'ébauche du théâtre. Une forme de théâtre plus sérieux et plus artistique ne fit son apparition qu'en 240 av. C'est Livius Andronicus, un Grec de Tarente, qui écrivit la première pièce dotée d'une intrigue. Il trouva son premier véritable représentant italique en Naevius dont on connaît plus de trente titres de comédies, qui seraient pour la plupart des traductions de comédies grecques, ou plutôt des adaptations. Il ne fut pas le seul à écrire des comédies qui, en quelques générations de poètes, produisit toute une floraison d'oeuvres remarquables. Il y eut Plaute qui composa presque tout son théâtre et également Caecilius, Status et Térence. Ces comédies, exemptes d'allusions politiques, charmaient le public populaire car elles mettaient en scène des types humains comme des courtisanes, des marchands enrichis, des jeunes gens avides de la fortune paternelle et des esclaves malicieux prêts à les y aider. Le public est heureux, il rit, il s'amuse. Ces pièces étaient connues sous le nom de fabulae. La fabula Ce mot latin désignant une "pièce" est fréquemment combiné avec un adjectif qui définit le sujet. Les types les plus courants étaient la fabula atellana, la farce. Originaire de Campanie, on y voyait évoluer quatre personnages stéréotypés Pappus le vieillard, Dossenus le bossu, Bucco le joufflu et Maccus le niais. Empruntés à la vie quotidienne, les thèmes étaient fort simples. Genre essentiellement caricatural, l'atellane séduisait par son caractère familier et ne reculait pas devant l'obscénité. Souvent l'atellane servait de conclusion aux jeux scéniques; la fabula crepidata, la tragédie romaine sur un thème grec; la fabula palliata, l'adaptation d'une comédie grecque ou "pièce en costumes grecs" [les acteurs portaient le pallium et non la toge]; la fabula praetexta, une pièce sérieuse sur un sujet historique romain. Appelée ainsi parce que les héros étaient des magistrats romains, revêtus de leur "toga praetexta", toge bordée d'une bande de pourpre. Le sujet était fourni par l'histoire nationale, la prise d'une ville etc... Les héros de la tragédie prétexte étaient considérés comme des demi-dieux, comme dans le théâtre grec; la fabula togata, ou "pièce en costumes romains" fut jouée dès le milieu du IIe s. av. les personnages et le décor étaient italiques à part la structure qui demeurait grecque. C'était une comédie romaine à thème indigène concernant le bas de l'échelle sociale à Rome. Il ne reste de ces pièces que de courts fragments. La comédie latine disparut presque tout à fait au Ier s. av. pour être remplacée par le mime. Le mime Il ne faut pas confondre le mime dans le monde antique avec le mime au sens moderne, qui désigne une pièce où les rôles sont uniquement gestuels, sans paroles et avec un accompagnement musical. A Rome, le mime fut une espèce de représentation plutôt dramatique dans laquelle les acteurs, aussi bien hommes que femmes c'est le seul genre de spectacle où se produisaient des actrices, souvent dans le rôle de prostituées, jouaient pieds nus et sans masques des scènes quotidiennes ou romanesques, parlées en prose. Le texte importait peu bien qu'il ne fut pas absent; quant au dialogue, il était très rudimentaire. L'essentiel reposait sur la gesticulation, la danse, sur tout ce qui s'adressait aux sens plutôt qu'à l'intelligence. Le mime évolua ensuite vers la farce licencieuse, avec des personnages typés, comme le mari trompé, la femme infidèle, son amant et la servante. Sous l'Empire, les mimes contribuèrent au déclin de la comédie. Patronnés par les empereurs, ils étaient très prisés du peuple qui aimait leur nature de farce, leur indécence. Ils furent finalement supprimés dans l'Empire romain en 502 ap. La pantomime La pantomime succéda au mime où un acteur-danseur unique le pantomimus mimait une histoire dans un spectacle sans paroles. Il jouait à lui seul tous les personnages et était accompagné par un choeur de danseurs et un petit orchestre. Les histoires étaient presque toutes à caractère mythologique et leurs représentations se faisaient en public ou en privé. L'acteur portait un beau costume de soie et un masque aux lèvres fermées. Les masques étaient coloriés et l'ouverture de la bouche servait de porte-voix. De forme allongée, les masques tragiques traduisaient émotion et violence. Les masques comiques reproduisaient fidèlement les traits du visage humain et visaient surtout à amuser. Quant aux chaussures le cothurne cothurni, à semelle très haute, dont se chaussaient les acteurs tragiques et, pour les acteurs comiques, des crepidae sandales d'origine grecque ou des socci. Pour différencier les personnages, l'acteur portait des accessoires distinctifs tels que des perruques, blanches pour simuler les vieillards, blondes ou brunes pour les ingénues, et rousses pour les esclaves. Un châle jaune désignait une prostituée, une cape militaire un soldat et le proxénète était revêtu d’un manteau haut en couleurs. A l'origine, les spectacles se donnaient en plein air sur des estrades provisoires mobiles, souvent démolies aussitôt les représentations terminées. Les Romains aspirèrent peu à peu à l’édification de théâtres permanents mais le Sénat s’y opposera fermement et longtemps, prétextant que cela aurait favorisé chez les spectateurs la corruption des moeurs. Il faudra attendre 56 av. pour que la ville de Rome soit dotée de son premier théâtre permanent sur le Champ de Mars et qui comportait 2700 places assises. Le théâtre romain est disposé en demi-cercle. Les spectateurs empruntaient des couloirs d’accès souterrains vomitoria pour atteindre leurs places situées dans les gradins cavea, qui sont soutenus par des murs, contrairement aux gradins des théâtres grecs qui épousent une pente naturelle du terrain. En bas de la cavea, se trouve l’orchestre orchestra réservé aux spectateurs de marque, tels que magistrats et sénateurs. Devant l’orchestre, là où évoluent les acteurs, la scène proscaenium ou pulpitum, qui est située en hauteur et construite contre un mur. Derrière la scène, le mur de scène scaena, frons scaenae sert de décor permanent et représente en général la façade d’un palais à trois ou cinq portes richement ornées. Ce mur de scène atteint la même hauteur que le gradin le plus élevé de la cavea. Les coulisses postscaenium sont dissimulées derrière le mur de scène, dont le sommet est incliné vers l’avant, de façon à rabattre la voix. Enfin, au sous-sol les machineries ou hyposcaenium. Bien que les petits théâtres, les odéons, réservés aux concerts et aux lectures publiques fussent "couverts", on se contentait, dans les théâtres proprement dits, de tendre des toiles velum pour protéger les spectateurs du soleil et des intempéries. Les troupes théâtrales étaient composées d'esclaves ou d'affranchis généralement cinq acteurs histriones, des flûtistes tibicines, chanteurs cantores, musiciens, figurants, machinistes, tous dirigés par un chef de troupe, le dominus gregis. Etre acteur était en principe interdit aux citoyens Romains, ce qui n’empêchera nullement Néron de faire monter sur scène des sénateurs et des magistrats et même de s’y produire lui-même ! La mise en scène d'un spectacle théâtral était en général très coûteuse. Même si la contribution de l'Etat était considérable, les plus importantes compagnies théâtrales pouvaient imposer leurs propres conditions, toujours très onéreuses, aux imprésarios qui, en outre, devaient rémunérer machinistes, couturières et décorateurs. Bien que méprisés à l'origine, acteurs et musiciens s'enrichirent progressivement et furent acceptés socialement lorsque s'imposèrent de "grands" acteurs. Les théâtres romains étaient nombreux dans toutes les provinces. Certains d'entre eux sont encore utilisés aujourd'hui, comme celui d'Orange qui est le mieux conservé de tous les théâtres antiques; il date sans doute de l'époque augustéenne. Les Thermes Comme de nos jours, chacun se posait, dans la Rome antique, la question de savoir comment occuper les heures libres de la journée. Il n'y avait que l'embarras du choix pour cette masse d'individus, qu'ils soient désoeuvrés, sans-travail, immigrés ou aventuriers errer dans les forums, dans les basiliques, boire, manger et jouer dans les tavernes. Quant aux citoyens ordinaires, dont la journée de travail finissait assez tôt, ils se rendaient volontiers aux thermes, en attendant l'heure du dîner. Les nombreuses sources chaudes présentes en Italie méridionale ont facilité la création des établissements de bains collectifs, caractéristiques de la civilisation impériale romaine les thermes. Premières constructions à s'élever dans les colonies, l’hygiène fut leur fonction initiale. Par la suite, l’activité sociale remplaça la nécessité sanitaire. Les thermes devinrent ainsi un lieu de rencontre social, intellectuel et même professionnel où on parlait affaires». Les premiers bains publics apparurent au IIe siècle av. et étaient accessibles les jours de marché, c'est-à-dire tous les neuf jours. A Pompéi, ils datent du Ier siècle av. à Rome, ce fut Agrippa qui fit construire les premiers édifices thermaux en 33 av. A partir de cette époque, les thermes furent fréquentés quotidiennement par toutes les classes sociales riches, pauvres, libres ou esclaves. Au fil des siècles, ces établissements s'agrandirent et leur nombre s'accrût. A Rome, ils étaient offerts par les empereurs à qui ils coûtèrent de véritables fortunes, ne serait-ce que pour y faire amener l'eau nécessaire; dans les autres villes, leur construction était financée par quelque riche particulier. Au IVe siècle, Rome comptait environ 850 bains publics. Les principaux thermes sont ceux d'Agrippa au Champ de Mars, ceux de Néron, de Titus non loin du Colisée, de Domitien, de Trajan, de Caracalla, de Dioclétien et de Constantin. Dans les grands thermes, il existait des bains mixtes. En général, les femmes s’y rendaient le matin et les hommes l’après-midi ou le soir, avant le dîner. Quant aux pauvres, ils étaient heureux de s’y attarder pour y trouver le luxe, absent de leurs demeures et surtout pour oublier leur misère quotidienne. Dans les thermes plus petits, des horaires différents étaient appliqués pour les deux sexes. Chaque citoyen y consacrait en moyenne deux heures de son temps chaque jour. Les différents locaux étaient structurés selon des critères fondés sur la succession des opérations. Le baigneur gagnait l’entrée des thermes, muni de son matériel de bain huile, éponge et strigile et pénètrait dans le vestiaire apodyterium. Il passait ensuite dans la salle de bain chaud caldarium, eau à 40°C, ensuite dans une salle intermédiaire moyennement chaude tepidarium, eau à 25°C et, enfin dans la salle du bain froid frigidarium, fortement recommandé par le corps médical qui voyait en lui le remède miracle pour affermir les chairs. La piscine, ou natatio, était généralement située en plein air; celle des thermes de Dioclétien fait m². Hormis ces salles, les thermes les plus importants possèdaient un sudatorium étuve chaude et humide et un laconicum étuve sèche. Le baigneur parachevait son parcours en se rendant dans l’unctorium salle de soins, où il se faisait masser, épiler et frictionner à l’huile parfumée. Le massage pouvait durer longtemps et était suivi par l'épilation des aisselles que l'on pratiquait à l'aide d'une pince. Une pâte à base de saindoux et d'ellébore blanc était ensuite appliquée pour pallier à d'éventuelles démangeaisons. Dans les thermes les plus luxueux, les mosaïques et les peintures étaient nombreuses et dilataient en quelque sorte l'espace à l'aide de savants jeux de perspective. Les salles étaient immenses ainsi que les voûtes recouvertes d'or ou de riches mosaïques qui reposaient sur d'énormes colonnes dont les chapiteaux sont ornés de sculptures aux motifs mythologiques. Certaines salles possédaient peu d'ouvertures pour permettre d'emmagasiner la chaleur; d'autres avaient de vastes baies qui laissaient entrer généreusement la lumière. Elles pouvaient être aménagées selon divers plans et atteignent la perfection dans les thermes de Caracalla à Rome construits de 212 à 235, ils pouvaient accueillir 1600 baigneurs dans une enceinte de 337 mètres sur 328 et dans ceux de Dioclétien, situés au nord de Rome et érigés entre 298 et 305, qui s’étendaient sur 13 hectares et accueillaient 3000 baigneurs. Les murs, quant à eux, étaient épais pour éviter l'influence des températures extérieures. Le sol était un véritable tapis de marbre et de mosaïques somptueuses. En général, les baigneurs étaient tout à fait nus. Cependant, la mosaïque qui orne la salle des Dix Filles dans la villa de Piazza Armerina, représente les baigneuses vêtues d'un soutien-gorge fascia pectoralis et d'un slip subligar; cet ensemble est semblable à notre bikini moderne. Quant au prix d’entrée, il était peu élevé pour les adultes et l'accès gratuit pour les enfants. Tout au plus devait-on payer un quadrans, c'est-à-dire beaucoup moins que pour un litre de vin ou un petit pain. Les édifices thermaux les plus importants ne comprenaient pas que des bains. On y trouvait généralement un sphaeristerium salle de sport, des bibliothèques, des salles de jeux, des déambulatoires, des musées, des salles de conférences, un bar, des boutiques, des jardins qui devinrent de nouveaux espaces de promenade, des pelouses avec jets d’eau et bien évidemment des toilettes. Pour ce qui est du sport, il fut longtemps méprisé par les Romains alors qu'il était honoré par les Grecs. Les Romains trouvaient sa pratique inutile et ils étaient choqués par ces exercices que les Grecs pratiquaient nus. Peu à peu, l'hellénisation aidant, le Romain s'adonna à l'exercice physique, comme l'escrime, l'équitation, la natation,... Les jeunes gens s'adonnèrent ensuite à l'athlétisme et, par la suite, la gymnastique, pratiquée dans les stades, deviendra un spectacle très apprécié par la population. Autant de distractions qui firent concurrence à la rue et au forum. Des thermes de toutes les tailles furent construits du mur d’Hadrien jusqu’au Liban. Les plus majestueux sont, selon l’avis des experts, les thermes de Cluny à Paris. Signalons également les thermes de Bath, en Grande-Bretagne, remplis d’une eau de source chaude naturelle que les Romains trouvaient excellente pour la santé. Ce sont les aqueducs qui fournissaient l’eau alimentant les thermes. Stockée dans de grands réservoirs, elle était distribuée dans les différents bains, pour ensuite être évacuée par des égouts. Le chauffage de l’eau se faisait par le système d’hypocauste, ou circulation d’air chaud au travers de sols surélevés sur des piliers ou de murs à doubles parois. Souvent, le plancher était trop chaud pour les pieds des baigneurs qui devaient porter des socques en bois. Une main-d’œuvre considérable constituée d’esclaves était utilisée pour l’entretien des foyers et pour les massages. Les grandes villas suburbaines possédaient des thermes, alors que les maisons de la ville n’étaient dotées que de simples bains. .. Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Full text 1Dans le hall du bâtiment, ils attendent en bavardant, affichant des attitudes décontractées et nonchalantes que trahissent, cependant, des rires un peu forcés, des regards inquiets. Enfin, trois ou quatre garçons, parmi ceux qui rient et parlent le plus fort, osent pousser la porte battante sur laquelle est affiché cet avertissement Laboratoire d'anatomie. Passage interdit à toute personne étrangère au service. » Nous voici dans un sombre couloir. Les rangs se resserrent. Ici des fioles de parfum circulent, dont on imbibe mouchoirs ou foulards, là on s'inquiète J'ai pas envie d'y aller, je vais pas le supporter », on s'interroge Tu crois que ça saigne ? », Y'en a qui se sont évanouis ? », on se rassure C'est une chose, c'est pas une personne », ailleurs on fanfaronne Si je vois pas mon mort, je fais un caca nerveux ! » Enfin, les étudiants du groupe précédent sortent de la salle Alors ? – C'est nul, on voit rien ! », C'est de la viande ! », Surtout ne pensez pas que ce sont des êtres humains. » Entre leur fausse modestie un rien condescendante Vous allez voir, c'est pas si terrible ! » et leur franc dégoût Ah ! C'est dégueulasse ! », chacun s'efforce de se faire une idée de ce qui l'attend. Il faut pourtant se résoudre à franchir la porte, un dernier regard en arrière, une dernière bouffée d'air pur, et l'on pénètre dans la salle de dissection1. 2Aux perplexités des jeunes étudiants en médecine, que nous voyons hésiter entre inquiétude et fanfaronnade au moment d'assister à leur première dissection, font écho les souvenirs ambivalents de leurs confrères plus âgés. Ceux-ci dénoncent l'absence de valeur pédagogique des travaux pratiques d'anatomie l'intérêt est nul », je voyais pas à quoi ça nous servait », sur le plan anatomique j'en ai rien retiré », que l'on peut résumer par cette formule lapidaire qui revient avec insistance on n'y voit rien ». En même temps, ces séances demeurent remarquablement présentes dans leur mémoire, qui les associe toujours à une tradition », une coutume », à ce point nécessaire que ne pas s'y soumettre serait risquer de ne jamais devenir tout à fait médecin Ça m'aurait presque frustrée de faire des études de médecine sans avoir vu mon petit macchab' en salle d'anat' ... J'avais envie de voir, parce qu'il faut aller voir. » Ainsi, cette nécessité, confusément ressentie, semble faire des exercices de dissection le cadre obligé d'une expérience spécifique, le lieu et le moment d'acquisition d'un savoir autre », qui fait » le médecin. 3Or cette conviction trouve une première confirmation dans le nom même donné aux étudiants en médecine – les carabins, lequel les associe justement à la violence meurtrière et aux manipulations de cadavres. Au xvie siècle, ce terme désigne un soldat de cavalerie légère » Littré 1877, puis par extension une personne qui agit par boutade, en tirailleur, sans mettre de suite dans ses actions » Larousse 1866-1879. Appliqué à l'univers médical, il a d'abord désigné les aides chirurgiens par exemple les carabins de Saint-Côme, du nom de l'école de chirurgie à Paris » ibid., avant de s'élargir, au siècle dernier, à l'ensemble des étudiants en médecine. Si les dictionnaires s'accordent sur les divers usages de ce mot, l'étymologie en demeure obscure2. Le Littré 1877 en propose deux, soit Calabre, machine de guerre en provençal, soit Calabrinus, qui est de Calabre pays des carabiniers, le passage du soldat à l'étudiant se faisant par dénigrement. Le Trésor de la langue française Imbs 1977, quant à lui, suggère une altération d'escarrabin, ensevelisseur de pestiférés au xvie siècle, venant lui-même d'escarbot, insecte fouillant la terre et le fumier. La réputation d'efficacité des soldats carabins pour liquider leurs ennemis, attribuée par dérision aux aides chirurgiens inexpérimentés, rendrait compte de l'évolution sémantique. Faire de tout étudiant en médecine un carabin, n'est-ce pas, dès lors, l'inscrire dans une relation particulière à la mort et aux morts ? 4Cependant, les facultés de médecine témoignent, à leur tour, d'une remarquable ambivalence, dans le temps, à l'égard des dissections. Longtemps, c'est dans la clandestinité, bravant les interdits, que les chirurgiens ont pu les pratiquer3. Ce n'est que progressivement que la dissection, comme base de l'anatomie, s'est affirmée comme indispensable à la bonne formation des praticiens. Elle ne se verra pleinement légitimée qu'a posteriori par les savants du xviiie siècle, bénéficiant de l'essor de la méthode anatomo-clinique4. Mais, alors qu'on aurait pu s'attendre à son déclin alors que se diffusent, depuis les années quatre-vingt, des techniques d'imagerie médicale de plus en plus sophistiquées et dotées d'une bien plus grande valeur didactique, on observe au contraire un effort de revalorisation de la dissection, à l'initiative des étudiants, soutenus par les enseignants d'anatomie qui affirment, eux aussi, sa nécessité, alimentant ainsi une polémique au sein de l'Université. 5Enfin, la place accordée à cet enseignement pratique est loin d'être identique dans tous les pays. En Italie, ne serait-ce que du fait d'un très grand nombre d'inscrits, les séances de dissection sont devenues facultatives et réduites, lorsqu'elles existent, à une démonstration magistrale, où seuls opèrent le professeur et son assistant. Aux États-Unis5, à l'inverse, les étudiants doivent disséquer dès la première année et, par petits groupes de cinq ou six, se voient attribuer un corps sur lequel ils vont travailler tout un semestre. Actuellement en France – du moins dans les facultés toulousaines – si ces séances sont obligatoires, notées et sanctionnées par un examen oral, les étudiants, en revanche, ne sont plus tenus de disséquer eux-mêmes6. 6Aussi, pour donner sens à cet enseignement qui paraît marquer définitivement ceux qui s'y sont soumis, tout en faisant l'objet d'évaluations aussi contrastées, dans la longue durée comme dans la diversité présente des formations, suivons donc nos étudiants dans la salle d'anatomie. Seule, en effet, l'observation directe confrontée aux souvenirs d'étudiants plus âgés et de plusieurs générations de praticiens, nous permettra de reconnaître la tradition » dont relèvent, dit-on, ces travaux pratiques, revendiqués comme une nécessité coutumière »7. Y'avait un macchabée... 7Dans la salle, une chaire, un tableau noir, une dizaine de paillasses. Les rideaux sont tirés, les néons allumés. Malgré une mise en garde de leurs camarades Surtout, ne regardez pas au fond ! », pas un qui n'y porte d'emblée son regard. Là, étendus sur quatre tables en inox, les corps, plus ou moins bien recouverts d'une pièce de toile de jute marron. Les étudiants s'installent le plus loin possible d'eux, se groupant – contrairement à leurs habitudes – aux premiers rangs à trois ou quatre par table. On se regarde, à la fois excité et mal à l'aise. Mon voisin me souffle Ils font pas vrai, on dirait pas des vrais. » Mais la séance commence. Au tableau, un volontaire planche sur la question de ce premier jour la région scapulaire »8, guidé par les remarques de deux moniteurs9 ; les autres, studieux, prennent des notes en silence. Au bout d'une heure, tous commencent visiblement à s'impatienter, ils s'agitent, chuchotent, se retournent... Enfin, les enseignants annoncent, souriants On va disséquer. Vous allez disséquer, si vous voulez... Vous êtes venus pour ça, non ? », et tous de rire nerveusement en attrapant leur blouse blanche – pour ceux qui l'ont apportée – et en se dirigeant vers les cadavres. Inaugurant la démonstration, chaque prosecteur découvre un corps devant les étudiants Le but de cette année, c'est la mémoire visuelle. » Dans un murmure, on s'installe autour du théâtre anatomique ». Certains enfilent avec détermination des gants en caoutchouc, deux volontaires vont manier le scalpel et la pince en tentant malhabilement de suivre instructions et commentaires de l'enseignant. Il s'agit maintenant de dégager la région ou l'organe que l'on vient d'étudier et de schématiser au tableau, afin de l'observer in situ en trois dimensions. C'est bien sur cet aspect qu'insistent les professeurs d'anatomie, en réaction contre la tendance actuelle qui verrait l'enseignement de la médecine se [faire] au tableau », ceux qui justement défendent envers et contre tous leurs » travaux pratiques expliquant ainsi certaines carences techniques constatées chez les internes en chirurgie qui ne vont jamais à l'amphithéâtre pour disséquer » ou qui s'ils l'ont fait, on l'a fait pour eux en première année et ils l'ont oublié complètement ». Mais ces exercices que le discours pédagogique présente comme un prérequis indispensable à l'étude du fonctionnement normal et pathologique des organes, constituent, pour les étudiants, une véritable épreuve, physique et psychique – on n'était pas dans notre état normal... personne » –, dont la réussite nécessite un apprentissage particulier. 8La participation aux tâches à accomplir, ne serait-ce que la simple observation, se heurte d'emblée à une série d'obstacles. Le premier, qui saute au nez dès que l'on franchit la porte, est souligné par tous l'odeur. C'est que, se souvient un urologue, il s'agit d'une odeur ... difficilement rapprochable d'autre chose... pas du tout une odeur de mort. Une odeur de formol, mais pas un formol comme on l'entend, du moins comme on sent. C'est un formol imbibant quelque chose, et... c'est vrai qu'il y a une odeur caractéristique, un peu comme le métro, une odeur qu'on n'arrive pas à définir... mais qui n'est pas forcément agréable, même qui est assez suffocante ». Voire, nous dira-t-on, pestilentielle », dégueulasse » ou ignoble ». 9Le deuxième sens mis à rude épreuve est la vue, tant à cause de la couleur des cadavres, jaunâtre », un peu verdâtre », que de leur aspect général, raides, desséchés », décharnés », en décomposition ». Séverine raconte sa première séance J'ai vu le cadavre, je me suis mise à pleurer, et je suis partie. » Les évanouissements, à vrai dire assez rares, mais redoutés par tous les étudiants – Moi, j'avais peur de tomber... d'avoir un malaise, au premier » – constituent une autre forme de fuite dont les jeunes Américains interviewés par Segal 1988 20 explicitent l'enjeu si l'on craint une éventuelle syncope, c'est que celle-ci pourrait faire douter de la capacité à devenir médecin. De fait, quelques mètres de distance entre le corps et soi suffisent le plus souvent pour pouvoir agir par personne interposée ainsi, Isabelle, qui ne s'approchera pas de la table, précisera J'ai pas regardé le corps, j'ai regardé les têtes [de ses camarades], et rien qu'à voir les têtes j'imaginais ce qu'ils pouvaient faire ! » Bref, ce spectacle est tellement ignoble » que, ajoute ce même chirurgien, il y avait une règle... éthique, qui existe encore, et qui faisait que les rideaux doivent être tirés dans la salle de dissection. Pour pas que n'importe qui vienne regarder ». 10Transgresser cette règle est justement le premier devoir des jeunes étudiants, qu'avant même la première séance, leurs aînés soumettent à un apprentissage progressif en les invitant à se hisser subrepticement sur une borne et à se glisser à l'intérieur d'une haie de sapinettes pour entrevoir, à la faveur d'un rideau mal tiré, un bout » de cadavre. Certains, plus téméraires, essayent même de s'introduire clandestinement dans le laboratoire. Épreuve qui distingue les futurs médecins, voir les cadavres est, à l'inverse, interdit à tous ceux qui n'exerceront jamais la médecine, et cette règle commandait au xixe siècle, la construction des nouveaux amphithéâtres d'anatomie le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales stipule qu'à défaut de les éloigner des villes, il faut les entourer de murs très élevés » et surtout que les jours pris au dehors soient munis de treillages à mailles serrées ou de volets en tabatière, comme on le fait pour les prisons de manière à dérober à la vue des voisins le spectacle répugnant des travaux qui s'y accomplissent » Dechambre Anatomie. Quant à ceux qui doivent franchir les portes de l'amphithéâtre, la confrontation avec les corps doit être, à son tour, progressive le tout [est] recouvert de toile de jute, pour ne pas agresser l'œil d'emblée ». Et l'on s'indigne lorsque cette règle implicite n'est pas respectée On est rentrés, on a vu les cadavres découverts. Ils les avaient pas recouverts .... On est entrés en plein dans le vif ! » 11Rares sont les étudiants qui vont aller jusqu'au toucher, malgré la mise à leur disposition de gants en latex. Ceux qui auront osé, préciseront avec une moue dégoûtée, que c'était sec, froid », cartonneux », raide, dur comme du béton armé », bref fort éloigné de l'expérience habituelle d'un corps humain. Ainsi, à l'épreuve des sens, ces morts se révèlent comme autant d'êtres bizarres », de nature incertaine, de statut mal défini et qui, en outre, s'inscrivent dans une diversité qu'il s'agit d'apprendre à distinguer. 12Ces êtres auxquels sont confrontés les étudiants, sont, bien sûr, des cadavres. Mais, s'agit-il vraiment de cadavres d'êtres humains ? C'est quelque chose de déshumanisé... pas humain, quoi », j'avais du mal à imaginer que c'était des gens morts, qui avaient pu avoir une vie antérieure », [ils ont] des traits qui ne sont pas des traits d'êtres qui ont pu vivre il y a quelques mois ou années ». Devenir carabin, c'est, au fil des séances, apprendre à distinguer ces cadavres vieux », ancestraux », moyenâgeux », des cadavres frais, non préparés, entreposés au froid, à la morgue, qui ont conservé la plupart des caractéristiques de la vie, et qui, de ce fait, se voient attribuer une valeur supérieure On attendait les cadavres frais, parce que c'est vraiment dégueulasse les cadavres formolés. » La distinction s'accompagne donc d'une hiérarchisation des êtres manipulés, fondée sur une proximité de plus en plus grande avec le vivant10. Chaque étape franchie dans ce registre marque une progression parallèle des étudiants dans une autre hiérarchie, celle basée sur la connaissance et l'expérience acquises tout au long du cursus universitaire Les prosecteurs, les moniteurs se servaient d'abord », parce qu'on est en deuxième année, on nous donne des vieux, enfin des cadavres assez vieux, parce qu'ils sont pas frais, là ». Les enseignants eux-mêmes les encouragent en ce sens S'il y en a qui sont vraiment intéressés, laissez votre téléphone et on vous appellera pour les cadavres frais. » Anne, qui a arrêté ses études de médecine en troisième année en 1961, met clairement en évidence la différence de statut Si on voulait mieux comprendre ce qu'on avait fait à la dissection, on descendait à la morgue ... et on refaisait la dissection sur un mort frais11. » 13L'incertitude quant à la nature de ces êtres réservés au tout premier apprentissage se retrouve dans la diversité des termes employés par les étudiants pour les désigner. Pour certains, c'est des gars qu'on connaît pas », des types », pour d'autres de la viande et puis c'est tout, ça pourrait être un bœuf, un lapin... », voire de la charogne », ou encore un outil de travail ». A l'opposé, cet échange entre deux amis se croisant au sortir d'une séance C'était le même bonhomme ? – Non, c'était une dame. » Ces incertitudes lexicales sont d'autant plus remarquables qu'elles s'opposent aux façons de parler propres aux enseignants – et à la plupart des médecins – qui reconnaissent en eux des macchabées. Aussi, s'exercer aux dissections anatomiques, n'est-ce pas seulement acquérir un savoir positif sur la structure de tel ou tel organe. C'est, tout autant, maîtriser les règles et les usages qui permettent de fréquenter ces êtres qui peuplent les théâtres d'anatomie. Apprendre, à son tour, à les nommer, c'est apprendre à reconnaître en eux des êtres sociaux à part entière, comparables à ces autres êtres sociaux que sont dans bien des sociétés les morts avec lesquels on communique et qui jouent un rôle dans cette vie. Or, en Europe, le groupe des morts, on le sait, est plus particulièrement fréquenté par les jeunes gens au temps de leur formation » coutumière12. N'est-ce pas, dès lors, de cette même tradition » que relève la nécessité, pour les carabins, de se soumettre à l'épreuve des macchabées ? A chacun sa distance 14Faire des cadavres à disséquer des macchabées, c'est, tout d'abord, les soumettre à une série de manipulations » qui ne se réduisent pas aux techniques de dissection. Il importe en premier lieu de se préserver de leur odeur de moisi » et de décomposition », ce à quoi s'emploient les mouchoirs parfumés observés entre les mains de nos néophytes, leurs écharpes et leurs cols roulés. Mais il existe d'autres recours Je me mettais toujours derrière la même fille, parce qu'elle sentait bon », et d'autres écrans On essayait de masquer l'odeur en fumant comme des pompiers, le cadavre se perdait dans les nuages. » Or il s'agit moins de se préserver de l'odeur des cadavres que de soumettre ceux-ci à une métamorphose progressive dont les nuages de parfum et de fumée sont à la fois la condition et le résultat. Ainsi dissoute, la matérialité répulsive des corps morts peut faire place à ce qui a pu leur servir autrefois de substitut13 cires, préparations anatomiques et autres modèles artificiels exposés dans les musées d'anatomie et que les étudiants sont engagés à visiter aujourd'hui encore. Aux macchabées, on reconnaît un aspect cireux », on dirait des mannequins », c'est comme le musée d'anat, ça serait de la cire... Ça fait pas humain ! » Cette assimilation suggère des jeux de substitution que nous révèlent des biographies de médecins Au milieu des cadavres, il arrivait qu'un plaisantin glissât l'un des modèles en cire fabriqués à dessein ils étaient fendus par-devant et la tripaille dégringolait. Il était difficile de distinguer le faux cadavre du vrai, car l'on fumait trop de cigares pour tuer la puanteur et l'on avait trop l'habitude de détourner les yeux dès qu'on ne travaillait pas directement. Quelqu'un plongeait sa lame dans la cire colorée, et de grands éclats de rire volaient au-dessus des tables » Paul West 1991 175-17614. 15Mais, tandis que les étudiants s'emploient à métamorphoser les cadavres en mannequins, en corps de cire » aux visages semblables aux masques » des anciens rituels funéraires, les enseignants les invitent à soumettre les macchabées à des techniques de morcellement qui prolongent celles que certains mettent spontanément en œuvre. Ce peut être un découpage virtuel, comme pour Séverine Je me suis mise derrière les autres, de manière à ce qu'entre les têtes et les épaules j'arrive à cadrer juste ce que je voulais voir [pour] oublier que c'était un homme entier » ; un partage théorique, dans le cas de ce généraliste La vision des différentes zones d'anatomie, régions que l'on étudiait, permettait d'oublier le côté choquant de la visualisation de la mort » ; ou effectif, par exemple dans les souvenirs de ce chirurgien Il faut que je dissèque le maxillaire, que je cherche le facial. Et on voyait pas tellement que c'était la joue d'un bonhomme. » Ainsi, Plus ça allait, moins c'était épouvantable ..., impressionnant, ...ça n'avait plus rien d'un corps humain. » Les étudiants américains se voient demander par leurs enseignants de n'exposer aux regards que la zone sur laquelle ils travaillent, et de recouvrir par des champs opératoires adaptés le reste du corps Segal 1988 20. Un médecin du début du siècle dernier commentait ainsi ces pratiques L'homme studieux, profondément occupé de la partie qu'il recherche, des moyens de l'isoler et d'en découvrir la structure et les usages, ne songe plus au triste spectacle qu'il a sous les yeux, tout entier à sa science il oublie une pitié mal entendue pour des restes inanimés » Panckoucke 1814 Dissection. 16Cette déshumanisation exige la suppression de ce qui est le plus humain » dans l'homme les visages, les mains... Séverine, quand elle reviendra assister aux travaux pratiques, ira demander à l'enseignant de ne pas découvrir les visages », aux USA pendant le reste du travail, faces et organes génitaux sont recouverts par de petits morceaux de tissu blanc Fox 1988 54. C'est vrai que les têtes m'ont marquée, et les mains », Un type à qui on a ouvert la joue ou quelque chose comme ça, parce qu'on reconnaît bien la structure d'un être humain, c'est un peu plus impressionnant. » Une anatomopathologiste italienne nous confiera que lorsqu'elle conduit une autopsie, après l'indispensable examen médico-légal de la face, elle s'empresse de la recouvrir jusqu'à la fin de sa tâche. 17Or, ces diverses manipulations des corps morts, afin qu'ils ne soient plus ni tout à fait des cadavres, ni tout à fait des personnes, ne constituent pas seulement l'apprentissage des premiers gestes techniques que l'on retrouvera, ensuite, lorsque l'ouverture du corps devient le préalable nécessaire au diagnostic et à l'intervention curative. Suspendre l'humanité des êtres à manipuler fait immédiatement surgir d'autres images, s'éveiller d'autres appétits qui n'ont, semble-t-il, que peu à voir avec l'acquisition de compétences médicales. 18 Viande », bidoche », barbaque », voire charogne », surgissent, tout à coup, des exclamations et des commentaires qui fusent autour de la table de dissection ou bien viennent ponctuer, après coup, les récits des exercices d'anatomie15. Et la dimension agressive de ces façons de dire n'échappe pas à ceux qui prennent plaisir à les employer comme autant de défis à ces êtres redoutables, qu'il faut en quelque sorte neutraliser ». Cette violence n'est pas seulement verbale, comme l'atteste cette scène observée à la fin de l'une des premières dissections au centre d'une dizaine de leurs camarades, Christophe et Manuel ont officié, ne cessant de se disputer la prérogative de manier le scalpel et de découper le corps. Qui veut du foie ? Bon appétit. Viens voir le foie ! On dirait du foie gras... », Et des rognons ?... » Soudain, Christophe, pince à disséquer dans une main, s'empare, de l'autre, du bistouri de Manuel, et manipulant ces instruments tels de macabres couverts, se penche sur le thorax ouvert du cadavre d'un air affamé. Ce geste ne suscitera parmi les spectateurs fascinés que quelques ricanements gênés. Et l'un d'eux conclura la séance par un – à peine ironique – Nous étions en classe d'apprentis bouchers ! » 19Cette parenté de la dissection avec la boucherie s'inscrit, on le sait, dans une très longue durée. Écoutons ce qu'au xixe siècle en disait un anatomiste On ne peut s'empêcher de comparer la plupart des élèves qui dissèquent à des bouchers qui passent leur vie à tailler dans la viande, sans jamais se préoccuper des objets placés sous le tranchant du couteau » Forth 1868 2. Ajoutons que les employés du laboratoire d'anatomie et de la morgue sont parfois appelés les garçons bouchers ». Rappelons-nous enfin ces caricatures où chirurgiens anatomistes et anatomopathologistes sont décrits ou représentés avec les attributs des bouchers tabliers blancs maculés de sang et grands couteaux16. Cette assimilation guidait, au siècle dernier, le choix des lieux appropriés à la construction de nouveaux amphithéâtres d'anatomie De tels établissements devraient être rejetés, comme les abattoirs et les clos d'équarrissage, à une certaine distance des localités habitées » Dechambre Amphithéâtre17. Elle compose, enfin, depuis le Moyen Age, l'une des images du chirurgien Pouchelle 1983 125. 20Mais, à devenir étal de boucherie », la table d'anatomie suscite d'étranges manières de table » qui ne font pas seulement basculer nos carabins vers les métiers sanglants mais éveillent en eux le rêve d'une consommation cannibale de chair crue que partagent d'autres mangeurs monstrueux. J'ai faim ! » dit un garçon au début des travaux pratiques, Vas-y, te gêne pas ! » lui rétorque son voisin en désignant un corps. Dès lors, comme dans les fins de repas de pensionnat ou, plus tard, dans ces moments de fête où les jeunes gens se retrouvent entre eux pour des défis relevant de la dépense carnavalesque, la chair interdite se mue, dans de bien réelles batailles, en déchets impropres à la consommation. Y'avait la bagarre de bidoche, ... assez peu se livraient à ce sport, y'en avait un certain nombre qui découpaient de la bidoche et qui vous la flanquaient sur la figure extrêmement désagréable ! » Seuls des praticiens ayant dépassé la soixantaine peuvent évoquer de tels souvenirs, presque identiques à ceux rencontrés dans La pierre d'Horeb Duhamel 1926 et Les hommes en blanc Soubiran 1949, autobiographies romancées de médecins qui font encore figure de modèles pour le parcours du carabin18. Les uns jouaient à la boucherie avec les déchets de leurs préparations, installaient un étal et simulaient des marchandages ; d'autres, retranchés derrière les tables, finirent par se battre avec les débris » Duhamel 71. L'un des protagonistes des Hommes en blanc se justifie ainsi Une bataille de bidoche, c'est naturel, c'est hygiénique, ça détend et ça ne fait de mal à personne, pas même aux macchabées » Soubiran 1949 130. 21Les macchabées survivent donc à ce dépeçage sans merci, dont les effets se lisent sur les étudiants eux-mêmes, telle par exemple, l'apparition assez fréquente de dégoûts alimentaires La première fois, j'ai pas pu manger de la daube pendant longtemps », Moi, je vais devenir végétarienne ». Comme une victoire péniblement acquise sur la répulsion tout d'abord éprouvée, les batailles de bidoche » consacrent l'appartenance au groupe, en déclenchant à la fois la répugnance et le rire libérateur auquel on reconnaît une valeur cathartique – on a tous sorti une blague à la con ... pour tenir le coup »19, et que l'on identifie comme appartenant en propre au carabin puis au médecin De toute façon, tous les toubibs sont comme ça, ils sont vachement cyniques, et l'humour noir, ça compte énormément. » Mais au sein du groupe ainsi constitué, apparaissent des différences significatives. Dès les premières dissections, se dessine une organisation concentrique fondée sur une hiérarchisation des acteurs, qui va permettre à chacun de définir l'intensité de son engagement au sein de l'épreuve collective20, de celui qui est au centre et en fait trop, paraissant transgresser une règle implicite – par exemple en baffant21 les cadavres, en balançant leurs bras », voire en les dilacérant au scalpel » – à celle qui demeure en retrait et critique ses camarades, non, ça me choque », ils s'amusaient avec le corps ... je voyais des vampires ». Autour des macchabées, en effet, garçons et filles sont à la fois unis et séparés. Les étudiantes se trouvent le plus souvent du côté des spectateurs passifs, alors que les attitudes de leurs homologues masculins relèvent davantage du défi, de la preuve à fournir, à soi et aux autres. L'un d'eux ne précise-t-il pas Il y a une espèce d'émulation de groupe, faut pas flancher devant les autres ! » Mais ce partage, bien sûr, n'est pas rigide. Pour passer du côté des garçons, certaines filles adoptent d'emblée les gestes les plus agressifs, elles découpent, plaisantent, parlent haut et fort, d'où la remarque critique de ce médecin Certaines filles étaient plus excitées que les garçons, par le fait d'aller tripoter tout ça. Elles ne se sentaient plus. » 22Mais, en général, à l'assaut des macchabées, les filles sont tenues à plus de réserve, devenant à leur tour la cible des plaisanteries de leurs compagnons d'apprentissage. Aujourd'hui médecin généraliste, Anne se souvient Un jour en sortant de la fac, il pleuvait. Je mets mon capuchon et ils m'avaient mis une oreille dedans. C'était les copains. C'était classique », d'autres glissent des doigts dans les trousses des filles ». Disséminant des fragments comme autant de reliques sur leur passage, les macchabées franchissent le seuil du théâtre d'anatomie on oublie » une tête dans un placard, une main dans un tiroir, on la passe le long du dos de quelqu'un devant soi ». La parole obscène – qui affiche l'identité virile – accompagne bien souvent ces plaisanteries, et là encore, elle prend pour cible les filles. On échangeait des blagues de sexualité de bas étage, surtout s'il y avait une fille », reconnaît un gynécologue-accoucheur. Telle par exemple, cette réponse à la question angoissée d'une étudiante Ils sont complètement nus ? », Mais tu crois pas qu'ils ont un soutien-gorge ! » De ces répliques les garçons ne sont pas protégés, comme en témoigne cet échange dans le couloir du laboratoire Tu en as mis du temps ! », Ben oui, je lui taillais une pipe, au cadavre ! » On peut toutefois penser que l'accès de plus en plus massif des filles aux études médicales favorise l'émergence, au sein même de l'amphithéâtre, de blagues macabres ou obscènes qui autrefois devaient trouver leurs cibles privilégiées à l'extérieur du groupe, les surveillantes, les infirmières trouvaient des doigts, n'importe quoi dans leurs poches », voire à l'extérieur de la faculté Sectionner un sexe de cadavre et le faire pendre à la braguette et aller prendre le car avec ça, et la première personne qui faisait une remarque, on disait "oh, excusez-moi" et on remettait le sexe dans sa poche », Avec une belle bite et une paire de roubignoles dans le sac d'une vieille fille, ça serait encore plus drôle » semble surenchérir ce personnage de Soubiran 1949 132. Les observateurs des anciens usages funéraires ont parfois noté, pour s'en scandaliser, les jeux qui accompagnaient dans les sociétés paysannes, les veillées mortuaires. Par exemple, en pays de Montbéliard, ils [les garçons] s'amusaient parfois du dehors à faire des niches aux filles, à les effrayer, à leur jouer des tours de leur façon. Les divertissements naissant de cette rencontre des garçons et des filles ont maintes fois dégénéré en scandales et même en odieuses profanations » Van Gennep 1946 704-705. La nécessité de se protéger de la dangereuse proximité des macchabées suscite, autour de la table de dissection, le même recours à l'obscénité, mais, en outre, celle-ci n'annonce-t-elle pas la suractivité sexuelle plus particulièrement prêtée à cette fraction des étudiants – les internes – qui se doit d'accomplir jusqu'au bout un parcours de formation jalonné de fêtes et de soirées tumultueuses où doit être éprouvée et exhibée une virilité qu'anticipent les plaisanteries autour des macchabées ? La leçon d'anatomie 23Cependant, cette irruption et cette mise en scène de la violence, de la dérision, de la parole obscène ou blasphématoire n'épuise pas l'éventail des conduites que suscite la manipulation des macchabées. Aux antipodes des diverses formes de transgression, d'autres gestes, d'autres attitudes paraissent tout aussi nécessaires. 24A Toulouse, la première séance de travaux pratiques n'est plus institutionnellement précédée d'un discours fondé sur le respect, la sacralité du cadavre » comme c'est le cas en Italie22 et aux États-Unis, où l'on souligne la générosité des donateurs, le privilège des médecins d'ouvrir les corps et où l'on rappelle le devoir de garder une attitude sérieuse, scientifique Fox 1988 59. Cependant, entre eux, les étudiants admettent des règles implicites qui ordonnent et limitent les conduites en apparence les plus déréglées. Les premiers à les dénoncer sont d'abord ceux et celles qui ont mal supporté les séances Je trouve qu'il y a un respect envers la mort, une dignité qui est pas respectée. Non, ça me choque », mais les participants passifs des scènes les plus mémorables affirment eux aussi l'existence de bornes. Ainsi, la dissection menée par Christophe et Manuel – les dissecteurs cannibales – a suscité les critiques les plus vives on a tous dit quelque chose contre », le principal reproche portant sur le manque de respect » du cadavre, qui suggère un tout autre dérèglement Lui c'est un malade », Il est pas bien... » Mais le même Christophe, sera, à son tour, le premier à condamner l'attitude d'un autre étudiant, censé avoir dilacéré [les macchabées] au scalpel » Y'a quand même un minimum de décence à avoir ! ... Y'a des limites à tout. Faut pas déconner ! » Ainsi, de la même manière que chacun dans le groupe détermine, pour soi, la bonne distance avec le macchabée, il doit apprendre – quitte à les franchir – les frontières du licite et de l'illicite, du toléré et de l'intolérable. Mais qu'entend-on, au juste, signifier lorsqu'on invoque le respect du cadavre » ? 25Là encore, une observation attentive des séances de dissection peut nous mettre sur la voie. Il arrive ainsi que l'on se détourne du mort pour éternuer, qu'on lui demande pardon lorsqu'on le frôle par inadvertance, et que, du moins lors des premières séances, on baisse la voix auprès de lui. Toutes ces précautions s'éclairent si l'on ajoute qu'étudiants et enseignants font souvent le lapsus » entre cadavre et malade ou patient, comme, par exemple, ce garçon de première année On ne voyait que les malades... les cadavres qui étaient sur les tables. » La même assimilation est attestée aux États-Unis, où les étudiants non seulement traitent les cadavres comme des patients, mais s'appellent Docteur » entre eux, et de plus confondent dissection et opération Segal 1988 21. Ainsi l'immobilité de ces corps allongés, aux yeux clos, bien bordés dans leurs linceuls, transforme ces êtres inquiétants en de paisibles dormeurs. Faisant entrer un groupe dans la salle, le garçon d'anatomie plaisante Ne vous inquiétez pas, je leur ai donné un somnifère ! » Un prosecteur, voulant expliquer une particularité anatomique, précise, De toute façon là, le malade est endormi...23 » 26 Respecter » les cadavres, c'est donc tout d'abord reconnaître en eux leur irréductible humanité, et cette attribution prend forme dans une série d'interrogations qui toutes visent à redonner une identité sociale à ces êtres anonymes. Les étudiants cherchent à savoir l'âge, les antécédents, l'étiologie et les circonstances du décès de leur patient ». Qui sont donc ceux qui ont voulu donner leur corps à la science » ? Quelle fut leur vie, quel genre de personnes étaient-ils ? Pour le rendre encore plus familier, les Américains attribuent à leur » mort un nom, voire le marquent à leurs initiales Segal 22. Mais, à Toulouse, l'attribution d'une identité se fait, de manière plus inquiétante, sur le mode de la reconnaissance La façon dont on regarde un cadavre a bien une arrière-pensée, et je pense que [c'est] celle de reconnaître quelqu'un. » Le plus souvent, on n'y voit que des clodos », des vieux », des mendiants », qualifications qui semblent assigner aux macchabées la fonction de médiations entre les vivants et les morts que toutes les sociétés paysannes d'Europe délèguent aux pauvres. Sans aller aussi loin que ces deux médecins, qui se souviennent d'avoir reconnu l'un, un instituteur, que j'avais eu quand j'étais en CE1 ou CE2 », l'autre, une clocharde qui habitait plus ou moins dans le couloir de la maison de ma marraine », plusieurs étudiants nous ont confié que si les premières séances avaient été difficiles, c'était bien parce que ça m'a un peu fait penser à une grand-mère », Le vieux, là, c'était mon grand-père ! » 27Mais, juste retour des choses, cette humanité retrouvée fait s'interroger sur sa propre identité. Faire des macchabées ses propres ancêtres, n'est-ce pas se reconnaître, à son tour, comme participant d'une même nature et d'un même destin ? Ainsi scrute-t-on attentivement les secrets changements qu'opère en soi leur proximité. Retournons dans le couloir du laboratoire, devant la porte encore fermée de la salle d'anatomie. Une fille attend, un garçon sort. Elle Alors ? », lui C'est dégueulasse, ça pue ! Regarde, sens ! » Il l'attrape alors par le capuchon de son manteau et lui plonge le nez entre son écharpe et son cou, Tu sens pas ? », Peut-être, un peu... » répond-elle, inquiète. Or cette odeur, nous le savons, est la première caractéristique des macchabées. Qui la respire s'en imprègne J'ai un copain, après, il était tout le temps en train de se sentir les mains... » Les traités médicaux consacrés, au siècle dernier, aux maladies professionnelles, plaçaient cette odeur au centre des dangers » guettant les anatomistes Les miasmes putrides qu'exhalent les cadavres, et dont s'imprègnent la transpiration, les urines et les matières fécales des anatomistes, peuvent produire sur l'économie une impression funeste, et occasionner des maladies graves » Pâtissier 1822 171. On va jusqu'à élargir les risques à tous les apprentis-médecins en énumérant les Inoculations vénéneuses », les empoisonnements septiques » et surtout les terribles piqûres anatomiques » qui décimaient » leurs rangs Dechambre Amphithéâtre. 28L'épreuve que constitue l'intimité imposée avec les macchabées ne consiste donc pas seulement à voir la mort, mais tout autant à la frôler, à s'exposer à son danger. Aujourd'hui encore, alors que des antibiotiques et des antiseptiques puissants permettent de contrôler le danger septicémique, les moniteurs répètent les mêmes recommandations Surtout, attention de ne pas vous couper ! », et cet étudiant, impressionné, mettra à son tour ses camarades en garde A la moindre coupure, on peut y rester ! » Autant dire que confronté à ces êtres menaçants, on risque à son tour de passer du côté des morts. Traditionnellement, à l'entrée des amphithéâtres d'anatomie, était gravée cette épigraphe Hic locus est ubi mors gaudet succere vitae... A Toulouse, l'ancienne plaque de marbre noir, don des Capitouls en 1686, transportée à chaque déménagement de l'amphithéâtre, est devenue presque illisible, aussi, en face, peut-on lire en rouge sur fond blanc sa traduction C'est ici que la mort apprend à secourir la vie, rassasiée de sang elle y abandonne ses dépouilles, afin que les cadavres des morts procurent la santé à leurs concitoyens. C'est ici qu'une main discrète, animée d'une cruauté pieuse, poursuit les embûches des maladies et met obstacle aux menaces du destin. » Mais, à vrai dire, l'efficacité du savoir acquis auprès des macchabées est d'une tout autre nature. Franchir la porte de l'amphithéâtre d'anatomie, c'est, très exactement, passer dans l'autre monde pour en éprouver soi-même les propriétés. Comme le dit explicitement un généraliste, tirant la leçon de ces travaux pratiques, on ne peut accepter de continuer ses études de médecine que quand on a accepté sa propre mort. C'est-à-dire quand on l'a visualisée ». En cela réside l'épreuve qu'il faut subir. Mais encore faut-il se révéler plus fort que les macchabées qui, tout comme les mauvais morts des représentations coutumières, tendent toujours à entraîner avec eux les vivants. Envahissant la vie nocturne des futurs thérapeutes, la lutte peut prendre la forme répétitive de cauchemars, comme l'a vécu ce neuropsychiatre Moi, je fais partie des gens qui ont failli ne pas faire médecine à cause des macchabées ! ... Je me rappelle encore un rêve, comme si c'était hier, j'étais poursuivi par des cadavres .... Je sautais par les fenêtres, je courais, je montais l'escalier, je revenais dans la salle, et les cadavres couraient après moi. Les types étaient après moi, et ils cherchaient à m'attraper. C'est un rêve qui m'a poursuivi à plusieurs reprises, ça m'avait profondément impressionné. » 29Et l'on peut maintenant donner sens aux batailles de bidoche » qui, à la fois réprouvées et revendiquées, bouleversent le cours ordonné des séances de dissection n'est-ce pas une manière de s'incorporer littéralement la mort et par là même d'acquérir le double pouvoir de revenir, changé, parmi les vivants et de guérir ceux que la maladie fait, provisoirement, passer dans l'autre monde ? Observons le jeune Alain, maintenant chirurgien réputé, à la sortie de sa première dissection dans les années soixante Je vois passer les gens sur les allées, et je me suis dit Vraiment, tu n'es pas comme eux, ce sont des laïcs, toi, tu es un clerc. Ils ne comprendront jamais ce que tu fais. Tu es dans un autre monde qu'eux, et tu sais des choses qu'ils ne sauront jamais. » 30Fiers d'avoir surmonté cette première épreuve, les carabins s'emploient à le faire savoir. A leurs cadets d'abord, pour lesquels ils enjolivent leurs exploits J'en tirais gloriole auprès des première année. » Auprès de leurs aînés, les bizuts sentent bien qu'il est inutile de surenchérir, mais ils savent aussi que cette étape les rapproche d'eux Au moment où ils les font [les travaux pratiques], ils se sentent plus intégrés », remarque après coup un interne. Mais la reconnaissance attendue ne se limite pas au cercle restreint des futurs confrères. Amis et famille doivent, à leur tour, supporter des récits hauts en couleur On fabule vachement, après. Surtout les premiers temps, l'excitation de l'avoir vu, de l'avoir fait .... J'ai peut-être dû les bassiner avec ça » admet une interne en gastro-entérologie, tout comme cet étudiant qui se vante d'avoir écœuré les invités » à la table familiale. Ce faisant, les futurs médecins ne font que se conformer à cette attente sociale qui voit en eux de joyeux carabins », ouvrant et découpant des cadavres comme à plaisir et dont on exige qu'ils fassent partager un peu de leur savoir Parce que les gens, ça les intéresse de savoir si on l'a vu, qu'est-ce qu'on a fait dessus, qu'est-ce qu'on est allés trifouiller », et tous de répéter la question vient des autres ». 31Mais le récit qui soumet parents et amis à une épreuve identique à celle que l'on a soi-même subie n'est pas la seule forme de consécration de cette connaissance nouvellement acquise. Écoutons ce psychiatre Y'avait un photographe qui venait chaque année et tout le monde prenait sa photo autour du cadavre. » La photographie vient ainsi fixer un passage auquel elle donne la dimension d'une cérémonie. 32Ritualisation que l'on retrouve aux USA, dans l'institution du grand banquet que les enseignants d'anatomie président, auquel toute la promotion assiste et qui clôture le cycle d'enseignement Segal 23. Récits et images qui fixent » la traversée de cet au-delà sont, parfois, accompagnés d'un geste purificateur, tel ce bûcher qu'allume, aux États-Unis, l'un des professeurs d'anatomie, pour brûler les vêtements portés par les étudiants au cours de l'année écoulée Chicago Tribune 21/01/82, cité par Segal 25. En France, les étudiants ont la possibilité, à l'issue des séances de dissection, d'acheter os et crânes provenant des macchabées, ils les conserveront avec eux tout le long de leurs études, voire de leur carrière. Comment ne pas y voir autant de trophées témoins de leur passage de l'autre côté, du côté des morts ? Lors même que cette épreuve est refusée, certains lui substituent des usages équivalents, tel ce généraliste qui retrouve les gestes de l'initiation coutumière des garçons Quand j'étais en première année, je suis allé à la fosse commune de mon village, la fosse commune qui m'avait toujours impressionné étant enfant ... J'ai ramené un tibia, le crâne et le maxillaire inférieur ... Ce crâne que j'ai ramené m'a toujours servi, parce que je le mettais à côté de moi. » 33Ainsi, parallèlement à l'enseignement scientifique qu'elle dispense, l'université accueille, voire organise, une forme paradoxale d'expérience, qui permet aux étudiants d'acquérir un savoir sur la mort qui ne relève en rien du corpus de connaissances et des modèles explicatifs de la médecine contemporaine. Véritable exigence coutumière, la leçon d'anatomie soumet donc le futur thérapeute à une transformation durable, ça te passe au moule » dit précisément l'un d'eux, en transposant dans l'amphithéâtre les jeux des garçons avec l'au-delà. Mais ici, blagues macabres, incursions dans les cimetières, masques terrorisants des revenants24 prennent une allure bien particulière pour métamorphoser de misérables corps donnés à la science » en ces redoutables dispensateurs du savoir sur la mort que sont, non pas tant les maîtres de la Faculté, que les macchabées, auxquels il faut tout à la fois se soumettre et résister, et sur l'identité desquels nous devons une dernière fois revenir. Martyrs et bourreaux 34Dans le journal de Félix Platter, étudiant en médecine à Montpellier de 1552 à 1559, comptes rendus de dissections et de mises à mort en place publique alternent, voire se superposent Le 3 décembre [1556] eut lieu l'exécution de Béatrice .... Elle fut pendue sur la place .... Le corps fut donné à l'amphithéâtre d'anatomie .... Enfin le bourreau vint reprendre les débris, les lia dans un drap, et les suspendit à une potence » Platter 1979 145. Les xvie et xviie siècles virent une même popularité des exécutions et des anatomies publiques. Giovana Ferrari 1987 100 insiste sur le fait qu'en dehors des démembrements et autres mutilations relevant d'une même mise en scène ritualisée de la violence, le principal point commun entre ces deux spectacles, c'est bien le corps du condamné. D'autre part, les anatomistes n'opéraient que sur des suppliciés, de sorte que l'on a pu voir dans la dissection un prolongement du supplice subi par le criminel » Pouchelle 1976 274. Si tenace est cette homologie qu'elle se retrouve au xixe, dans cette critique du Conseil d'amélioration des prisons en livrant au scalpel des anatomistes les restes des détenus, on aggrave de cette manière leur punition » D'Arcet, Parent-Duchatelet 1831 280, et qu'elle fonde, selon ces mêmes auteurs, la haine que le bas peuple porte aux jeunes anatomistes » qui disposent, pour les besoins de la science, des restes des pauvres et des misérables » ibid. 250. Les équivalences entre anatomie et exécution, corps anatomisé » et corps exécuté, se prolongent jusqu'aux acteurs qui apparaissent comme interchangeables Il arrive même que le personnage du chirurgien se confonde avec celui du bourreau, soit que les criminels soient exécutés de la façon choisie par les anatomistes qui le disséqueront ensuite, soit que des expériences soient tentées sur des condamnés » Pouchelle 1976 27425. Dans le Massachusetts, au début du xixe siècle, une loi donnait au coroner la disposition du corps des hommes tués en duel, soit qu'il les fasse enterrer sans cercueil et transpercés d'un pieu, soit qu'il les livre à un chirurgien pour être disséqués Haggard 1929 159-160. 35Or, qui dit bourreaux dit martyrs, et c'est bien ainsi que se présentent les macchabées. L'Encyclopédie de Berthelot 1888 Macchabée signale l'usage du mot Macchabee ou Macabit par les mariniers, pour dénommer un cadavre trouvé flottant sur l'eau. Un noyé donc, au corps difforme et méconnaissable, à jamais privé de vraie » sépulture, un mauvais mort26. Le Petit Larousse 1979, pour illustrer l'adjectif Macabre, cite cet exemple Faire une découverte macabre dans la Seine repêcher un cadavre », cette parenté entre noyés et macchabées est encore bien présente, comme en témoigne cette remarque d'une interne en biologie On nous avait dit qu'à Paris il y avait une grande piscine pleine de formol où on mettait tous les cadavres à tremper. » Mais selon Philippe Ariès 1977 118, l'emploi du mot Macchabée pour désigner un cadavre date du xive siècle, et aurait la même origine que Macabre le martyre de sept frères juifs, dits Les Macchabées », décrit dans le deuxième Livre des Macchabées 2M618-73 et surtout le quatrième, apocryphe Vigouroux 1908 Macchabées. Ainsi, tout comme les martyrs de l'Ancien Testament auxquels ils empruntent leur nom, les macchabées sont condamnés, à travers les dissections, à subir un véritable martyre – Écorchez-le vif ! » s'écriera un garçon pour encourager ses camarades à inciser –, qui, comme tel, exige réparation. 36 Le premier novembre, fête des morts, ... il y avait une messe des morts pour les corps qui étaient disséqués .... Cette année j'ai dit dans mon cours "Je vais vous raconter une tradition du laboratoire d'anatomie. Puisque cette année vous avez eu l'occasion de disséquer avec moi, je voudrais qu'on le refasse ...." Et on a organisé une messe chez les dominicains qui sont derrière la fac. Voilà, résurgence d'une tradition perdue. C'était une grande tradition, la messe des Macchabées ça s'appelait, qui était dite pour ces... gens. » Ce témoignage contemporain marque la continuité d'une vénérable coutume dont les premières traces remontent à avril 1493 dans un relevé des dépenses consigné par le doyen de la Faculté de Paris, Jean Lucas, sous la rubrique Anatomie ... item pro sacerdoce qui corpus inhumavit, et pro missa per cum celebrata pro anima deffuncti 4 sol parisis » Wickersheimer 1910 166. En 1496, la Faculté décrétait officiellement que tout corps disséqué serait inhumé en Terre Sainte et qu'on célébrerait une grand-messe en son honneur Dechambre Anatomie. A Bologne, des offices avaient lieu en même temps que la dissection jusqu'à dix à quinze jours d'affilée, dans une chapelle voisine, aux frais du professeur Ferrari 1987 51. Encore aujourd'hui, en Italie, on trouve des crucifix dans les salles où l'on travaille sur les cadavres. 37Les mêmes connotations religieuses traversent les récits autobiographiques lorsqu'ils évoquent la profanation » des cadavres ou, au contraire la piété » requise envers ceux qui sont sacrifiés » sur des autels » Duhamel 1927 71, semblables à de pathétiques crucifié s aux bras suppliants » Soubiran 1949 119. Cette assimilation sous-tend encore les illustrations du Nouveau recueil d'ostéologie et de myologie de Gamelin 1779 dans lequel sont représentés, parmi d'autres, un crucifié, des squelettes arrachés à leur repos sépulcral par les trompettes du Jugement dernier27... Autant d'indices de cette irréductible part de sacralité que l'on persiste à reconnaître aux macchabées. Honorés par l'Église comme patrons des morts parce qu'ils étaient réputés, à tort ou à raison, les inventeurs des prières d'intercession » Ariès 1977 33, les macchabées sont ainsi les premiers passeurs de ceux qui se destinent à l'exercice thérapeutique. Après cette première épreuve, les carabins pourront poursuivre leur formation qui continûment conjuguera l'acquisition de connaissances scientifiques et l'exploration sous d'autres formes – autodiagnostics de maladies incurables, absorption de médicaments, ivresses et mises en scène macabres, enterrement des anciens » de l'internat – de cet autre monde auquel ouvre l'accès aux macchabées qui doivent être, comme dans la chanson, engueulés, dépecés, mangés, enterrés... Top of page Bibliography Amiel C., 1993. A corps perdu », Hésiode, Cahiers d'ethnologie méditerranéenne, n° 2, La mort difficile » sous presse. Ariès P., 1977. L'homme devant la mort, Paris, Ed. du Seuil. Baudrillard J., 1972. 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Pour les premiers, disséquer eût été déchoir, mais ils entendaient néanmoins contrôler la pratique des chirurgiens en exerçant un monopole sur l'attribution et la dissection des cadavres, devenus ainsi enjeux de pouvoir. 4Cf. Foucault 1963. 5Nous nous référons aux travaux sociologiques et anthropologiques de Fox 1979 et surtout de Segal 1988 sur l'enseignement de la médecine, en particulier les dissections. 6Comme ce fut le cas jusque dans les années soixante-dix. 7Après avoir, tout d'abord, travaillé à partir de souvenirs de praticiens, j'ai ensuite suivi les travaux pratiques d'anatomie avec les étudiants de deuxième année de médecine de la faculté de Toulouse Rangueil, grâce à la bienveillance du Dr Alain Chancholles, que je remercie chaleureusement. Je remercie également M. Roux, garçon d'anatomie, pour sa disponibilité et sa gentillesse. Des enquêtes comparatives ont été réalisées grâce à une bourse de la direction du Patrimoine pour l'année 1992. 8 La région scapulaire comprend toutes les parties molles placées en arrière de l'omoplate et de la région axillaire ... [C'est] une articulation fonctionnelle [qui] permet les mouvements de l'omoplate sur le thorax », et 1991. Anatomie humaine, 13e édition, Paris, Masson 218, 259. 9Il existe une hiérarchie spécifique de l'enseignement des travaux pratiques d'anatomie, que nous explicite ce chirurgien, ancien aide d'anatomie et qui l'enseigne toujours Le grand patron était chef de travaux, agrégé ou non, puis il y avait un prosecteur d'anatomie, un vieux titre [institué en 1795], qui était nommé par concours pour deux ans, très difficile, et puis il y avait les aides d'anatomie [actuellement appelés les moniteurs], nommés pour deux ans ... Y'avait les gens qui venaient de passer l'internat, qui préparaient l'adjuvat d'anatomie, et assistaient pendant un an, ils ne faisaient que regarder. » 10Ce passage obligé par les cadavres avant d'en arriver à la confrontation à des patients bien vivants, a d'ailleurs suscité de vives polémiques dans les années soixante-dix, et on y a vu – en particulier les psychanalystes – la source de nombreux problèmes de la médecine scientifique et technique, cf. par exemple Baudrillard Pour la médecine, le corps de référence, c'est le cadavre. Autrement dit le cadavre est la limite idéale du corps dans son rapport au système de la médecine. C'est lui que produit et reproduit la médecine dans son exercice accompli, sous le signe de la préservation de la vie » 1972 96. 11De même, les spécialistes opposent les travaux pratiques des premières années aux nécropsies Les nécropsies, on allait chercher quelque chose de précis », on n'allait pas chercher n'importe quoi ! » 12La fréquentation des morts n'est qu'un des aspects de cette formation et consiste à expérimenter la frontière entre les vivants et les morts, voir Fabre 1987. 13On observe donc une subversion de la destination de ces figures, initialement destinées à représenter au mieux le corps humain, d'où leur réalisme parfois saisissant, voire choquant pour le profane, comme en témoignent les dictionnaires et encyclopédies du xixe siècle Elles [les cires] peuvent mentir aux regards du plus scrupuleux observateur, tant que le toucher ne vient pas constater le mensonge » Larousse 1866-1889, Anatomie. 14Cette citation est extraite d'un roman de Paul West, Le médecin de Lord Byron Paris, Rivages poche, fondé sur le journal tenu par le jeune Dr Polidori en été 1816, alors qu'il était le médecin personnel de Lord Byron en déplacement en Europe. 15La transformation des cadavres en viande n'est pas propre aux médecins, on la retrouve dans l'appellation argotique du mort la viande froide, qui désigne d'autre part, en jargon journalistique, le stock de manchettes annonçant le décès de personnalités importantes, préparées à l'avance et tenues à jour, afin de parer à toute éventualité. Enfin, dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, les soldats conjuraient l'horreur quotidienne en transformant en bidoche » leurs camarades tombés au combat et dont les corps jonchaient en désordre les champs de bataille Desbois 1992 66. 16Cf. Flaubert dans son Dictionnaire des idées reçues Chirurgiens, les appeler bouchers », Paris, Le Club français du Livre, 1950 956. 17Il est fait allusion ici au décret du 15 octobre 1810, relatif aux établissements dangereux et insalubres, en particulier à leur exil hors des villes. Les salles de dissection ne feront en fait jamais partie de leur nomenclature et pourront donc rester dans l'enceinte des grands hôpitaux, au prix de règles d'hygiène draconiennes D'Arcet, Parent-Duchatelet, 1831 266-267. 18A tel point qu'un jeune chirurgien nous confiera qu'il a été un peu déçu, si on peut dire, par rapport à ce qu'on pouvait lire dans les différents bouquins, comme Les hommes en blanc de Soubiran, ou des dissections que l'on faisait dans les anciens temps ». Par ailleurs, on peut lire ces textes comme de véritables romans d'apprentissage au début l'installation du jeune provincial à Paris, son inscription à la faculté de médecine, puis l'expérience des dissections, détaillée et valorisée, ensuite l'hôpital, les malades, les concours, et pour conclure, le début d'un nouveau cycle, celui de l'internat. En même temps que son initiation professionnelle, le carabin découvre le sexe opposé, les façons de la courtiser, l'amour et ses revers, et il devient ainsi un homme accompli. 19Ainsi Roger Caillois analyse-t-il le comportement familier » voire impertinent », des soldats sur les champs de bataille envers les victimes non enterrées On pousse du pied ces restes misérables, on les bafoue par la parole ou par le geste pour n'en pas prendre peur ou éviter d'en être obsédé. Le rire protège du frisson » 1950 227. 20On retrouve ici une différence analogue à celle que met en évidence Daniel Fabre dans son analyse des façons de faire des garçons pendant le Carnaval et les autres temps qui les rassemblent pour faire la jeunesse, en particulier à l'occasion de la prise des paris alimentaires et scatologiques Fabre 1986. 21C'est-à-dire en leur donnant des gifles, sens populaire du verbe baffer. Le Robert 1980 donne comme racine de baffe, baf, exprimant l'idée de bouche, d'où coup sur la bouche », il précise qu'on l'écrivait parfois baffre ou bâfre, et renvoie à baffrer, qui dans un premier sens voulait dire bafouer, bruit des lèvres, puis manger gloutonnement et avec excès. 22Enquêtes réalisées à Rome, Naples et Ascoli en mars 1992. 23Chaptal, dans ses mémoires, raconte comment après avoir vraiment vécu le réveil du mort » qui donc ne l'était pas tout à fait lorsqu'il disséquait, fut tellement effrayé qu'il s'orienta ensuite définitivement vers la chimie et l'industrie Peter 1980 301 note I. Par ailleurs il semble bien que les premiers anatomistes aient pratiqué des dissections sur des condamnés vivants, plus ou moins bien endormis à l'opium Brown 1981. 24Voir Fabre 1987. 25Les correspondances entre chirurgiens et bourreaux s'étendent, on le sait, au-delà des dissections, objet de ce travail. 26 Ces messes, destinées au salut de l'âme des condamnés, ont été analysées par Pouchelle 1983 comme tout autant nécessaires à celui des acteurs de la dissection, souillés par cette profanation. 27Ce manuel ne connaîtra aucun succès et même ruinera son auteur. On lui reprochera l'excès d'originalité des positions de ses cadavres. En effet, les mises en scène de squelettes ou d'écorchés autour de sortes de stèles funéraires sont assez fréquentes dans les traités d'anatomie, on trouve aussi des écorchés présentant leur peau tel saint Barthélemy, par contre, les crucifiés, mêmes s'ils ont été étudiés par les artistes, illustrent très rarement les ouvrages scientifiques. Cette singularité a été attribuée à une obsession de la mort chez Gamelin Binet, Descargues 1980 94-95.Top of page References Bibliographical reference Emmanuelle Godeau, Dans un amphithéâtre... » »,Terrain, 20 1993, 82-96. Electronic reference Emmanuelle Godeau, Dans un amphithéâtre... » », Terrain [Online], 20 March 1993, Online since 18 June 2007, connection on 23 August 2022. URL ; DOI of page Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon où commander le coffret Pokémon Go Collection ... € Voir le deal Tol Orëa, la Terre de l'Aube [RPG] Màr Tàralöm, le Kaerl Ardent Le ConcilePartagez AuteurMessageOracle Tol OrëanéenMaitre du JeuDate d'inscription 16/02/2019Présentation Voir PNJsMessages 159RPs 153Race Dragon PrimordialFonction Compte PNJsSujet [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 25 Fév 2019 - 1615 » Précédemment "Dernier acte d'un simulacre", au Weyr. » Voir aussi "Les Glaces Sépulcrales", au Vaendark, où Martel tombe entre les mains des Célestes. Renàto "Braen" de Leysse & le Blanc CyngarTheme Song Gaeta's Lament Vocal – Bear McCrearyIolyaku 919 – Nouvelle sur sa paillasse miteuse, le regard levé vers le plafond ténébreux et perdu dans des pensées qui ne l'étaient pas moins, Renàto jouait avec un mince rai de lumière qui filtrait à travers la haute meurtrière située au dessus de lui. Ses doigts longs en caressaient rêveusement les innombrables grains de poussière qui y flottaient, cherchant à les capturer dans sa paume, sa peau se parant d'une délicate couleur dorée à chaque fois qu'elle venait à intercepter l'oeil inquisiteur de Solyae. Cette ouverture était la seule source d'éclairage dans sa cellule, le soleil ne se glissant à travers que durant quelques dizaines de minutes par jour, accordant un bref répit au prisonnier autrement environné d'une bien suffocante obscurité. Chaque fois que le soleil perçait à travers la meurtrière, il savait qu'une nouvelle journée s'était écoulée. Que pouvait-il faire d'autre, à part admirer cette lueur inaccessible et songer à ce qui se trouvait au delà ?Ses geôliers faisaient en sorte de lui apporter ses repas de manière irrégulière, toujours en quantité juste suffisante pour le garder en vie, mais jamais assez pour combler sa faim, qui était dès lors devenue une compagne familière. La colère et la haine qui l'avaient hanté les premiers jours s'étaient bien vite effacées. Nulle aide à attendre de la marque apposée sur son esprit par le Dieu Haskèl. Son Don Berserk se faisait silencieux, inaccessible. Quant à la présence de Cyngar, réduite à une vague chaleur au creux de son âme, elle se résumait à sentir qu'il vivait encore et qu'on le contraignait à rester coupé de son Lié. Le jeune homme était purement et simplement livré à lui-même. L'espoir de pouvoir sortir un jour de sa prison était la seule chose qui l'empêchait de sombrer dans la folie. Encore et encore, il ressassait le peu de choses qu'il connaissait sur sa situation. S'ils avaient voulu le tuer, ils l'auraient déjà fait … A moins qu'ils ne le conservent pour une future exécution en grande pompe devant le Kaerl tout entier réuni, lui, le traître, l'espion Céleste ? Quel sort lui réservaient-ils et pourquoi le maintenaient-ils dans cet isolement le plus total ?Son regard dériva, sans réellement les voir, sur les épais barreaux de métal qui le séparaient de sa liberté, puis sur le seau d'aisance situé dans le coin le plus éloigné de la pièce. Un rictus de dégoût s'afficha sur ses lèvres minces, comme tant d'autres fois auparavant. Sa cellule n'était pas très grande, rectangle d'à peine trois pas sur quatre, localisée sous la Fosse, une geôle obscure parmi tant d'autres, et la chaîne qui rattachait sa cheville au mur de pierre l'empêchait d'en parcourir pleinement la totalité de l'espace. Machinalement, d'un geste né de l'habitude, il rajusta le bandage de fortune qui faisait compression sur la plaie née du frottement du fer sur sa peau, et émit la prière silencieuse de pouvoir éviter l'infection, ne serait-ce qu'un jour de plus. Un profond soupir creusa sa poitrine tandis que son bras retombait sur ses yeux. Sa situation n'était guère brillante, pas plus que son état physique. Ne valait-il pas mieux renoncer et les laisser se jouer de lui comme ils l'entendaient, qui que soient les marionnettistes qui prétendaient tirer les fragiles fils de sa destinée ?✦ ✧ ✦ Moins d'une dizaine de jours après son emprisonnement, celui par qui tout avait commencé, le Céleste déchu Kalièl Rhidian, connu sous l'identité de Kal Armarôs, était venu lui rendre visite, un large sourire plaqué sur les lèvres. Sans doute souhaitait-il se gorger de la vue de son adversaire humilié et réduit à un statut d'inférieur. Car n'était-ce pas ce qu'il lui avait promis ? Goguenard, il l'avait interpellé, sa voix basse chargée d'un respect moqueur, le nommant Messire de Leysse », souhaitant savoir si ses nouveaux appartements étaient à sa convenance. Refusant à se laisser provoquer inutilement, Renàto avait préféré l'ignorer, jusqu'à ce que l'ombre d'Ahzidal, le grand Bronze dont la forme humanoïde arborait des allures de macchabée, n'apparaisse dans son champ de vision, tirant derrière lui un frêle Neishaan aux yeux dorés. Cyngar. Dans l'ambre des iris du Blanc brillait une lueur déterminée, qui l'enjoignait silencieusement à ne pas abandonner. Alors, sans qu'il ne puisse se contrôler, le sang-mêlé s'était précipité vers les barreaux, les mains tendues pour agripper Kalièl, dans la seule intention d'effacer son sourire railleur, de frapper encore et encore ce détestable visage qui ne cessait de lui rappeler son passé. Comme il le haïssait, lui qui avait rejeté si ouvertement et si facilement ses origines, qui croyait pouvoir jouer de sa domination en toute impunité ! Il brûlait soudain de lui faire comprendre combien il allait lui en coûter d'avoir cru qu'il n'était qu'un faible, de ceux qu'il pouvait plier et rompre à sa pour lui, son entrave était bien trop courte, et une douleur fulgurante implosa au niveau de sa cheville bien avant qu'il n'atteigne son but. A une longueur de bras des barreaux de sa cage, il s'était effondré à terre, misérable, rencontrant le regard de Cyngar, qui, une grande détresse gravée sur ses traits, avait muettement articulé je suis désolé » avant de se détourner du spectacle poignant de son tard, à genoux sur la terre battue de sa geôle, ses bras étroitement entourés autour de son corps mince, comme pour tenter de contenir le flot d'émotions qui l'écorchait vif, Renàto avait laissé s'exprimer toute la peine, la douleur, la honte et la terreur accumulée depuis toutes ces années passées au Màr Tàralöm. Il avait crié sa rage et sa détresse jusqu'à s'enrouer les cordes vocales, avant que de lourds sanglots hoquetant ne le secouent, comme intarissables, tandis que se gravait en lui l'affreuse certitude qu'il n'avait pas, et n'avait jamais eu sa place et encore, des heures durant, toutes ces larmes réprimées depuis son adolescence avaient coulé, jusqu'à ce qu'il s'effondre de fatigue à même le sol, trop épuisé pour pouvoir bouger. Une unique question, le hantant sans discontinuer, inscrite au fer rouge de la culpabilité, brûlait vive sa conscience qu'avait-il fait ? Et lorsqu'il s'était finalement éveillé le matin suivant, les muscles perclus de douleurs et aussi dépourvus de force que ceux d'un nourrisson, c'était avec une froide détermination désormais chevillée au cœur.✦ ✧ ✦ Ramené au présent en percevant des bruits de pas dans le couloir qui menait à sa prison, Renàto se redressa à demi, tous ses sens en alerte. Lorsque la silhouette couronnée de cuivre sanglant s'encadra devant les barreaux, le Prêtre se laissa volontairement aller sur sa paillasse, s'efforçant de ralentir le rythme de sa respiration qui s'était soudain accélérée, tant par impatience que par peur. Depuis sa précédente rencontre avec Kalièl, aucun autre visiteur n'était venu troubler son isolement, et il avait craint qu'une nouvelle opportunité ne se présente plus jamais. Il avait eu plus qu'assez de temps pour affiner son plan. Ce serait la victoire ou la mort. Pour l'un comme pour l' lorsque le Fëalocë pénétra dans sa cellule, lui intimant sèchement de se lever et d’obtempérer bien sagement, le Chevalier Blanc lui adressa un sourire provocateur, ses iris de vif-argent brillant un peu trop fort dans son visage hâve. L'autre était prudent, et maintenait une distance de sécurité avec lui. Comme s'il savait de quoi il était réellement capable ! Je ne vois pas pourquoi je devrais t'obéir, Kalièl ... »Une pause, le temps de pointer un doigt nonchalant sur le Chevalier Bronze. Alors, que vas-tu faire maintenant ? M'apprendre le respect ? »Renàto savait son adversaire prompt à s'emporter, et ceci au détriment de sa raison et de son discernement. S'il parvenait à le provoquer suffisamment pour qu'il se rapproche de lui, il pourrait ainsi se servir de ses chaînes pour l'étrangler ... Et si d'aventures il échouait, il espérait que Kalièl serait suffisamment furieux pour se laisser aller à prendre sa ensuite se déroula très vite. Conformément à ses attentes, le Chevalier Bronze vint quasi immédiatement au contact, empoignant son prisonnier par le col, son visage blême sculpté par une rage démente. Cependant, lorsque Renàto faucha ses jambes d'un mouvement vif, se préparant à enrouler ses chaînes autour de son cou exposé, le Fëalocë se déporta en un éclair, retombant agilement sur ses pieds à l'image d'un grand fauve, et la tête du jeune homme fut projetée avec violence contre le mur de pierre. Mille étoiles explosèrent alors devant ses yeux, et sa respiration se bloqua alors qu'une main puissante venait broyer impitoyablement sa gorge. Sans chercher à se débattre, ses iris de vif-argent rencontrèrent la jade fiévreuse de Kalièl, l'orgueil et l'honneur continuant d'y briller, en dépit de ses forces qui lui échappaient lentement. Bien sûr, il ne pouvait lutter contre l'instinct des Fëalocës. Mais au moins avait-il tenté ...? En silence, le sang-mêlé priait, qu'il ne s'arrête pas, qu'il ne fléchisse pas, qu'il fasse ce qu'il avait à faire. La mort était la seule porte vers la liberté qui lui restait le monde tournoya soudain dans une profonde obscurité lorsqu'un coup de poing maîtrisé, percutant lourdement sa tempe, l'envoya à terre, inconscient.✦ ✧ ✦ Theme Song Gaeta's Lament Instrumental – Bear McCrearyCe furent des coups de pieds meurtrissant ses côtes qui le réveillèrent, la tête douloureuse et la respiration pénible. Lentement, avec force précautions, il se redressa en position assise, ses paupières papillonnant autour de lui tandis qu'il reconnaissait ses propres appartements. Perplexe, son regard rencontra celui de Kalièl, qui posté devant lui, le toisait avec hauteur, irradiant d'une profonde insatisfaction, puis avisa les deux Gardes Embrasés en faction devant la porte d'entrée du weyr. Pourquoi … ? Sans aller au bout de sa question muette, il ramena ses doigts devant ses yeux, poissés d'un ichor carmin là où ils étaient allés effleurer l'arrière de son crâne. Ah. Il n'y était pas allé de main morte. Son estomac, pourtant vide, se contracta, et il déglutit difficilement, incapable de formuler le moindre son, tant sa gorge était douloureuse. Alors il avait échoué. Il était encore en vie, n'avait même pas effleuré son adversaire. Et il prétendait servir Haskèl, le Dieu Guerrier ? Il était pitoyable. Les Dieux ne semblaient pas décidés à le laisser mettre fin à ses souffrances si facilement. Il pressentait ainsi que son expiation serait encore bien longue ...Incertain de la conduite à suivre, il releva la présence menaçante d'Ahzidal, sous sa forme draconique, en sentinelle vigilante postée sur l'aire d'envol. Nulle échappatoire à attendre là non plus. Son seul réconfort était à la fois l'absence de Cyngar dans cette mise en scène sordide, et sa présence constante dans son esprit, quand même bien elle lui était tout aussi inaccessible que lors des semaines qui venaient de s'écouler. Il devait faire confiance à son Lié pour affronter ses propres épreuves, sans quoi l'angoisse et l'écrasante culpabilité qu'il ressentait finiraient par le dévorer tout entier. Laconique, sans attendre que son prisonnier reprenne totalement ses esprits, visiblement centré sur ses efforts pour se contenir, le Fëalocë lui exposa la situation. Renàto devait se rendre "présentable" pour pouvoir ensuite répondre à la convocation du Concile des Sangs. "L'heure de répondre de sa traîtrise était enfin venue". Sa présence était nécessaire "pour s'assurer qu'il ne tenterait rien de stupide", "une noyade accidentelle était si vite arrivée". Et son regard cruel exprimait tout ce que ses mots n'avaient pas dit. Un profond frisson de répulsion le saisit alors qu'il prenait conscience de tout ce que cela impliquait. Au contact de Kalièl, chaque fois qu'il pensait ne pas pouvoir connaitre pire, son humiliation ne faisait que s’accroître, encore et toujours plus. Ses paupières, frangées de longs cils noirs, se serrèrent étroitement, comme s'il tentait de se persuader que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Vain espoir. Un lourd sentiment de solitude s'abattit sur lui. Il était pris au piège de cette réalité et ne pourrait pas y abstraction de ses douleurs et de son soudain vertige, il se leva, et se détourna volontairement, sans plus prêter attention au Chevalier Bronze dont le regard était vrillé sur lui. Bien malgré lui, l'idée de pouvoir enfin prendre un bain, de se laver et de pouvoir se raser lui apparaissait de plus en plus attirante ... Et ce en dépit de l'ombre scabreuse que la simple présence de Kalièl faisait planer sur ce qui ne représenterait pour lui, qu'un très bref moment de répit dans la tourmente.✦ ✧ ✦ Escorté par les deux Gardes Embrasés silencieux, engoncés dans leur orgueil professionnel, Renàto était mené à travers les corridors du Màr Tàralöm en direction du Concile où l'attendaient les Sangs. Libre de ses mouvements en dehors d'une main serrée sur son bras, ses doigts enfoncés douloureusement dans sa chair, il savait Kalièl parfaitement en mesure de s'assurer qu'il ne lui échappe pas. Sur leur passage, les gens murmuraient et chuchotaient gravement, tous, Sans-Dons, Aspirants, Chevaliers, Maîtres, et la rumeur se répandait. Il aurait quant à lui bientôt toutes les réponses aux questions qui le hantaient depuis sa première confrontation avec son lui restait-il comme solution ? En lui, le désespoir et l'angoisse, le mal être si longtemps jugulé dans la solitude de son emprisonnement, ne faisait que croître insidieusement. Il avait peur de ce qui l'attendait là-bas. Il ne voulait pas céder, ne voulait pas se laisser briser, mais n'allait-il pas au devant d'un avenir bien plus terrible en refusant d'endosser le rôle qu'on avait prévu pour lui ? Dix années à mentir, à fuir son passé, à tenter de coller le plus possible à l'image d'un membre de l'Ordre Draconique d'Ombre … Dix années de souffrance, à se voiler la face sur sa véritable nature. Jusqu'à quel point s'était-il fourvoyé ? Au fond, il le percevait obscurément, la trahison qui souillait véritablement son âme était celle qu'il avait commise envers le Màr Menel. Il n'éprouvait aucune loyauté envers le Màr Tàralöm, pour cette Ombre qui lui avait tout pris ; sa famille, son nom, jusqu'à sa liberté. Il ne lui devait absolument rien.✦ ✧ ✦ Lorsque les doubles portes s'ouvrirent, laissant le passage au Chevalier Bronze et à son prisonnier, huit paires d'yeux se tournèrent vers lui, le scrutant et exprimant diverses émotions, du désintérêt poli à une forme de perplexité suspicieuse, en passant par une profonde satisfaction. Les deux hommes s'arrêtèrent au centre de la salle, et Aodren del Hendrake, le nouveau Haut Représentant du Clan Dominant, coula un regard vers la silhouette osseuse qui occupait le siège Seigneurial, comme pour quêter son accord. Étonnamment, ce n'était pas Alauwyr Iskuvar – le Seigneur étant visiblement absent – qui y avait pris place, mais Seregon, faussement alangui dans son fauteuil, une jambe passée par dessus l'accoudoir, avec toute l'indolence d'un léopard au repos. En apparence inoffensif et paisible, mais irradiant néanmoins d'une menace tout à fait certaine. Que faisait là le Gardien du Kaerl ? Il était bien rare qu'il daigne participer aux affaires du Concile et sa présence lui paraissait du plus mauvaise augure quant à ce qui allait Gardien hocha la tête en direction d'Aodren, rivant son œil borgne sur Renàto qui se sentit aussitôt commencer à trembler, avec l'horrible sensation qu'on fouillait son âme et qu'on lui arrachait les moindres de ses secrets. Un mince rictus étira les lèvres du Dragon, qui, visiblement satisfait, détourna alors brièvement son attention sur Ioana Cyallaïd-Cèlt’har, Seconde du Kaerl, qui occupait le siège voisin, puis sur le Haut Représentant des Dominants, qu'il invita à prendre la parole d'un geste de la main. Le Fëalocë se leva avec une lenteur calculée, un fin sourire de circonstance sur les lèvres, attirant ainsi l'attention de ses pairs sur lui. Chers Sangs, membres du Concile du Màr Tàralöm, je vous remercie d'avoir si vite répondu présent à mon … invitation, car de graves affaires nécessitent notre attention en ce jour. »Pendant que le noble exposait la situation, révélant les tenants et les aboutissants de l'enquête qu'il avait mené avec le concours du Chevalier Bronze Kal Armarôs, Renàto étudia le visage impassible de son ancienne Maîtresse, cherchant vainement un signe qui révélerait la moindre préoccupation à son égard, et n'en trouva aucun. Les dés étaient jetés. Il ne pouvait plus lutter contre son Très chers joueurs et joueuses, membres du Màr Tàralöm ou amateurs de PNJs, bienvenue au jugement de ce pauvre Braen / Renàto ! Avec mes excuses pour la longueur du post, j'avais beaucoup de choses à mettre en place. Donc, vous êtes invités à incarner un des membres du Concile si vous le souhaitez, pour participer à cette petite réunion de ''famille''. Le but étant d'aboutir à la révélation de la part d'Aodren que Martel est détenu chez les Célestes, et qu'il propose à tous de valider un échange entre lui et Renàto. Voilà voilà \o/ ! Voir aussi le topic de discussion à la Pierre de l'Âtre clic.L'on rencontre souvent sa DestinéePar les chemins que l'on prendPour l'éviter*** InvitéInvitéSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 25 Fév 2019 - 1653 Cela faisait si longtemps. La missive tenue entre l'index et le majeur de sa main gauche, le Sang osa un bref haussement de sourcil d'à peine quelques millimètres, tout ce que lui permettait son sang Torhil en guise de réaction. Si longtemps oui, le temps d'une autre vie, d'autres ambitions sacrifiées sur l'autel de la nécessité et de l'amélioration du aurait dû se douter que le Concile ne tarderait pas à lui rappeler sa place de Sang et bien qu'aujourd'hui les jeux politiques étaient en bas de sa liste il se devait de paraître et de voir ce qui allait remuer la politique ardente. Il tourna un regard paresseux vers l'âtre et y jeta le bout de papier avec des gestes économes et quelque peu désintéressés laisser une quelconque preuve de sa convocation était hors de question, pas alors que sa famille cherchait certainement à lui faire payer d'avoir brisé ses serments envers eux pour élever le Kaerl au dessus des intérêts de quelques Torhils imbus d' sa toge à la mode d'antan, Yong'Wu aurait presque rit de voir le tissus se tendre sur sa nouvelle carrure lui qui avait passé un certain temps avec une corpulence proche du cadavérique. Que l'on se moque, de celà il n'en avait cure, mais au moins il ne pouvaient le faire ouvertement face au colosse qu'il était, il respirait en tout aspects un danger et une puissance qui pouvaient être réveillés d'un claquement de doigts. Passant une main dans la barbe qui lui mangeait désormais le bas du visage, le Torhil prit la direction du Concile d'un pas calme, ses sandales de cuir simple foulant les carreaux du sol avec l'assurance de l'homme qui se savait chez croisa quelques regards intrigués, son retour d'exil n'était pas encore connu de tous et sans doutes que beaucoup l'avaient cru mort, mais sa simple stature rappelait à tous qui il était sans avoir besoin de prononcer son nom. Après tout, quel autre membre de la race des géants était un géant parmi celle-ci ? L'odeur ambiante de la fumée lui envoya une sensation de bien être dans tout le corps, il était chez lui et bien qu'il s'était endurci au Vaendark, la chaleur du continent sud-est était la bienvenue. S'arrêtant devant les hautes portes il respecta le protocole, loin était l'écervelé qui cherchait à faire montre de son arrogance en tout points, écartant les bras pour prouver qu'il ne portait pas d'armes aux Gardes Embrasés on l'invita à entrer et à prendre l'instant il remarqua le Gardien, celui-ci avait beau être fluet, sa présence agissait sur l'épiderme de tout ceux suffisamment proches, comme les picotements que faisait un feu sur la chair. Ainsi donc le Seigneur n'était point présent et le Gardien lui-même était, avec sa non-chalance habituelle, installé dans son siège. Son bras droit ramené sur la poitrine tenait un pan de sa toge et l'ancien héritier Zenghwei s'inclina devant celui sans qui le Kaerl n'existerait pas, sa voix de baryton portant clairement dans la salle. Si le Torhil était plus brutal dans son apparence, ses talents oratoires ne laissaient pas à désirer. Gardien, nous sommes honorés de votre présence en ces lieux. » Formule de politesse accomplie, il ne perdit pas son temps à saluer les autres Sangs qui pouvaient déjà être dans la pièce, un simple regard circulaire suffit pour montrer qu'il reconnaissait leur présence, ceux-ci étaient ses égaux et non pas ses supérieurs, montrer patte blanche n'était donc pas pas ample il se dirigea à sa place et s'y installa, tentant de caler sa carcasse immense dans ce qui, jusqu'à peu, était le siège de Jora Evumbrar et cela se fit entendre de par le bois qui gémit sous une largeur et un postérieur qu'il ne connaissait point. Nul doute que son propre siège devait prendre la poussière quelque part dans une réserve ou avait servit de petit bois aux cuisines. Soit, il ferait avec, l'un des accoudoirs céda et s'écrasa au sol sans provoquer de réaction de sa part hors mis le fait qu'il pouvait maintenant assista donc à la pantomime du représentant des Dominants, par le volcan s'en était presque triste de voir ce petit Fëalocë faire des effets de manche usés jusqu'à l'os par tout politicien débutant qui croyait avoir un plan incroyable à soumettre à ses pairs. Il écouta avec une patience toute Torhile, ses yeux mi-clos étaient entre l'ennui et le prédateur se sachant en sécurité mais il ne fit montre d'aucune marque d'irrespect, pas un instant ses iris noires ne se portèrent sur l'état de ses ongles ou ne marquèrent un manque d'intérêt. Il resta simplement là, fixe, les seuls mouvements venant des deux éclats d'obsidienne qui composaient ses globes oculaires qui passaient entre les différents donc le banni était aux fers chez les Célestes, fort bien, il n'en avait cure. Celui-ci n'appartenait plus au Kaerl après tout et ils avaient la chance d'avoir un de ces Célestes chez eux. Son sourcil gauche se haussa à nouveau de quelques millimètres pour montrer une forme de surprise lorsque fut proposé l'échange. Sa voix résonna sans qu'il n'aie besoin de la pousser. Et donc ils récupèrent l'un des leurs avec tout les secrets qu'il a pu apprendre ici pour que nous récupérions un félon que nous bannirons à nouveau ? Loin de moi l'idée d'être irrespectueux ici mais ce marché me semble loin d'être à notre avantage. Martel Delekhna a prouvé à maintes reprises être un élément perturbateur et erratique représentant ses propres intérêts plutôt que ceux de son clan en ces lieux. Partons donc du principe que les secrets qu'il pouvait détenir sont déjà aux mains des Célestes, au lieu d'un échange de prisonniers et de ramper devant les habitants de Menel nous devrions penser à renforcer le Kaerl et à » il tourna le regard vers le Céleste prisonnier nous séparer de la présence de cet intru dans les règles de l'art, il n'est pas nécessaire de torturer un chien battu, séparons le du fardeau de sa tête et concentrons-nous sur nos défenses et ce qui pourrait être aux mains des Célestes. »Oh Yong'Wu se doutait bien que la présence du Gardien signifiait quelque chose d'autre, celui-ci pouvait, selon les dires, savoir si vous étiez à votre place en ces lieux. La présence d'un représentant de Menel ne lui était pas passée innaperçue et il ne fallait pas oublier que celui-ci était intervenu lors du duel illégal entre le seigneur et le dit Martel. Yong'Wu attendait simplement que l'on expose la situation dans son intégralité plutôt que de faire part d'un plan en sommes toutes Marek d'ArdiénorChevalier DragonDate d'inscription 25/02/2019Sexe Présentation URLMessages 39RPs 33Race OndinÂme-Soeur Le Brun AsaleithFonction Prêtre de FlarmyaAffiliation ApolitiqueAlignement Ordre Draconique Sujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 25 Fév 2019 - 1708 Theme Song Can't Go Back – AudiomachineAu sein de la petite chapelle du Sanctuaire de Flarmya, un calme ouaté régnait, uniquement troublé par de lointaines rumeurs de conversations, guère plus que des murmures. Un genou à terre devant l'autel, yeux clos et doigts entrelacés, aux yeux d'Asaleith, Marek paraissait extérieurement serein, comme à chaque fois qu'il entrait en communion avec sa Déesse. Appuyé contre un mur, sous la forme d'un grand homme au regard bleu perçant, le Brun veillait sur son Lié, dont il percevait nettement l'agitation intérieure. C'était le propre de son Ondin de douter et de s'interroger en permanence, mais son rôle, à lui, consistait à le secouer lorsqu'il sentait qu'il s'embourbait dans des réflexions sans avait reçu quelques heures auparavant une convocation à une réunion toutes affaires tenantes du Concile au grand complet, dont le précieux parchemin portait à la fois le sceau des Hendrake et celui du Clan Dominant. Aodren donc. Rien que ce détail avait réussi à susciter chez son Ondin une profonde méfiance. Asaleith comprenait. Le Maître Noir lui évoquait une araignée, tapie dans l'ombre et tissant sa toile afin de prendre dans ses rets toute proie inattentive. Il se paraît de soieries et de richesse, tout en affabilité et en bonnes manières, mais en vérité, ce n'était rien de plus qu'un intrigant avide de pouvoir … Comme tous les autres Sangs. Pour ne rien arranger, le contenu du message s'était révélé particulièrement cryptique. Marek était persuadé qu'ils avaient tous été logés à la même enseigne, et que le Haut Représentant avait délibérément choisi de ne pas révéler trop à propos des raisons de leur réunion. Le Brun bailla et s'étira, faisant jouer les muscles puissants de sa forme humanoïde. Cette enveloppe un peu trop étroite commençait à le démanger sérieusement. Cela faisait trop longtemps à son goût que son Lié était immobile et prétendait se recueillir sous le regard de Flarmya. Asaleith seul savait que ce n'était qu'une façade, mais cela ne suffisait pas à endiguer son impatience grandissante. Les jeux de domination du Concile et les joutes de l'esprit l'ennuyaient, mais au moins était-ce une forme d'action préférable à … tout ceci. Ses yeux englobèrent à la fois la chapelle déserte et paisible, et son Lié le coup de colère de l'Ondin à l'égard du chien couchant d'Aodren, lors de leur rencontre au Sanctuaire, près de trois lunes auparavant, le Fëalocë n'était plus revenu importuner son Lié. Sans doute avait-il compris qu'il était inutile d'insister … Du moins, pour le moment. Le Dragon fronça les sourcils sur Marek, le piquant de son regard céruléen, se contentant d'effleurer son âme avec une insistance obstinée, un fin sourire provocateur jouant sur ses lèvres, cherchant à le faire réagir.**Le Zenghwei sera là également. J'ai senti la présence de Nushi au Sanctuaire il y a quelques jours.**Un bref soupir pour toute réponse. Non, son Ondin n'était pas satisfait de la situation, mais cela il le savait pertinemment. Et oui, il était au courant du retour de Yong'Wu Zenghwei, les alcôves n'ayant cessé de bruire de murmures à ce sujet. Tous s'accordaient sur un point il avait repris les Valheriens bien en main, après sa longue période d'absence. Il ne savait à présent qui était il préférable d'affronter, entre l'implacable Maîtresse Incarnate, Jora Evumbrar, ou bien le Torhil, si difficile à déchiffrer ?**Tu vas être en retard, mon frère.**Marek tourna un bref regard agacé vers lui, avant de se redresser souplement, prenant son temps pour épousseter quelques poussières imaginaires de ses chausses. Enfin, il remonta l'allée centrale à pas lents pour rejoindre le Brun, arborant une expression tendue, accentuant les ombres sur son visage anguleux. Asaleith claqua de la langue avec désapprobation. Si pâle, trop pâle pour son propre bien. Il allait falloir s'en occuper. Il était temps qu'il s'accorde quelques jours de repos loin du Màr Tàralöm. Son Lié avait grand besoin de soleil et d'un air plus pur que celui de la forteresse Ardente.*Je n'aime pas ça, Leith ...*S'il continuait ainsi, les soucis finiraient par le ronger un jour tout entier, et il le sentait, cette réunion à venir inspirait à Marek un bien mauvais pressentiment. Vers quels sables mouvants et traîtres le Màr Tàralöm se dirigeait-il à présent ?**Je sais. Allons-y. La Déesse Mère attendra, mais je doute que tes pairs en fassent autant.**Les iris d'outremer de son Ondin se teintèrent d'une vague indignation en se posant sur Asaleith mais s'adoucirent bien vite en rencontrant son expression volontairement moqueuse. Ne sois pas irrespectueux envers Flarmya, ou cela te retombera dessus. »Son sourire s'élargit alors, exposant ses dents dans un rictus carnassier et rappelant sans fard la nature draconique de son être. Puis, abattant lourdement son bras sur la frêle épaule de son Lié, lui arrachant un mince sursaut de douleur, il lui énonça gravement Je ne suis pas irrespectueux, mon frère, je suis réaliste. »***Comme il fallait s'y attendre, Marek était arrivé le dernier au Concile, et avait constaté avec surprise la présence de Seregon à la place d'Alauwyr. Évidemment, le Seigneur Iskuvar n'était pas encore rentré au Màr Tàralöm – dans quelle mesure ceci ne faisait-il pas parti des plans d'Aodren ? – mais que le Gardien assiste à la séance était pour le moins inhabituel. Inclinant respectueusement la tête devant lui, ses doigts repliés effleurant son front, l'Ondin avait croisé son œil borgne, qui pétillait d'une sorte de condescendance mêlée d'un amusement habilement masqué. Il avait acquis alors la certitude que, seul entre tous, Seregon savait déjà comment se déroulerait cette session. Le dragon jouait adroitement avec leurs vies à tous, leur faisant croire qu'ils étaient les réels dirigeants du Màr Tàralöm, mais il n'en était rien. Qui avait choisi d'épargner Martel pour l'envoyer en exil ? Certainement pas Flarmya. Sans desserrer les lèvres, le Prêtre pris place sur le siège qui lui était réservé, englobant du regard ses pairs, constatant le lourd silence qui planait sur l'assemblée, comme à chaque fois qu'ils étaient rassemblés. Nul échange de banalités. Chacun était là pour préserver ses propres intérêts avant tout. Et les contemplant tous, Seregon, son iris vert de sylve pailleté d'or semblant connaître jusqu'aux tréfonds de l'âme de chacun des Sangs. Le Dragon était de bonne humeur. Il savourait d'avance la pantomime à laquelle il allait assister. Toute la question et le plaisir était de deviner quel serait le chemin qui serait emprunté ce jour ...Puis le prisonnier, l'allure décharnée mais le regard encore vif, fut amené devant le Concile, et Aodren pris la parole pour leur exposer ce qu'il avait appris et ses projets le concernant. Un accord avec les Célestes. Martel contre le Chevalier Blanc. Au fur et à mesure que le Fëalocë déroulait ses explications et que les enjeux de cette réunion lui apparaissaient, Marek se sentait de plus en plus hésitant, une sourde douleur croissant petit à petit en lui. Sous ses yeux, pion impuissant, le jeune Prêtre de Haskèl faisait face à l'évaluation muette des uns et des autres. Sans qu'il n'en ait pleinement conscience, son expression se fit empreinte de pitié lorsque Yong'Wu Zenghwei livra tout haut ce que la plupart pensaient certainement tout bas. Une exécution pure et simple du ''traître Céleste''.Sous la table, les poings de l'Ondin se contractèrent durement. Il ne comprenait que trop bien ce que c'était de ne pas parvenir à trouver sa juste place, de se forcer pour agir contre ses principes, de lutter tout simplement pour garder son coeur à distance des ténèbres qui ne demandaient qu'à dévorer son être. Il lui en coûtait de le reconnaître, mais ç’aurait pu être lui, ici, aujourd'hui, ou n'importe quel autre jour des dix années qui venaient de s'écouler. **Ne te laisse pas influencer par une lointaine similitude entre vos situations respectives. Vous êtes bien différents, toi et lui. Garde bien cela à l'esprit, Marek !**Oui, Asaleith avait raison. Il devait impérativement garder la tête froide. Prenant une profonde inspiration pour masquer son trouble, Marek ferma les yeux l'espace d'un instant, recentrant son esprit sur ce qui lui était possible d'apporter au débat, à cette âme à la dérive. Son attention se figea sur le tatouage gravé dans la chair pâle de son poignet, et il se força à se remémorer, une fois encore, ce pourquoi il était là, les attentes d'Aoatea envers lui … *Flarmya, donne-moi la force* … sa mission d'aider le Màr Tàralöm à avancer sur le chemin des Dieux. S'appuyant sur la colère du Brun résonnant en lui, il s'efforça de retrouver son calme et sa concentration. A côté de quoi était-il en train de passer ? Là le Valherien avait, volontairement ou non, occulté un détail qui avait pourtant toute son importance. Échangeant un bref coup d'oeil avec Seregon pour réclamer la parole, il leva doucement la main. Maître Zenghwei a parlé justement, cependant, avant de prendre une décision qui soit irréversible et dommageable pour le Màr, je souhaiterais souligner un point qu'il serait bon de ne pas oublier quelle qu'ait été son allégeance passée, le Chevalier Braen s'est lié sur les sables des Cavernes Flamboyantes. Le Blanc Cyngar est de la lignée de l'Incarnate Keldil … Qui est également celle du Blanc Nushi, n'est-ce pas ?Il tourna alors franchement son regard vers Yong'Wu Zenghwei avant de poursuivre Qui sommes-nous pour remettre en cause les choix des Enfants de Flarmya ? »Laissant sa voix s'éteindre sur ces derniers mots, la question plana lourdement sur l'assistance, ses sous-entendus faisant leur chemin dans l'esprit respectif des Sangs, alimentant leur réflexion, infléchissant peut-être leur décision future. Bien sûr, il y avait eu de rares cas de transfuge du Màr Tàralöm vers les autres Kaerls, mais il espérait en son fort intérieur que nul n'aurait la présence d'esprit de remettre sur le tapis ces ''événements honteux de l'histoire du Kaerl Ardent''. C'était une tentative qui manquait clairement de finesse, mais elle pouvait fonctionner. Nous ne pouvons disposer de la vie de ce garçon, sans prendre en compte le fait que son âme-soeur est un fils du Màr Tàralöm. »Une certaine amertume, dirigée contre lui-même, l'envahit alors qu'il songeait que cet homme, ce ''garçon'', bien que de quelques années à peine plus jeune que lui, s'était Lié avant même qu'il n'arrive au Kaerl. De quel droit brandissait-il cette écœurante condescendance à son égard ? Il soupira imperceptiblement. Voilà qui était au moins dit. Oracle Tol OrëanéenMaitre du JeuDate d'inscription 16/02/2019Présentation Voir PNJsMessages 159RPs 153Race Dragon PrimordialFonction Compte PNJsSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 25 Fév 2019 - 1711 Seregon del CirthGardien du Màr TàralömTheme Song Sentenced to Death – Colossal Trailer MusicAccusant réception du discours de Marek d'un léger signe de tête, Seregon se pencha en avant, scrutant attentivement les visages des Sangs, s'emplissant des moindres frémissements de leurs âmes. Il pouvait sentir l'irritation sourdre de plusieurs d'entre eux. Bien, les esprits commençaient à s'échauffer, comme à chaque fois qu'était abordé le sujet de la loyauté envers le Màr Tàralöm. Sans doute se sentaient-ils piqués à vif, et craignaient-ils inconsciemment que leur propre allégeance soit remise en il reporta son intérêt sur le prisonnier, qui en dépit de la situation dans laquelle il se trouvait, en dépit de son état physique déplorable, amaigri et blessé, bien que son regard soit hanté de bien obscures terreurs, conservait la force de garder la tête haute. Puis son œil verdoyant dériva sur son inflexible cerbère, et un nouveau rictus de plaisir anticipé naquit sur ses lèvres minces. Les deux jeunes hommes étaient bien différents, pour ne pas dire diamétralement opposés dans leurs caractères et leurs convictions, de la même façon qu'ils avaient reçu des éducations divergentes au sein du Màr Tàralöm. Il n'en restait pas moins qu'ils étaient tous deux d'origine Céleste … Les Sangs allaient-ils saisir la perche qu'il avait décidé de leur tendre gracieusement ? Alors, avec la nonchalance dans laquelle il s'était drapé depuis le début de la réunion, il prit la parole, détachant chaque mot, chaque syllabe avec une douceur étudiée. Il voulait les faire réagir. Maître d'Ardiénor soulève là un questionnement bien épineux. En effet, comment doit-on juger un ressortissant du Màr Menel si son Lié est, lui, natif du Màr Tàralöm ? Et pourtant, il existe des … précédents récents, sur lesquels s'appuyer pour décider. »Son regard croisa franchement celui de Kalièl, de manière tout à fait évidente pour quiconque faisait preuve d'un minimum d'observation, s'arrêtant sur lui de manière beaucoup trop appuyée pour être fortuite. Il ignorait pourquoi Aodren avait permis au Chevalier Bronze d'être présent et d'assister à la séance, mais il n'hésiterait pas à se servir de lui pour orienter la discussion dans la direction qui lui convenait. Voici donc deux nouvelles questions pour répondre aux interrogations soulevées tant par le Grand Prêtre de Flarmya que le Haut Représentant du Clan Valherien. »Il tendit son poing fermé devant lui, et souleva indolemment, l'un après l'autre, deux de ses longs doigts, satisfait d'avoir capturé l'attention de sa petite assemblée. Quand le Gardien parlait, les Sangs écoutaient. Quel serait en effet l'intérêt du Màr Tàralöm à récupérer en son sein l'Exilé, actuellement aux mains des Célestes ? Et, pour vous permettre de réfléchir sur le sujet, offrons en attendant cette précieuse opportunité à l'un des principaux concernés qu'aurait-il à nous apporter pour défendre son appartenance au Kaerl Ardent ? »Pour Braen, c'était comme si le monde s'était effondré, peu à peu, à chaque nouveau mot prononcé depuis le début de cette parodie de tribunal, comme si tout ce en quoi il avait toujours cru était progressivement réduit à l'état de poussières, pour ne laisser qu'un gouffre sans fond au sein duquel il craignait de basculer. Ce qu'il avait entendu l'avait laissé abasourdi, dans un état de stupeur que seule l'apostrophe du Gardien était parvenue à dissiper. Évidemment, il s'y était attendu, certains allaient réclamer sa tête. Il avala lentement sa salive, la bouche sèche, sentant sa gorge toujours douloureuse de la violence qu'il avait subi il y a peu. Il croisa brièvement le regard de Ioana, y lisant toute sa déception avant qu'elle ne détourne volontairement les yeux. Sa maîtresse ne comptait pas l'aider ...Et que pouvait-il répondre au Gardien qu'il ne sache pas déjà, qu'il n'ait pas déjà lu en lui ? Il se savait piégé, quoi qu'il dise. S'ils comptaient l'utiliser comme une vulgaire monnaie d'échange, il ne pouvait rien faire pour s'y opposer. Les enjeux le dépassaient de loin. Quant à pouvoir retourner au Kaerl Céleste … La conclusion serait la même. Ignorant l'étreinte forcenée de Kalièl sur son bras, destinée visiblement à le faire taire, il fixa ses iris de vif-argent, fiévreux, dans l'oeil borgne du Gardien. Seigneur del Cirth, j'ai vécu pendant près de onze années au Màr Tàralöm, et pas une seule fois je n'ai eu de contact avec mon ancien Kaerl, que ce soit durant mon Aspiranat ou après mon Empreinte. Je suis resté fidèle envers l'Ordre d'Ombre et je l'ai servi ainsi qu'il l'était attendu de moi. Je jure que je n'ai jamais cherché à le trahir. Il en va de même de Cyngar. Mais aujourd'hui ... »**Renàto, ne fais pas ça, je t'en prie !**La voix de Cyngar, lointaine et suppliante, mais bien vite étouffée. Ne pouvait-il pas comprendre ?*Pardonne-moi.* Aujourd'hui, je ne suis plus sûr de rien. Je porte deux identités en moi. Pourquoi devrais-je rester obéissant envers ce Kaerl, envers ses Sangs qui entendent se servir de moi et de mon Lié comme une marchandise de choix, comme si nous ne valions rien que plus qu'une poignée de joyaux échangée de main à main ?Mais quelle que soit la décision finale du Concile, il n'y a rien d'autre que la mort qui m'attende au bout du chemin. Le Màr Menel mettra fin à ma vie tout aussi bien que le Màr Tàralöm. Alors, vous qui quêtez mon opinion, et cherchez à me faire danser pour alimenter votre appétit macabre, sachez que le seul choix qui me reste se résume à déterminer quand et comment je serai exécuté. »Il était las, tellement las de souffrir, et n'aspirait plus qu'à une seule chose que cela cesse, d'une manière ou d'une autre. La douleur et l'épuisement nerveux avaient atteint un paroxysme qui ne faisait qu'accentuer son hypersensibilité naturelle, et lui faisait oublier toute prudence. Cette façon de provoquer ouvertement les Maîtres du Màr Tàralöm n'était jamais qu'une façon désespérée de s'assurer qu'ils n'hésiteraient pas à aller jusqu'au bout de leur sentence ; de s'assurer que lui ne se déroberait pas le moment venu ... Qu'il affronterait son destin avec tout le courage dont il était encore capable. Il se refusait à les supplier d'une quelconque façon que ce soit. Il ne se mettrait pas à genoux, ni devant eux, ni devant qui que ce à sa tirade véhémente, un profond immobilisme suivi d'un silence choqué s'était abattu sur le Concile, et pourtant une lueur approbatrice, bien vite réprimée, s'était allumée dans l'oeil du Gardien. Il était après tout le propre des grands prédateurs de se distraire des tentatives futiles de leurs proies pour échapper à leur inévitable fin, et le jeune Prêtre de Haskèl présentait un spectacle digne de sa réputation. Comment allaient réagir ses Sangs, à présent ? Et surtout, qu'allaient-ils décider à l'égard de Martel ? Quoi qu'il n'en soit certainement pas conscient, le destin de l'Exilé était désormais étroitement lié à celui de cet autre prisonnier, qui appelait la mort et la délivrance de ses vœux rencontre souvent sa DestinéePar les chemins que l'on prendPour l'éviter***Dernière édition par Oracle Tol Orëanéen le Mer 27 Fév 2019 - 1127, édité 1 fois Alauwyr IskuvarSeigneur du Kaerl ArdentDate d'inscription 31/08/2013Présentation Alauwyr IskuvarMessages 60RPs 38Race HumainÂme-Soeur L'Empereur Noir EstenirFonction Seigneur ArdentAffiliation Clan DominantAlignement Ordre Draconique Sujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Mar 26 Fév 2019 - 1653 La tirade se termina quand la lourde double porte s'ouvrit non sans un certain fracas. Elle grinça violemment, attirant forcément le regard de tous présent sur le nouveau venu au sein du Concile. A voir la haute stature d'un homme à la large carrure, et la crinière blanche qui cascadait sur ses épaules, tout vêtu d'une tenue ténébreuse aux fines broderies qui paraient le col de sa tunique et le bord de ses manches, on devinait aisément qui venait de se présenter sans se faire annoncer. En même temps, il n'en avait nul besoin, il était le Seigneur en personne du Màr Taralom. Et à voir son air sombre, il était clair qu'il n'avait guère apprécié de pas être confié à cette assemblée "extraordinaire''Certes, Alauwyr Iskuvar, le Seigneur Ardent en personne, était parti du Kaerl -une fois de plus- pour régler une affaire personnelle. Ce départ impromptu n'aurait duré que quelques jours. Mais ce fut durant ses quelques jours d'absence que se décida la réunion du Concile, avec une forte présence de ses membres. Et là, le Maître Noir se tenait devant toute l'assemblée qui le fixait, comme surpris et non surpris de sa venue. Apprendre que le Concile tenait place l'avait quelque peu... énervé, voir poussé à vouloir trucider quelqu'un pour passer ses nerfs, mais en voyant Seregon sur la place même du Seigneur souverain du Màr, il se contenta de se contenir dignement. C'était Estenir qui l'avait prévenu de la réunion et qui lui avait apporté une information précieuse la présence du prisonnier. A cela se rajoutait ce qu'Eléderkan avait bien voulu lui fournir comme informations. Une fourni par l'elfe du clan introverti l'avait quelque peu mis en rogne, à savoir que son ennemi, Martel, s'était retrouvé prisonnier des Célestes. Après, pas étonnant que cet imbécile se soit fait prendre... Sauf si l'Elfe avait décidé de se faire attraper ou se faire constituer prisonnier pour se mettre à l'abri d'un possible changement de paroles de la part de l'humain. Alauwyr, en apprenant que Martel, "résidait" chez les Célestes, regrettait amèrement de pas l'avoir occis sur les sables ce jour là. Il devenait trop conciliant ! Il y a à peine une année ou deux, il l'aurait tué sans vergogne ! Il aurait fait fi des implications politiques d'un tel geste ! Mais maintenant que ce geste de miséricorde avait été fait, il ne pouvait rien y faire. Pour l'instant....Il fit quelques pas, pour se rapprocher du Conseil réuni. Voir Seregon ne le surprit qu'à moitié. Mais le voir sur sa place signifiait beaucoup. Et ne pas avoir été convié était presque un rappel à l'ordre de la part du Gardien. Enfin, c'est comme cela qu'il le prenait. Après tout, il devait le maintien de sa place grâce à la bonne volonté de Seregon. Cela expliquerait pourquoi le Gardien se tenait assis, un peu à son aise en mode décontracté sur sa place même. Il était très rare de voir Seregon assisté au Concile, mais là, en plus de se trouver à la place du Seigneur Ardent même...Il stoppa son arrivée en faisant face à Seregon même, debout et le port fier. Il manqua de toiser le prisonnier, mais y reviendrait plus tard. ''A ce que je vois, on fait des séances sans ma présence.... Je ne crois pas avoir été convié, ni avoir été prévenu. Qu'en est la raison ? Je ne crois pas que dernièrement, on ait eu à revoir la position du Seigneur Ardent quant à sa place dans des séances programmées ou non. C'est donc assez mal avisé....''Il porta son regard sombre sur Seregon, faisant comprendre silencieusement qu'il comprenait parfaitement le message sous-jacent, s'il y en avait un. Seregon était le Gardien, il n'était pas un être stupide. Au contraire... Il savait tellement se servir de son intelligence qu'il arrivait à planifier certains coups bien en avance. "Mais maintenant que je suis présent, je présume que vous allez prestement m'évoquer l'ordre du jour. Je présume que c'est pour cet homme prisonnier, présent ici, en ces lieux ? Ou est-ce pour parler de Martel ? Cela expliquerait pourquoi on a espéré ne pas me voir ici....Le ton du Seigneur était glacial, mais très pondéré... Tel un volcan explosif qui ne laissait aucun signe se dévoiler quant à l'explosion ultime et fatale. Eléderkan GaraldhorfMaitre DragonDate d'inscription 20/02/2019Sexe Présentation URLMessages 54RPs 40Race ElfeÂme-Soeur Le Bronze ThémosFonction Inquisiteur SuprêmeAffiliation Clan IntrovertiAlignement Ordre Draconique Sujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Mer 27 Fév 2019 - 1054 Depuis le début de cette séance du Concile, l’Inquisiteur Suprême n’avait pas desserré les lèvres. Un observateur extérieur pourrait croire qu’il portait davantage d’attention à sa pile de parchemins, soigneusement roulés devant lui, ou aux caresses qu’il prodiguait à son lézard de feu perché sur son bras, qu’au débat en cours. Il était aisé de penser qu’il s’ennuyait car, à en croire les doigts de sa main libre pianotant sur son accoudoir, il commençait à trouver le temps long. Facile à détester par sa fonction et son caractère, on recherchait peu sa compagnie en dehors des affaires du Kaerl ; ou en tas cas, pas assez pour comprendre les rouages de cette glaçante mécanique qui constituait le Maître Bronze. Ceux qui se permettaient de juger son attitude, ou de tenter de déchiffrer ses pensées, le connaissaient souvent bien mal. Le maître-espion n’était pas l’être le plus agréable qui soit, c’était une évidence mais il pouvait se targuer d’être le moins corrompu de tous les Sangs réunis ici. A l’exception du Prêtre de Flarmya, peut-être. Sous la glace impénétrable de ses traits figés, les émeraudes vigilantes piégées sous ses paupières dolentes brillaient plus que de raison. En dépit de toutes les apparences, il ne perdait pas une miette de la séance. Son esprit enregistrait chaque donnée, pour mieux l’analyser, tandis qu’il prenait mentalement des notes découlant de ses observations. Il avait par ailleurs noté la présence des uns et l’absence des autres. C’était aussi cela son travail s’assurer que le Màr Tàralöm était sûr et repérer les détails que personne d’autre ne voyait. Son regard ne s’était posé sur les principaux concernés qu’à la toute fin de son inspection. Il savait déjà quoi chercher, en les observant. Il s’était attendu à cette scène depuis l’annonce de l’ordre du jour, pour cette session du Concile. L’avantage de ces deux Chevaliers, contrairement au reste des Sangs présents ce jour-là, c’était qu’ils ressemblaient exactement à ce qu’ils devraient être. Un molosse fou et enragé qui apportait sa proie, fière et tourmentée telle une figure de tragédie ancienne, comme si chacun d’eux avait répété cette scène avant d’arriver face aux magistrats du Màr. Eléderkan n’avait pas encore pris la parole. Il avait été suffisamment surpris de voir apparaître Maître Zenghwei, lui qui n’était revenu au Kaerl que depuis peu et aussitôt entamer le débat. Ses arguments sonnaient justes sur un point et l’elfe s’était rapidement refermé sur lui-même, laissant toute émotion de côté – tout en essayant de faire abstraction de la fournaise diffuse qui émanait de son lien d’âme. Martel aurait dû mourir dans la Fosse. Aussi contradictoires soient les sentiments qui s’agitaient en lui à cette pensée, cela aurait été la décision la plus raisonnable. Contre toute attente, son frère ennemi avait choisi l’exil, la disgrâce, au lieu d’une mort honorable. Eléderkan avait craint qu’il n’en profite pour échafauder de nouveaux plans de conquête et de coups d’Etat, tout aussi stériles que les précédents mais il avait usé de son bannissement de la pire façon. Ce parfait imbécile avait été pris par les Célestes, les adversaires de toujours. Que cela ait été fait à dessein ou non, Martel avait commis la pire des erreurs. Le coude du Maître Bronze dérapa brusquement sur l’accoudoir avant qu’il ne se rattrapât en un geste élégant. Il se racla discrètement la gorge puis repris sa posture d’observateur silencieux. Les arguments de Marek d’Ardiénor se noyèrent sous un torrent de pensées incendiaires émanant de l’autre moitié de son âme. Même si Thémos n’était pas physiquement présent, il laissait traîner son esprit dans un coin de celui de son lié, tapis dans sa propre rage et curiosité dévorante, à l’affût du moindre incident diplomatique dont il pourrait se régaler. L’allusion à l’allégeance discutable du Blanc Cyngar venait de l’enflammer. Eléderkan retint un soupir. Son Lié ressemblait parfois beaucoup trop à un baril de poudre constamment sur le point d’exploser ; cela en devenait pénible. * Un dragon doit le respect à ses aînés, à sa mère, à sa lignée toute entière ! Un dragon jamais n’oublie. Mais lui-seul décide à qui il donne son allégeance. Ce ne sont pas des vermisseaux humanoïdes qui vont lui dicter ses choix ! *Eléderkan imaginait sans peine les naseaux fumants du grand mâle et l’éclat sanglant de ses prunelles, à cet instant. Thémos s’était déjà fait remarquer par le passé pour quelques pensées originales. N’avait-il pas défendu des dragonneaux nés d’une Dorée en fuite et qui avaient trouvé refuge au Màr Tàralöm grâce à leurs Liés, lesquels étaient Aspirants Ardents ? Il s’agissait autant d’un jeu provocateur, destiné à secouer cette fourmilière trop pompeuse qu’était la citadelle, que l’expression de véritables opinions. La déclaration de Braen, ou plutôt Renàto de Leysse, souffla un vent de révolte sur le brasier que contenait difficilement le Bronze. Eléderkan eut toutes les peines à masquer sa contrariété, se contentant de serrer les dents en attendant que la tempête passe. * De quoi droit cet avorton ose-t-il décider de son propre sort ? De quel droit réclame-t-il la mort sans faire cas de celle de son Lié ? Brûlez sa langue et faites rôtir ses mains pour lui apprendre le respect dû aux dragons ! Brûlez aussi la figure de ce Chevalier Bronze, pour avoir eu l’infâmante idée de profiter de la situation, alors qu’il a le sang tout aussi souillé que celui qu’il veut tuer ! *Le grincement caractéristique des grandes portes coupa court au prochain discours de Seregon, cordialement avachi dans le siège seigneurial, autant qu’à l’embrasement malavisé de Thémos. Non sans étonnement, le Seigneur gratifiait de sa présence la séance du Concile. Le cité se transformait en moulin à vent ! Revenu d’on ne savait où ni pour quelles raisons de son escapade en solitaire – comme il en faisait trop souvent -, il avala la distance jusqu’au trône pour se planter face au Gardien. Comme il s’enquerrait de la situation, Eléderkan dépêcha discrètement son messager personnel. Sage vint voleter jusqu’à Alauwyr et se posa sur son épaule pour venir lui chuchoter, par images mentales, la retranscription fragmentaire du début de la séance. Avec un léger toussotement, l’elfe rappela à lui son lézard blanc, lequel revint prendre position sous la main caressante de son maître. Dès qu’il avait su qu’Alauwyr Iskuvar était de retour, Eléderkan lui avait fait porter ses derniers rapports. Il y avait évidemment mentionné la capture de Martel par les troupes du Màr Menel, depuis le Vaendark et donc l’échec de l’expédition censée retrouver la trace de l’exilé devenu Ennemi n°1 du Kaerl, dans l’espoir de le tenir à l’œil. De même qu’il l’avait informé de la teneur de la prochaine session du Concile et du contenu de ses geôles jusque-là. Ce qu’il avait omis d’écrire, en revanche, tenait du fait qu’il n’ignorait rien des origines douteuses de Braen comme de Kâl Armaros depuis des années ; sans compter ce que ses sources lui avaient révélé sur l’emprisonnement de Martel. Bien peu de choses, me direz-vous mais qui font toute la différence… Eléderkan se retrouvait maintenant à jongler entre toutes ces informations. Iskuvar n’avait pas besoin de tout savoir tant qu’il ne trahissait pas le Màr par un mauvais règne. Ce qui donnait davantage à réfléchir et qui envenimait considérablement les relations – déjà tendues – entre les Clans Dominants et Introvertis, c’était la manière désastreuse dont cette affaire avait été sortie du placard. L’instigateur de tout ceci portait le nom d’Aodren Del Hendrake, un opportuniste ambitieux, un prétendant au pouvoir issu d’une prestigieuse famille, qui n’inspirait aucune confiance à Eléderkan. Pire encore par son enquête, il avait mis à mal la propre toile d’informateurs de l’Inquisiteur Suprême, court-circuitant d’autres enquêtes en cours, jusqu’à déborder hors de sa juridiction. Ce malappris de Maître Noir avait eu l’outrecuidance d’empiéter sur les prérogatives d’un Sang, en toute impunité. Une double faute, aux yeux d’Eléderkan Garaldhorf. S’il n’entamait aucune hostilité pour le moment, l’elfe n’oubliait pas l’affront. Une chose qu’il partageait dorénavant avec son propre Lié il ne pardonnait pas. - Aucune demande de rançon n’a encore été reçue de la part du Màr Menel, déclama d’un ton rigoureusement glacial et précis le maître-espion. A l'heure actuelle, la nouvelle de l’incarcération du Chevalier ici présent n’a pas encore été divulguée. Mais ça ne saurait rester un mystère bien longtemps. A la question devrions-nous échanger la vie d’un traître contre un autre, je répondrais simplement non. Le Màr a tout à gagner à se débarrasser de l’un et de l’autre. Le dénommé Braen est-il un espion ? Peut-être, peut-être pas. Pardonnez-moi de remuer le couteau dans la plaie mais je crois me souvenir que d’autres membres de notre Ordre, parmi même les plus renommés, possèdent quelques liens nébuleux avec des familles en disgrâce, voire d’autres Kaerls. Et son regard glissa sur Kâl Armaros comme s’il n’existait pas mais ces mots lui étaient en partie adressés. La voix sépulcrale de l’Inquisiteur Suprême résonnait sous la voûte dans un silence pesant, de la part des autres Sangs. Il avait soigneusement omis de parler du sort de Braen en lui-même, ainsi que de son dragon. Pour l’heure, ils appartenaient encore au Kaerl Ardent. Il coula néanmoins un rapide regard vers la Seconde. Malgré tout le respect qu’il éprouvait pour la Maîtresse Verte et sa collègue du Clan Introverti, il redoutait qu’elle ne se compromette davantage avec cette affaire. Il était regrettable que son secret soit éventé de manière aussi désastreuse car, en d’autres temps, peut-être sous un autre règne, Ioana et Braen seraient demeurés plus Ardents que jamais. - Maître Dehlekna est capable de révéler des informations compromettantes aux Célestes, reprit sèchement Eléderkan en balayant la salle du regard, mais le fera-t-il pour autant ? Nous l’ignorons. C’est cette ignorance qui représente le vrai danger. Faire pression sur les Célestes pour exiger des preuves de son emprisonnement, s’il est vivant ou non, ce qu’il aura pu dire ou non voilà le problème. Nous avons besoin de faits et non de rumeurs pour prendre une saine décision. * Carnet de Route * Oracle Tol OrëanéenMaitre du JeuDate d'inscription 16/02/2019Présentation Voir PNJsMessages 159RPs 153Race Dragon PrimordialFonction Compte PNJsSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Mer 27 Fév 2019 - 1126 Aodren del Hendrake & le Noir Torak- Haut Représentant du Clan Dominant -Bon nombre avaient répondu présent. Cela avait de quoi le rendre quelque peu... ravi. Il n'était que le Haut Représentant du Clan Dominant, mais il avait pu convoquer une séance au Concile, alors que d'ordinaire, seuls le Second et le Seigneur Ardent possédaient cette autorité. Hum... Pouvait-on y inclure le Gardien ? Aodren jeta un rapide coup d'oeil à Seregon. Celui-ci était venu, porté par l'intérêt de la situation. Sans doute qu'il avait lui-même des interrogations à l'esprit, quant aux raisons de cette convocation d'ordre si ''importante'' pour outrepasser ses droits de Sang ... Mais aussi pour la véritable raison de la présence du traître, qui était présenté devant tout le Concile réuni. Mais chaque chose viendrait en son temps. D'abord, il fallait connaître les interventions de chacun. Il y eut d'abord le Zenghwei, qui exprima sa position quant au fait que le prisonnier ne devait pas être rendu aux Célestes. Qu'il était risible celui-là. Comme le Seigneur, il disparaissait pendant un bon moment et revenait la bouche souriante comme un véritable Sang... Il était vraiment à l'image d'Iskuvar. Quant aux secrets qu'avait abordé le Zenghwei, Martel pourrait se faire tout un plaisir d'en lâcher quelques-uns, si l'envie lui prenait. Vraiment, s'il en avait réellement envie. Et encore.... Pour peu qu'il accepterait de céder aux Célestes, qui n'étaient pas comme les Ardents. Ces chevaliers vivants dans les airs tenaient à leur morale de lumière et du respect envers autrui. Seraient-ils capables de le torturer et d'exiger qu'il parle ? Même leurs dragons, sauf cas de force majeure à leur survie, ne liraient pas dans son esprit sans sa permission...ou alors en intercédant auprès de son lié... Non, Martel ne trahirait pas le Màr Taralom. L'elfe noir était trop fier et trop loyal à ses principes ; et surtout au Màr. Puis ce fut au tour du Prêtre de Flarmya d'entrer en jeu. Et il parut directement trop sentimentaliste au goût du Haut Représentant du Clan Dominant. Le jeune homme mit en avant le fait qu'on ne pouvait pas remettre en question le choix des Enfants de Flarmya. Mais les dragons ne faisaient pas dans les intrigues et la politique en sortant de l'oeuf. Si c'était le cas, jamais le prisonnier céleste n'aurait marqué un Dragon Ardent. Jamais ! Les dragons ne s'occupaient pas de cette priorité là quand la pointe de leur museau affrontait déjà la difficulté de l'existence. Et maintenant le Gardien qui entrait en scène, posant ses interrogations. *Comme je l'avais pressenti. *Et le Gardien, après sa tirade, permit l'intervention du prisonnier pour de sa défense. Et quelle défense ! Le Féalocë en sourit. Il était pathétique... C'était cela servir le Kaerl Ardent ? C'était cela se vouer à lui, même avec sa trahison exposée en plein jour ? On n'aurait pu s'attendre à mieux. Mais cela lui serait utile quand son tour viendrait. Car il s'attendait à ce que d'autres Sangs prennent la parole pour apporter leurs opinions à l'intéressante et amusante affaire. Sauf que ce ne fut pas un autre membre du Concile qui émit des sonorités, ce fut le grincement des portes de l'accès au Concile qui s'ouvrirent, laissant le passage à un Seigneur Ardent au visage serré par l'énervement et la colère. *Cela risque de compliquer mes affaires, mais attendons de voir...*Il avait espéré profiter de l'absence d'Iskuvar, qui était parti on ne savait où une fois de plus. Mais le savoir déjà de retour risquait de compromettre un peu ses projets. Bah, il saurait rebondir... Après tout, qui sait comment le Seigneur réagirait... Car à voir le lézard de feu de l'Inquisiteur se diriger vers lui en voletant et se posant tranquillement sur son épaule...Il croisa le sombre regard du Maître Noir humain. Un toussotement rappela à l'ordre le petit saurien blanc. Astucieuse méthode que voilà...si Garaldhorf espérait faire croire que son petit compagnon écailleux avait décidé de son propre chef d'aller voir le Seigneur Ardent, c'était se méprendre sur l'intelligence des Sangs. Aodren garda néanmoins son impassibilité, comme si ce petit intermède n'était qu'une simple gêne. Autant garder les fausses apparences et laisser croire qu'il n'avait rien compris... pour l'instant. Car il ne doutait pas que Garaldhorf aurait apporté autre chose qu'un simple résumé de l'histoire débattue actuellement. Et enfin, L'inquisiteur prit la parole. Aodren garda son sourire, durant l'éloquence de l'Inquisiteur. Il ne manqua pas son regard se porter sur toute l'assistance. Il n'était guère étonnant que le Sang Garaldhorf parla de la sorte. Quand on savait ses opinions concernant Martel...Maintenant, c'était à lui de prendre la parole.''Qui vous dit que Delekhna livrera nos secrets ? Et surtout, ses secrets ? Il a eu la bêtise de se faire capturer par les Célestes au Vaendark. Mais devons-nous pour autant le laisser entre leurs mains ? Car nous connaissons tous sa fierté. Peut être qu'il n'a été que banni, au lieu de périr sur les sables de la Fosse, comme cela se fait d'ordinaire quand deux Ardents s'affrontent pour revendiquer la place de Seigneur Ardent...''Aodren glissa un regard vers Alauwyr et Seregon, avant de reprendre et de passer à son tour ses yeux sur le restant de l'assemblée des Sangs. ''...mais est ce que cela nous laisse le droit de le laisser aux mains des Célestes ? Nous n'avons peut être pas encore de confirmation qu'il est retenu prisonnier au sein de leur Kaerl, mais ce n'est pas une raison de rester sur des hypothèses. Et faire pression sur les Célestes... Oh oui, nous pouvons le faire, en évoquant directement que nous avons ce traître en notre sein. Un traître qui se disait fidèle au Màr Tàralöm et qui est là à se lamenter comme une larve. Un véritable Ardent défendrait réellement sa cause et sa condition. Enfin.... un faible restera toujours un faible, n'est ce pas. Et pourquoi devrions nous continuer à perdre notre temps avec lui ? Qu'on le donne aux Célestes et de grâce, laissez les histoires de lignées de dragons ou de liés de côté voulez-vous ? Si on doit jouer à ce jeu là, alors nous sommes tous coupables d'appartenir à des familles des autres Kaerls. N'oubliez pas notre Histoire, où il n'y avait pas trois Kaerls bien distincts... Même si Martel Delekhna été banni, nous ne pouvons le laisser chez les Célestes. Il ne livrera pas ses secrets, mais les Célestes seraient capables d'évoquer un cas de force majeure pour sonder son esprit. Son visage marquait un air des plus sérieux. Ne mettait-il pas un doigt sur un vrai point ? Les Ardents aimaient leur arrogance, leur supériorité. Tous n'accepterait pas de laisser Martel Delekhna dans les mains des Célestes.''Que nous importe d'avoir cet espion parmi nous ? Qu'on le donne aux célestes. Il n'est rien et du peu qu'il connait de nos secrets, les célestes les connaissent sans aucun doute et ce, depuis longtemps. Ses connaissances ne valent rien au contraire de Delekhna, qui lui a servi longtemps notre Màr et qu'il a été Sang, avant son bannissement. De plus, Delekhna ne se trouvait pas au Vaendark par hasard. Il a trouvé une ancienne base Valherue ! Une mission d'exploration y avait été déjà entreprise auparavant, pour chercher d'anciens Kaerls, sans succès. ''Il se retenait de regarder à nouveau le Seigneur Ardent, qui avait organisé quelques expéditions sur certains continents en vue de trouver des éléments ou des contacts susceptibles de rendre le Kaerl Ardent plus puissant... Et il avait échoué. Martel, lui avait réussi ! ''Allons nous laisser Martel avec ces précieuses connaissances au main des Célestes ? ''RP par Alauwyr IskuvarL'on rencontre souvent sa DestinéePar les chemins que l'on prendPour l'éviter*** InvitéInvitéSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Mer 27 Fév 2019 - 1128 L’exposition du transfuge lui fit brièvement hausser un sourcil en voilà enfin un qui ne tournait pas autour du pot, allant droit au but et acceptait son destin avec la tête haute. Si le Haut Représentant n’avait que haine pour les représentants de Menel, le transfuge avait réussi à être un ardent digne d’une mesure de respect, chose qui était rare aux yeux du Chevalier Blanc. Son visage exprima de façon toute Torhile son changement de point de vue au sujet de l’accusé, une émotion qu’il laissa sciemment transparaître sur sa chair ce qu’il était du Grand Prêtre, il l’avait à peine écouté celui-ci était, comme d’habitude, parti dans un délire religieux. Si l’on devait respecter la soi-disante volonté de Flarmya jamais un Lié ne devait en toucher un autre et tous vivraient dans l’harmonie qui ne serait troublée que de temps en temps par une guerre de baisers timides et de jets de sachets de camomille au visage de l’autre, en s’assurant de ne pas toucher l’oeil. Mais avant que le débat ne puisse continuer les lourdes portes du concile s’ouvrirent avec l’arrogance et l’irrespect propre à la couronne du donc que le Seigneur venait uriner en plein concile histoire que tous puissent apprécier l’odeur d’ammoniaque qu’avait la supériorité supposée d’un lord qui abandonnait son fief toutes les trois lunes pour batifoler on ne savait où et sans doutes planter des bâtards de ci de là. S’il respectait les compétences martiales de l’homme, ne pas le faire aurait été âprement stupide de sa part, il avait des doutes quant-à sa capacité à diriger le Kaerl dans le bon sens. L’on avait aujourd’hui au lieu du Tàralöm d’antan, un rassemblement de loups qui préféraient se toucher la poitrine en s’autoglorifiant plutôt que de rester fixés sur leur tâche et le fait de se relever de ce que la Grande Guerre leur avait fait subir. Les seuls qui semblaient garder un minimum de dignité étaient le prêtre et l’Inquisiteur Suprême, l’un il ne le portait pas dans son coeur à cause de ses désillusions religieuses et l’autre… il était méfiant à son sujet, rumeur disait que son sang était dans d’autres Kaerl et ce genre de choses frôlait l’ soit, il était d’ordre de respecter les coutumes car celles-ci avaient maintenues le Kaerl debout depuis sa création, Il se leva donc et fit un maigre et lent hochement de tête en direction du Seigneur Ardent, son ire ne monta que lorsque personne ne suivit toujours un manque flagrant de respect pour le protocole, comme à leur habitude. Serrant les mâchoires en jetant un regard circulaire sur ses ’pairs’’ il se rassit, faisant à nouveau crier la chaise non adaptée à sa carrure. Il laissa donc s’écouler le reste du débat, écoutant ci et là les différents intervenants, Un nouveau haussement de sourcil fut provoqué par Aodren. Il n’aimait pas cet être qu’il considérait comme une petite frappe, celui-ci représentait l’antithèse de ce qu’être ardent signifiait. Son dégoût s’afficha librement, son visage profondément ridé se plissa tandis que les deux puits noirs qu’étaient ses yeux restaient fixés sans ciller sur le Fëalocë, Avez-vous perdu l’esprit ? A chanter les ’louanges’’ d’un banni en ces lieux ? » Il se leva lentement avec l’aura de danger d’un prédateur toute palpable de sa puissante stature. Le Concile s’est réuni pour décider du sort du Chevalier Braen dont la plaidoirie a fait montre d’un grand sens des responsabilités et de l’honneur malgré son traitement. A mes yeux celui-ci est digne de réintégrer nos rangs s’il renouvelle son serment d’allégeance ici même devant le Seigneur Iskuvar. Pour ce qui est de vos propos, Maître del Hendrake, ceux-ci puent la sédition aussi je me vois dans l’obligation de vous défier, séance tenante, en duel pour laver ce Lieu et son histoire de vos paroles, rien ne pourra jamais redorer le nom du banni. » Le ton était mesuré, d’un calme froid et sans équivoque, son corps cependant était tendu comme celui d’un félin prêt à bondir sur sa proie pour lui briser la nuque. Marek d'ArdiénorChevalier DragonDate d'inscription 25/02/2019Sexe Présentation URLMessages 39RPs 33Race OndinÂme-Soeur Le Brun AsaleithFonction Prêtre de FlarmyaAffiliation ApolitiqueAlignement Ordre Draconique Sujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Mer 27 Fév 2019 - 1131 Theme Song Let's play a game – Game of Thrones OSTSes longues mains pâles reposant sur le bois verni de la table, le visage de l’Ondin aurait pu être taillé dans le marbre, tandis qu’il se faisait violence pour garder son calme. Seuls ses iris d’outremer, les pupilles un peu trop élargies, révélaient son agitation, sautant d’un visage à un autre, analysant les expressions de ses pairs, essayant de prédire la suite des évènements. En surprise et l’indignation qui avaient résulté de la déclaration séditieuse du prisonnier, s’étaient vues balayées en un clin d’oeil par l’entrée pour le moins fracassante de leur Seigneur, Alauwyr Iskuvar. L’espace d’un instant, tous avaient arboré, d’une façon ou d’une autre, la mine d’un enfant pris la main dans le sac. Et pourtant … En la présence du Gardien et de la Seconde du Kaerl, cette réunion n’était-elle pas légitime ? Dépourvus de la moindre information officielle quant à son dernier déplacement, comment auraient-ils pu prévoir son retour ?Sans une miette d’attention pour celui qui était au coeur des tractations du jour, l’Humain les avait tous maintenu, un par un, sous le feu de son regard sombre, avant de s’arrêter sur Seregon, se dressant face au Gardien toujours nonchalamment alangui, exigeant des explications. Et bien vite, le nom de Martel avait fleuri sur ses lèvres, comme s’il avait deviné. Comment aurait-il pu savoir ?Cependant, ignorant volontairement la tension ambiante, sans se départir de son fin sourire, et sans amorcer le moindre mouvement dans sa direction, le Gardien s’était contenté de laisser Alauwyr déverser sa rage froide. Et qui sait quelle explosion aurait pu résulter de cet affrontement de volonté entre les deux têtes les plus puissantes du Màr Tàralöm, si, comme poussé par un bienheureux hasard, le lézard de feu de l’Inquisiteur Suprême n’était pas venu détourner l’attention de leur Seigneur, se perchant, minuscule, sur son épaule … Aussi furtivement qu’il était venu, le petit Blanc était ensuite retourné à son Maître, captant ainsi le regard de tous, et lui permettant de prendre la parole dans un silence lourd d’attentes non exprimées, recentrant le débat sur le sort du Chevalier Braen … Et signifiant à ses pairs qu'Eléderkan, entre tous, restait fidèle à leur Seigneur autant qu’à leur d’apporter à l’Ondin le soulagement désiré, le compte rendu rigoureux et méthodique du Maître Bronze ne fit qu’accentuer la migraine qui étreignait désormais ses tempes dans un étau glacé. Plus la journée avançait, plus un obscur pressentiment croissait en lui. Marek en était désormais persuadé, toute cette affaire allait selon toutes probabilités très mal se terminer. C’était comme si quelqu’un tirait les ficelles dans l’ombre, les forçant insidieusement à entrechoquer leurs ambitions les unes aux autres, les pressant à exprimer les faces les plus sombres de leur âmes … Tout ceci au dépend de l’équilibre de l’un des leurs. Car, jusqu’à ce qu’il en soit décidé autrement, Braen, ou Renàto de Leysse, quel que soit le nom par lequel il faille l’appeler à présent, restait un membre du Màr Tàralöm. Le regard furtif que l'Elfe avait glissé sur Kal Armarôs n’avait pas non plus échappé à l’attention des Sangs, provoquant froncements de sourcils discrets, pincements de lèvres et de variables expressions de mépris. Le message était passé. Une fois de plus, le Grand Prêtre s’interrogea, son esprit bouillonnant furieusement à quel jeu jouait donc Aodren ? Pourquoi inviter ce Chevalier Bronze aux origines de toute évidence nébuleuses ? Pourquoi requérir l’intervention de Seregon dans cette affaire et garder Iskuvar à l’écart, lui qui aurait pourtant tout intérêt à mettre la main sur son principal adversaire, fut-il maintenu prisonnier par leurs "ennemis héréditaires" ? Tout ceci n’avait aucun sens, absolument aucun ...Puis les quelques secondes de calme qui suivirent l’intervention de l’Inquisiteur Suprême furent elles aussi bousculées sans ménagement, par une apostrophe tout aussi provocatrice que surprenante. Seregon. Le Dragon s’était redressé dans son fauteuil, et se penchant en avant sur la table, une lueur d’amusement doucereux dansant au fond de sa prunelle verdoyante, il avait finalement pris la parole d’un ton cinglant Le Seigneur du Màr Tàralöm nous fera-t-il l’honneur de prendre place parmi nous, ou bien entend-il présider la présente séance en se tenant devant nous comme un vulgaire plaignant ? »La complexion déjà pâle de l'Ondin perdit encore un ton, accentuant les creux et les ombres maladives sur son visage anguleux. Même venant du Gardien, l’affront qui venait d’être fait au Seigneur du Kaerl était particulièrement osé. Seregon ne mâchait pas ses mots lorsqu’il s’agissait de faire comprendre son déplaisir. Le fait qu’Iskuvar ait bien trop battu la campagne en dehors du Kaerl, ces derniers mois, était ce qui avait conduit à la situation actuelle, à cette réunion organisée sans que sa présence ne soit ni requise, ni souhaitable. Et même si Marek, en dépit de son manque d’inclinaison envers leur dirigeant en titre, ne pouvait qu’approuver la nécessité que le Seigneur reprenne en main les rênes du Concile, il n’était pas certain qu’une telle humiliation envers l'homme porte ses dans un raclement de chaise sonore et volontairement exagéré, le visage impassible mais les mâchoires contractées, la Seconde du Kaerl se leva soudain, s’inclinant respectueusement devant Iskuvar, l’invitant sans un mot à prendre sa place aux côtés de Seregon. En dépit du fait que sa position politique se voit mise sur la sellette à cause des secrets entourant la réelle identité de Braen, la sang-mêlée affichait sans fard, elle aussi, sa loyauté envers son Seigneur. A grandes enjambées, l’allure martiale, Ioana vint s’asseoir à la gauche du Grand Prêtre, occupant ainsi très ouvertement le siège laissé libre par la Haute Représentante du Clan Introverti, absente ce jour. Ainsi, elle signifiait à tous qu’aujourd’hui, elle était là pour incarner les intérêts de son Clan, et non les siens propres. Que Renàto soit son ancien Aspirant n’entrait pas en ligne de compte elle n’interviendrait pas en sa faveur si le Concile devait trancher pour une peine de mort, ou si ce Fëalocë décadent d’Aodren obtenait gain de cause pour ce petit échange d’otages entre lui et pendant que leur Seigneur s’installait à la table du Concile, elle garda son regard fixé sur lui, refusant de croiser celui de leur prisonnier, abasourdi et assombri par un mélange de lassitude et de douleur. Dès lors qu’il avait rencontré son âme sœur, le Blanc Cyngar, au coeur des Cavernes Flamboyantes, il avait cessé de relever de sa responsabilité. Elle l’avait éduqué du mieux qu’elle avait pu, le mettant en garde contre tout ce qui aurait pu conduire ses nouveaux frères et sœurs à découvrir qui il était auparavant, le laissant souffrir de douloureuses expériences pour forger son caractère … Tout ceci pour en arriver là, à ce jour précis où son existence allait irrémédiablement basculer. Lui qui aurait pu se révéler un soldat extrêmement précieux pour le Màr Tàralöm, était à présent jugé comme un vulgaire traître à son Kaerl. La déception teintait son expression d’amertume, mais elle s’efforça de la balayer de son esprit. Les faibles périssaient. Il en avait toujours été ainsi. C’était hélas ce qui permettait à l’Ordre Draconique d’Ombre de rester fidèle à sa réputation de montrer ouvertement de contrariété face à l’irruption d’Iskuvar et à son petit échange de sous-entendus acides avec le Gardien, Aodren conserva au contraire un léger sourire de circonstance. Et lorsqu’il jugea que leur Seigneur, premier d’entre tous les Sangs, était convenablement assis et prêt à suivre le cours de la réunion, il se leva et entama une nouvelle argumentation, non sans glisser quelques regards sur l’Humain et le Dragon côte à côte. Mais si son petit discours se centra cette fois-ci sur Martel et non sur les charges qui portaient sur Braen, il ne tarda pas à provoquer une nouvelle réaction tout aussi virulente que les précédentes, et chargée d’une aura de menace contenue. Le Haut Représentant du Clan Valherien, Yong’Wu Zenghwei, outré par les paroles de son confrère Dominant, jugeait ses propos séditieux et résonnant bien trop en faveur de l’Exilé ... Ainsi défiait-il l’autre Sang en duel, séance tenante. Tout ceci devenait de se laisser intimider, quoi que son sourire ait disparu, le Fëalocë fixa lentement ses iris de cendre droit dans ceux du Torhil face à lui, le ton dangereusement bas. Dites-moi alors, Maître Zenghwei, quel intérêt aurais-je, raisonnablement, de militer pour le retour ou une éventuelle réhabilitation de celui dont j’occupe aujourd’hui le siège en sus du titre ? Avez-vous conscience … » Suffit ! »Sentant la tension croître en lui jusqu’à atteindre un point de non retour – avaient-ils donc tous perdu l’esprit aujourd’hui, tous autant qu’ils étaient ? – Marek avait assisté en silence à la réplique d’Aodren, ses mains refermées en poings si serrés que ses ongles lui rentraient dans les paumes, sa contenance s'effilochant lentement, jusqu'à ce que son crâne lui semble imploser littéralement. La migraine lui broyant les tempes, il ressentait à présent un désir pressant de quitter cette salle et cette sordide assemblée, pour retrouver l'isolement de son weyr et la présence protectrice de son Lié. Au nom de Flarmya, je vous en prie ! Pouvons-nous mettre de côté nos griefs personnels quelques instants pour prendre la décision qui s’impose à nous de manière la plus censée possible ? »Sa voix, étrangement calme, s’était élevée, claire et forte, résonnant sous la haute voûte du Concile, canalisant en quelques instants l’attention de ses pairs sur lui, et lui attirant un bref regard aux lueurs assassines de la part du Haut Représentant du Clan Dominant. Il savait qu’il le paierait plus tard d’une manière ou d’une autre, mais pour le moment, il n’en avait cure. Il adressa un signe de tête respectueux en direction d’Iskuvar et de Seregon, avant de reprendre, debout devant son siège, les paumes posées bien à plat sur la surface lisse de la table devant lui. Comme vous le savez tous, le Kaerl a subi depuis la fin de la Grande Guerre des Ordres une longue période d’instabilité. Les Seigneurs se sont succédé sur le trône du Kaerl, les visages des membres du Concile n’ont cessé de changer au fil de remaniements hasardeux. Puis l’Ombremage Drazahir nous a frappé au coeur même de notre foyer, semant la mort et la discorde, fragilisant notre confiance. Ne serait-il pas temps d’enfin recommencer à oeuvrer, tous ensemble, pour établir le Màr Tàralöm dans une nouvelle ère de prospérité ?Des suites de sa victoire contre Martel Dehlekna, Alauwyr Iskuvar a prouvé que la Déesse le jugeait digne de conserver son titre et de diriger notre Ordre ... »Marek marqua une courte pause, secouant légèrement la tête, une douloureuse expression d’auto-dérision plaquée sur son visage hâve. Pour ceux d’entre vous qui ne sont guère croyants, je vous prie de bien vouloir admettre, à tout le moins, que cette victoire a été acquise par le sang et l’épée Alauwyr Iskuvar a prouvé sa force sous le regard de Flarmya, mais également sous celui de l’ensemble des Ardents. Seregon lui-même, en tant que Gardien du Kaerl, s’est porté garant pour lui. Il ne nous appartient pas de remettre en question cette décision. En tant que premier d’entre les Sangs, nous lui devons le respect. Travaillons dès lors, non pas pour lui ou contre lui, mais avec lui, pour le bien du Kaerl. »Ses propres paroles sonnaient creux à ses oreilles, mais n'était-il pas bien obligé d'endosser ce rôle de médiateur ? Pouvait-il décemment ignorer la haine et l'arrogance qui gangrénaient les esprits, au risque de laisser le Concile s'entredéchirer ? Ses paupières venant recouvrir ses iris d’océan, atténuant l’ombre orageuse qui s’y déchaînait, l’Ondin soupira imperceptiblement, baissant encore l’intensité sonore de sa voix pour s’assurer que tous le suivraient jusqu’à la fin. Maître Zenghwei, Maître del Hendrake, avec tout mon respect, il ne serait guère judicieux que deux Hauts Représentants soient vus dans l’arène en train de se battre l’un contre l’autre comme le dernier des troupiers. Votre puissance respective, martiale ou magique, est connue et reconnue. Que dira-t-on dans les couloirs du Màr si l’un d’entre vous trouve la mort sur les sables de la Fosse ? Quelle confiance les membres de l’Ordre pourront-ils encore accorder à leurs dirigeants ? Il ne sert à rien de prétendre que les Clans sont unis. Ils ne le sont pas et ne le seront jamais, il est inutile de se voiler la face, j'en ai bien conscience. Mais peut-être pourront-ils s’accorder à l'avenir sur un objectif commun ?Aussi, veuillez considérer cette proposition pourquoi ne pas nommer un héraut chacun, choisi parmi vos meilleurs guerriers, chargé de représenter vos intérêts dans le différent qui vous oppose ? Qu’ils se battent à votre place, en votre nom et pour votre cause. »Le Maître Brun détourna le regard, ressentant en lui le dégoût face à ses propres paroles croître encore et encore. Aucune autre solution ne lui était apparue. Pour apaiser les esprits et effacer les rancunes, avant que le point de non retour ne soit franchi, un sacrifice était nécessaire, si répugnante cette idée lui apparaissait-elle. Gaspiller des vies bipèdes et draconiques juste pour passer du baume sur l'orgueil blessé de personnages haut placés ...*Tout ceci est la volonté de Flarmya, c’est pour cette unique raison que je suis ici ... Ô Déesse, aie pitié de moi ...*Comme un mantra, il se répétait silencieusement cette phrase, se raccrochait à cette idée, désespérément, espérant qu’elle effacerait la douleur qui vrillait son coeur. Plus vite cette session se terminerait, plus vite il serait libéré des regards inquisiteurs et évaluateurs des autres Sangs. Maintenant, pour conclure sur le sujet au centre de nos préoccupations du jour, voici mon avis, en tant que Grand Prêtre de Flarmya j’estime plus sécuritaire de contacter les hautes instances du Màr Menel afin de discuter d’une rançon possible concernant l’Exilé. Je me permets d'insister sur le fait qu'il est en possession de secrets qui pourraient être hautement dommageables s'ils parvenaient entre les mains de nos ennemis. Qu'il les révèle de son plein gré ou sous la torture n'a aucune importance. Si cela n'est pas suffisant, considérons un instant les informations dont il pourrait être détenteur à propos de cet avant-poste Valheru au Vaendark. Bien évidemment, il est entendu qu'à son retour, étant déchu, Martel Dehlekna sera placé en geôle immédiatement ... Et il me paraîtrait sage de laisser entre les mains du Seigneur Iskuvar, toute décision ultérieure concernant son avenir en notre revanche, je suis contre l’idée de se servir du Chevalier Braen comme d’une monnaie d’échange tant qu’il n’aura pas été prouvé que, en dehors de toutes considérations concernant les circonstances de sa naissance, il n’est plus, en son coeur, fidèle au Màr Tàralöm. Qu’il fasse serment d’allégeance devant le Concile, ainsi que l'a justement proposé Maitre Zenghwei, et que ce soit fait sous le contrôle du Gardien, qui pourra détecter en lui tout mensonge ou rejet de la magie du Kaerl. »Marek tenta, une dernière fois, d’accrocher le regard du prisonnier, mais celui-ci, l’expression hantée, se contentait de fixer droit devant lui, les lèvres blanches, sans que l’on sache vraiment si c’était Seregon ou quelque obscure vision de sa propre mort qu’il contemplait. InvitéInvitéSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 25 Mar 2019 - 2149 Kalièl & Ahzidal Theme Song The Untold J'avais le temps. Tout le temps. Peu importait que les lunes s’éclipsent sans que je n'ai entraperçu le jour - peu importait que mes jours soient aussi sombres que mes nuits sans lunes. J'avais tant de temps ! Tout le temps devant moi, pour m'occuper de vivre et arrêter de survivre. Je verrais Mais demain, c'était hier, demain ne viendra plus. Demain sera; sans n'avais jamais pensé à la même à la vie. A ce qu'elle représentant, à quel point chaque seconde qu'elle formulait devait être saisie comme le plus beau des poèmes et non comme une fade litanie, car elle pouvait toujours être la dernière. J'avais avancé dans l'existence comme un automate guidé par le seul désir de puissance, mutilant mon humanité pour parvenir à mieux me faire oublié. Enfoui le souvenir de son regard froid m'emplir de chaleur, muer les pulsations mécaniques de mon cœur exsangue en une danseuse gracile virevoltant à l'infini. J'avais effacé de mon cœur cette petite main contre la mienne, ce sourire, cette odeur, cette effluve de … mirabelle je crois ? Alors que ma vision s'obscurcissait à tel point que je ne distinguais presque plus les corps massés auprès de moi, je n'avais jamais aussi bien observé. Mes souvenirs me revenaient avec une force indescriptible, venant presque me chatouiller les papilles. Je les avaient occultés, ces rires, ces joies, ces peines, pour mieux pouvoir m'enfermer dans mon propre ressentiment. En réalité, j'étais déjà mort depuis bien aurais pleuré, je crois, si j'en avais encore été capable. Si seulement je pouvais revenir en arrière.... jamais ne j'aurais accepté ce combat. ***"Je suis volontaire pour un combat à mort avec le traître. Nous avons commencé notre périple dans la même maison, il est vrai, je ne le cache pas. Mais je le déposerais devant vous avec la même rage que tout Ardent de naissance. Car mon âme appartient à l'Ombre, sûrement plus que vous qui vous éborgnez comme des fillettes pour trois bouchées de pain. Misérables. Voyez, et repentez-vous» tonna Kal d'une voix assurée. Il retint un frémissement de plaisir alors que tous les regards de l'assemblée se posaient sur lui. Le Fëalocë soutint fièrement le regard de l'assistance. Se tournant vers la silhouette brisée du simulacre d'homme, il lui adressa un sourire sardonique."Viens à moi, vermine. Et fuis dans la mort avec plus d'honneur que tu n'en as jamais eu au cours de ta misérable vie."Il se mit en garde, n'attendant aucune réponse. Vrillant à droit, à gauche, se pliant majestueusement tel un funambule ailé, Kalièl resplendissait. L'issue du combat ne laissait aucun doute, alors que son faible adversaire s'amenuisait à chaque coup, traînant sa carcasse au-delà des limbes par le seul souhait d'un Dieu trop cruel pour amoindrir le tourment de sa proie. Le Dieu en question étant bien entendu Kal, qui aurait pu en finir il y a bien longtemps, mais qui ne pouvait se lasser de l'écho du métal forgé martelant son ennemi plus bas que ! Son orgueil l'aura perdu. Car surgissant de l'ombre dans laquelle il s'était prostré, le faon se mua subitement en fauve, les iris vrillant d'une rage mortifère, cruelle, sanguinolente. D'une soif d'extermination. Et le monstre, dans un râle semblant remonter des fondations de l'enfer, abattit la lame fatale sur le cou de l'impudent. Le bruit de la lame déchirant la chair, amplifié par les cavités creuses, se brisa en milles sanglots. Puis ce fut le silence.***Une présence vint effleurer mon esprit. Ahzidal ? J'entendis sa voix si faible, mais encore reconnaissable, me glisser ° A bientôt; Kalièl °Je souris mentalement.° A très bientôt, oui, Ahz°Le lien entre nos deux esprits sembla soudainement plus fort que jamais; enchevêtrant souvenirs de l'un et de l'autre dans une explosion de sensations étrangères et familières à la fois, comme si nous n'étions enfin plus qu'un. Puis tout disparu. Alauwyr IskuvarSeigneur du Kaerl ArdentDate d'inscription 31/08/2013Présentation Alauwyr IskuvarMessages 60RPs 38Race HumainÂme-Soeur L'Empereur Noir EstenirFonction Seigneur ArdentAffiliation Clan DominantAlignement Ordre Draconique Sujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Lun 3 Juin 2019 - 1752 Alauwyr était demeuré stoïque pendant le résumé de l’Inquisiteur sur les raisons qui avaient poussé à faire une séance extraordinaire. Ses sourcils s’étaient froncés, et son air devenu plus froid encore. C’est là qu’il commençait à regretter amèrement de ne pas avoir agi jusqu’au bout le jour de l’affrontement avec Martel. Il aurait dû le tuer, peu importait les conséquences qui s’en seraient par après. Martel était une épine qui s’enfonçait de plus en plus dans son flanc. L’amertume lui laissait un arrière goût désagréable dans la gorge et il se retenait de clamer un ordre final sur Martel. Mais il se retenait. Ce n’était guère une bonne idée. Il ne devait pas agir sur un coup de sang. La raison devait prévaloir sur l’émotion. Il sentit la présence de son âme sœur dans son esprit.°Le tuer maintenant ne changera pas. Attends de reprendre les choses en main. Tu viens à peine de revenir et ta place sur le trône est branlante, même si cela ne se voit pas directement. °°Je m’en doute très bien et je dois jouer de subtilité. En attendant, je vais écouter, les laisser discuter… Je n’interviendrai qu’aux dernières moments….°Bien entendu, il fallait encore qu’une couche se rajoute… La réplique de Seregon n’avait pas manqué de piquer au vif le Seigneur Ardent. Déjà qu’il était frustrant de pas avoir été prévenu de la séance impromptue, alors de se faire ’rabrouer’’ devant le Concile par le Gardien en personne. Mais Alauwyr n’oubliait pas qu’il lui devait beaucoup malgré le rabrouement de Seregon. Il faut dire qu’il avait été absent un bon moment et donc forcément, il en récoltait les conséquences. Néanmoins, il ne pouvait laisser cela ainsi. Ne rien dire, ou répliquer dans le même temps que Seregon serait s’avouer vaincu et ce, devant tous les Sangs. ’’Au vue des circonstances exceptionnelles qui ont poussé à cette assemblée, tous les Sangs doivent être présents. tous tous les Sangs, cela sous-entends tous les membres qui composent le Concile dans son intégralité. Je ne crois pas avoir désigné de remplaçant au vue des affaires qui sont à l’ordre du jour de cette réunion. ’La Seconde prit la suite de manière judicieuse, en invitant Alauwyr à prendre sa place aux côtés de Seregon. Alauwyr la remercia d’un mouvement digne de la tête avant de prendre place à côté du Gardien. °J’espère que tu prends plaisir à jouer de la sorte Seregon….°Puis ce fut à Aodren de prendre la parole et tendit durant son discours son attention vers le Seigneur. Celui-ci Il croisa le regard d’Aodren quand celui-ci le regarda après être entré en scène. Pas une seul fois, il ne cilla, soutenant son regard avec une lueur glaciale, l’invitant à se méfier de ce qu’il se préparait à dire pour la suite.°Il n’a pas tort quand au fait que nous avons été devancé sur les expéditions. °Alauwyr ne put retenir une moue mentale.°Qui te dit qu’il ne meuble pas son discours pour mettre en avant les échecs ? En attendant, il y a les précédentes expéditions que j’avais fait mené, tu te souviens ? Je possède toujours la pierre améthyste°°Et les autres ont été perdu….°°Ce n’est qu’une question de temps pour les retrouver si nous nous y mettons sérieusement toi et moi. Je pense qu’il sera grand temps d’y songer dans les semaines à venir… Puisque cette grande bouche d’Aodren veut des résultats….°Bien entendu, il ne ferait pas part de ses découvertes antérieures, du moins pas de suite. Il était même étonnant que Seregon n’avait pas joué avec cette information depuis le fois qu’Aodren eut fini sa petite plaidoirie, un autre Ardent prit la parole en s’insurgeant. Alauwyr retint un sourire en coin. Zenghwei avait toujours été un sanguin, et là, il entrait en scène au bon moment. Un savoureux petit moment d’ailleurs pour le Seigneur Ardent, qui marquait le début d’une tension qui pourrait découler sur un vif et sanglant duel. Mais cela fut rapidement coupé court par le Prêtre de Flarmya. Dommage, se mit à songer le Maître Noir, cela aurait été une bonne occasion de se débarrasser d’Aodren. Connaissant l’expertise martiale du Maître Blanc, il aurait apprécié parié sur l’éventuel gagnant qu’il était d’emblée. Une prochaine fois peut être, plus encore si les deux Ardents suivaient les conseils de Marek. En tout cas, il ne pouvait que louer l’effort de médiateur du Grand Prêtre. Il confortait la position du maître Noir. Alauwyr devrait veiller à ne pas lui faire faux bond. Il lui adressa un regard qui en disait long sur l'importance des mots employés par Marek. Puis le Grand Prêtre usa de son autorité pour imposer sa décision quand au combat qui était déjà en limite d'éclater sur l'instant. Deux hérauts seraient désignés pour prendre leur place. Et une voix s'éleva déjà. Alauwyr ne put que sourciller et jeter un regard noir à l'impudent, qui osait presque couper la parole au représentant même de Flarmya. Et que ne fut pas la suite encore plus explosive quand Kaliel décida de lancer les hostilités maintenant. En pure réaction instinctive, Alauwyr s'était presque redressé, la main prête à dégainer sa lame noire. Mais trop tard, les hostilités étaient déjà lancées. Et quand la conclusion ne fut pas celle espéré par le défiant, un silence s'imposa lourdement au sein du Concile, juste après le couperet qui avait scellé son destin en un bruit écoeurant de chair tranchée. °Quel gâchis... °''Voilà ce que cela rapporte de se précipiter. Qu'on fasse nettoyer ça et qu'on enferme le dénommé Braen sous bonne garde. Je vais réfléchir à son sort, et quand à celui de l'Exilé, s'il ose remettre les pieds au sein du Kaerl''[/color]On sentait qu'il répugnait à prononcer le nom de Martel. Cela faisant, il se leva et entreprit de quitter les lieux. Il était réellement temps de réfléchir à bien des points, dont celui de Braen Contenu sponsoriséSujet Re [RP Officiel] L'Echelle du Chaos [RP Officiel] L'Echelle du Chaos Page 1 sur 1 Sujets similaires» [RP Officiel] L'oeil de l'âme» [RP Officiel] La Promesse des étoiles» [RP Officiel] Un festin de Noël» [RP Officiel] Au Crépuscule des Règnes » [RP Officiel] Le Jour d'Ouranos Permission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumTol Orëa, la Terre de l'Aube [RPG] Màr Tàralöm, le Kaerl Ardent Le ConcileSauter vers

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